Révélations

12 5 0
                                    

Sans que je ne m'y attende, il pencha sa tête et posa ses lèvres sur les miennes.

J'écarquillai les yeux mais, contrairement à la dernière fois, je ne le repoussai pas. Pourquoi ? Je serais tentée de dire... Que c'est une bonne question ! Avant que je ne puisse m'interroger plus, il s'écarta et des ombres noires prirent possession de mon champ de vision. Je m'écroulai par terre et je le vis s'agenouiller à ma hauteur, son visage reflétant la tristesse elle-même.

- Je suis désolé Ludmila, murmura-t-il. Mais c'est quand je tiens à quelqu'un que je commets le plus de tueries. Et je tiens à toi. Désolé. Pour ça. Pour tout.

Puis tout s'effondra, et je sombrai dans l'abîme.

*************

- Ludmila... Réveille-toi...

- Ludmila !

Qui sont donc ces voix ? Je flotte au milieu du néant, au milieu de ma conscience...

- Réveille-toi je t'en supplie...

- Je suis désolé...

Cette voix-là me fit réagir. D'abord, les sensations me revinrent. Puis je pus bouger les doigts. Puis je pus ouvrir les yeux. La première chose que je vis fut une paire d'yeux bleu foncé.

- Mme Hoshino ! Elle s'est réveillée !

- Cléan, je t'ai déjà dit de m'appeler par mon prénom, entendis-je bougonner Mamie.

- Elle s'est réveillée !

J'essayai de me relever, mais Cléan me repoussa doucement en position allongée.

- Tu ne t'es pas réveillée pendant trois jours, murmura-t-il. Que s'est-il passé ? On t'a retrouvée allongée dans cette ruelle, avec des ombres bizarres tout autour. On arrivait pas à te toucher pour t'emmener à la maison, ta grand-mère a fait venir un Ténébreux pour qu'il extrait les ombres en toi et il a dû opérer dans la ruelle ! Il n'arrivait pas à contrôler les ombres et ton cœur s'est arrêté de battre trois fois. Qui t'a fait ça ?

- Je...

J'avais le souffle court.

Il a essayé de me tuer, pensai-je confusément.

Pourquoi ne pas le dénoncer alors ?

- C'est Li...

Avant que je ne puisse terminer de dire son nom, une silhouette sombre me sauta dessus pour me clore la bouche. Je me débattis, tout en entendant Cléan essayer de le neutraliser.

- Madame Hoshino ! cria-t-il. Si vous pouviez vous dépêcher ce ne serait pas de refus ! On a un problème, là !

La silhouette portait un masque de loup, m'empêchant de voir son visage. J'essayai de le lui arracher.

- Arrête, gronda-t-il.

Cette voix... C'est celle que j'ai entendue dans le souvenir de Juliette, celle de l'employé du GAS. Une voix qui, maintenant que j'y pense, me rappelle fortement celle de...

- Arrête ! répéta-t-il.

Je m'arrêtai, non pas pour lui obéir, mais sous la surprise. Cela ne se peut pas, non... Ses yeux ne sont pas de la bonne couleur...

Ça expliquerait pourquoi il t'a dit ça, souffla une voix en moi.

Non ! Ce n'est pas possible !

- Pourquoi ? lâchai-je inaudiblement sous sa main.

Et pourtant il m'entendit. Cléan avait arrêté d'essayer de le brûler.

Feu, cendres et fuméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant