Feu, cendres et fumée

Lior ?

- Lior ta voix...

- Et bien ? C'est ma vraie voix.

- Ta vraie voix ? Je ne comprends pas...

- C'est normal. Je vais t'expliquer.

      Il lâcha mes poignets, passa derrière moi et m'attira contre lui. Avant que je ne comprenne ce qui se passait, il passa un mouchoir sous mon nez et je perdis connaissance.

***

      Ma tête... J'ouvris lentement les yeux, ayant l'impression que ma tête allait exploser. Puis, soudain, les derniers événements me revinrent en mémoire. Du chloroforme ! Je me redressai brusquement, et vit que j'étais allongée sur le parquet d'une chambre inconnue pas très bien éclairée. J'entendis un rire étouffé et tournai la tête pour voir Lior, une main sur la bouche, se retenir d'exploser de rire. Une fureur sans nom s'empara de mon être.

- Ça t'amuse de kidnapper les gens ? lançai-je d'un ton mauvais.

- Non, c'est ta réaction ! s'amusa-t-il.

- Je sais qui tu es réellement.

- Et j'imagine que ta grand-mère n'est pas étrangère à ces connaissances, répondit-il.

- Disons qu'elle n'a fait que confirmer ce qu'on m'avait dit.

- Qui donc ?

- Cours toujours !

Il haussa un sourcil puis soupira.

- Dois-je te rappeler qui je suis ?

- Le Roi, blablabla, un vampire, blablabla, super-puissant, blablabla. C'est bon, j'ai compris ! m'agaçai-je. Mais je n'en ai strictement rien à faire !

Il se leva de son siège, menaçant.

- Tu sembles bien sûre de toi, Ludmila Hoshino.

Encore cette voix...

- Mais je peux te tuer, continua-t-il. Je peux te tuer ici-même, immédiatement.

- Peut-être. Mais tu ne vas pas le faire. Parce que tu veux savoir qui est la personne derrière tout ça. Et moi je veux connaître la vraie version de l'histoire de Bella.

- Bella ? s'étonna-t-il. Qu'est-ce qu'elle vient faire là ?

Je fermai les yeux et inspirai profondément afin de calmer la terreur qui commençait à prendre la place de la fureur.

- Une réponse s'il-te-plaît... soupira-t-il.

Pour toute réponse je me mis à chantonner la comptine, que mon esprit avait automatiquement enregistrée.

Vampires, menteurs ;

Vampires, tricheurs ;

Vampires, sans coeurs ;

Vampires, enjôleurs ;

Vampires, moqueurs ;

Vampires, prédateurs ;

Vampires, bagarreurs ;

Vampires, tueurs !

Il s'approcha de moi à grands pas et prit mon poignet, me tirant vers le haut sans me relever.

- Arrête, gronda-t-il.

Je le fixai avec défi mais, ayant avisé la lueur de menace dans son regard, je ne parlai pas.

- Où as-tu entendu cette comptine ?

Je détournai le regard.

- Réponds-moi Ludmila !