Chapitre 9 : L'attaque (1/2)

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19 heures. Thomas et Antoine (surtout ce dernier) s'étaient entraînés toute l'après-midi avec leur arme. En réalité, Thomas les avait plutôt toutes essayées et était resté sur le fusil mitrailleur anglais. Au bout d'une heure et demie de combat acharné, Antoine avait réussi à absorber le recul de son arme et à viser à peu près correctement pour que son tir atteigne la cible :

- « OUAIS !! ENFIN ! hurla-t-il, de joie, d'avoir enfin réussi à se servir du Colt.

- C'est bien, Antoine ! Maintenant, prends le Luger, il est beaucoup plus maniable et il a beaucoup moins de recul. En plus, je pense que le Lieutenant ou Robert ne vont pas tarder à venir nous chercher." lui intima Thomas d'un ton beaucoup plus assuré que d'habitude, ce qui ne lui ressemblait pas du tout.

Depuis qu'ils avaient été amenés dans cette salle, non seulement Thomas avait recommencé à parler comme si de rien n'était, mais en plus Antoine rencontrait un autre homme ! C'est vrai, il avait toujours connu un garçon timide, réservé, qui suscitait les moqueries de tous ses camarades, et qui avait comme seuls amis un grand baraqué (trop) sûr de lui, qui fumait des joints à longueur de journée, et un autre qui jouait le rôle du père reprochard à longueur de journée aussi. Il croyait le connaitre, mais à l'évidence, c'était un autre Thomas qui se tenait devant lui. Peut-être que son instinct de survie avait réveillé quelque chose en lui qu'il avait enfoui. La voix de celui-ci sortit Antoine de ses pensées :

"- Euhhh, Antoine, il t'arrive quoi, là ? On a plus beaucoup de temps, prends le Luger ! Je pense que tu l'aimeras bien.

- Ouais, ouais, pardon. Vas-y, fais voir." acquiesca celui-ci, en tendant à présent la main vers celle de Thomas, où se trouvait le pistolet-mitrailleur.

Quand il prit le Luger dans sa main, il fut étonné de son poids. Qu'il était léger ! À la louche, Antoine aurait estimé qu'il ne pesait pas plus d'un kilo !

"- C'est un P08, le plus léger pour l'époque. Son chargeur est composé de 8 balles de 9 millimètres. Il a un canon de 10, si je me souviens bien." récita Thomas qui avait, semblait-il, lâché cette tirade de tête. Encore quelque chose qui impressionnait Antoine, son ami connaissait par cœur les caractéristiques d'une arme de la Seconde Guerre Mondiale ! Au fur et à mesure que la conversation évoluait, il avait vraiment l'impression de découvrir la vraie personnalité de son ami, qui était restée cachée pendant toutes ces années.

Antoine enleva alors le cran de sécurité, visa et... BAM BAM BAM BAM ! Il avait tiré quatre balles sans s'en rendre compte !

"- Wow, fais gaffe ! Tu vas vider tout le chargeur ! Mais attends... elles sont toutes au centre !! Bravo, mec ! T'as réussi ! C'est le flingue qu'il te faut, j'en suis sûr." cria Thomas qui semblait réellement content pour son ami, mais pas impressionné pour un sou, ce qui vexa un petit peu Antoine qui s'attendait à plus d'éloges de sa part.

Au même moment, une voix se fit entendre à l'autre bout du couloir qui menait vers la maison, et qui se rapprochait d'eux. Ils virent Robert apparaitre dans leur salle :

"- C'est l'heure, les gars, venez ! On se prépare pour partir. Retrouvez-nous dans la rue principale, juste devant la maison. Je vous préviens, pas plus de deux armes par personne, sinon vous allez être trop chargés. Et je vous suggère de prendre au moins dix munitions par armes, car, même si Claude va nous en ramener, il faut en avoir pas mal.

- Il n'est pas encore revenu ? demanda Thomas qui était en train de mettre son Sten en bandoulière et de prendre un Colt M.

- Non, d'ailleurs c'est bizarre, normalement il est toujours à l'heure et il ne désobéit jamais au chef. Je pense qu'il a été bloqué par des boches. Ils ont du faire un barrage. Salauds ! J'espère qu'il ne lui est rien arrivé. Bon bref, préparez-vous, je vous attends dehors avec toute l'équipe." fit Robert, en repartant de la pièce.

La Tempête InfernaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant