Feu, cendres et fumée

Vampire

- Tu t'appelles Ludmila, c'est comme ça que ta grand-mère t'appelle, me coupa-t-il. Je sais que tu n'es pas comme les autres. Je le sais. Peut-être cela te mettra-t-il en confiance, soupira-t-il.

      Il se retourna, de sorte que je ne vois plus son visage. J'étais terrorisée et à deux doigts de la crise de nerfs. Mais quand il se retourna, je ne pus retenir un cri d'effroi. Ses yeux étaient devenus totalement rouges.

*************

- Tu... tu...

Je n'arrivais pas à parler. Dans tous les livres, les seuls êtres à avoir des yeux rouges sont les vampires. Prudemment, je reculai de quelques pas.

- Tu es un vampire ? réussis-je enfin à articuler.

- Eh oui ! Qui l'aurait cru ?

      Et moi qui avait cru que mon pouvoir me protégerait ! Attendez, est-ce que ça brûle, les vampires ? Au secours ! Je ne veux pas mourir vidée de mon sang ! Je laissai tomber la barrière qui retenait mon pouvoir et chargeai mes mains de feu, prête à lui lancer mes flammes les plus meurtrières au visage. Il fixa mes mains avec ébahissement puis éclata de rire.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas boire ton sang !

- Parce que tu bois du sang ?

- Ben oui. Je suis un vampire, c'est normal. Mais toi, tu es quoi ?

- Une pyrokinésiste.

- Ma mère m'en avait parlé, murmura-t-il. Il paraît qu'ils sont très rares. Qu'existe-t-il d'autre comme pouvoir ?

- Beaucoup. Je ne les connais pas tous.

- Est-ce que tu connais d'autres pyrokinésistes ?

Là, j'hésitai. Allez, un demi-mensonge ça ne peut pas faire de mal !

- Juliette.

- Alors l'incendie...

- C'est pour ça que je te dis qu'il n'était pas d'origine criminelle, le coupai-je.

- Et est-ce que ta grand-mère...

- Non, lançai-je précipitamment. Moi aussi j'ai des questions.

- Vas-y.

- Tu ne crains pas la lumière du soleil ?

- Mythe.

- Tu dors dans un cercueil ?

Il éclata de rire, avant de me répondre difficilement :

- Mythe.

- Oh... Est-ce que les vampires ont une sorte de roi ?

- Mais tout à fait. D'après ses sujets, même s'il est juste, il peut être cruel et colérique. Et il n'apprécie pas les humains.

- Et qui est-il ?

- Ben... Un vampire.

- Sans blague, soupirai-je en levant les yeux au ciel. Je voulais dire : comment s'appelle-t-il ?

Il eu un petit sourire en coin :

- Eh bien en fait... c'est moi.

- Toi ? m'étonnai-je.

- Affirmatif.

- Donc tu es cruel, juste, et j'ai oublié la suite.

- Colérique. Et c'est ça.

Ah ben ça alors. Non seulement j'avais un vampire en face de moi, mais en plus, c'était leur roi !

- Pour tout te dire, reprit-il, c'était quelque chose d'assez nouveau pour moi d'être frappé. Donc ne recommence pas, me conseilla-t-il en me décochant un sourire éclatant.