Chapitre 1 : Encore une sale journée

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Matt

Il y avait deux choses que je détestais plus que tout au monde, la première étant les légumes, la deuxième étant que je sois obligé de poursuivre un criminel en pleine nuit. Qui plus est, un parrain d'une des mafia japonaise les plus dangereuses de ce monde. Et comme la vie semblait s'obliger à être une immense comédie, il avait fallu que je me retrouve dans une gare totalement abandonner, à circuler entre des wagons délabrés dans un silence beaucoup trop morbide.

- Chef vous êtes là ? Prononça la voix de mon coéquipier cela faisant s'allumer mon talkie-walkie.

- Putain merde pas maintenant Jeff... Grognais-je à voix basse tout en baissant le son de ce gadget. Je n'étais pas loin de là crise cardiaque...

- Désolé, répondit l'homme à l'autre bout du fils à l'air sincère. C'est juste que...

- Chutt ! Prononçais-je sans même le laisser terminer sa phrase, alors que non loin, un bruit avait attiré mon attention.

Coupant mon talkie-walkie afin d'être sûr que cet imbécile ne gâche pas tout, je m'étais mis en quête de ce bruit suspect ou plutôt de la chose ou la personne l'ayant provoqué. M'avançant lentement entre ses ruines, je tentais tant bien que mal de faire attention où je posais les pieds, après tout cela serait stupide de ma part de dévoiler ma position aussi bêtement.

M'approchant de plus en plus de l'endroit qui avait attisé ma curiosité par ce son inconnu, j'avais senti mon cœur devenir plus fort par son intensité. Comme si celui-ci avait décider de déménager de ma cage thoracique à mes oreilles, alors que perdu dans cette réflexion ou plutôt dans cette obsession d'enfin trouver cet homme que je recherchais depuis des mois, je m'étais soudainement retrouvé tirer en arrière par....

- Jeff !... Avais-je laissé échapper le souffle court, alors que mon cœur peinait à se remettre, mais merde, c'est quoi ton foutue problème ?

- Je suis désolé chef, avoua le dit concerné avec sincérité. J'ai essayé de vous prévenir, mais vous aviez coupé votre...

- Oui, oui... Grognais-je sans réellement vouloir entendre la suite.

Pas que cela ne m'intéressait pas, mais c'était juste qu'à cet instant, j'avais autre chose à faire que d'entendre une énième fois que j'aurai dû laisser allumer mon talkie-walkie.

Entendant un énième crépitement, j'avais senti tout mon corps se tendre, chacun de mes muscles se remettant à l'affût. Faisant reculer mon coéquipier d'une main, je tentais de faire le moins de bruit possible, alors que surgissaient de nulle part, deux hommes qui m'étaient totalement inconnus.

- Tu as vraiment merder pour le coup ! Grogna un homme sur celui semblant être assez corpulent. Comment on va expliquer ça au Boss maintenant ?

- Je n'y peux rien si ce gamin est apparu de nulle part... J'ai cru que c'étaient les poulets. Répondit-il, celui-ci ayant un accent très prononcé de je ne savais où d'ailleurs.

- Je m'en fou de tes explications, nettoie-moi juste ça avant que le patron arrive, ou alors tu ne resteras pas assez longtemps en vie pour pouvoir t'expliquer.

Se courbant légèrement, celui-ci n'avait pas répliqué, se contentant juste de partir dans la direction d'où il était arrivé.

- Suis moi, avais-je chuchoté en jetant un rapide coup d'œil à Jeff.

Contournant un train de marchandises qui n'avait sûrement pas fonctionné depuis la guerre, je tentais de me rapprocher au maximum sans me faire remarquer.

- Merde Chef, entendis-je sortir de la bouche de mon coéquipier, c'est un gamin...

Debout devant une ouverture située entre deux wagons, Jeff ne bougeait plus, alors qu'intriguait, je m'avançais pour regarder à mon tour.

- Putain d'enfoiré, avais-je laissé échapper sans pouvoir me contrôler.

Partant sans une once d'hésitation, je m'étais mis à courir à toutes allures, contournant le train, sautant l'un des wagons ne contenant pas de conteneur, avant de pointer mon arme vers ce fils... Qui ne méritait clairement pas de vivre.

- Les mains en l'air ! Grognais-je de ma voix la plus grave, alors que l'homme surpris de mon arrivée, levait les mains en l'air, celui-ci lâchant le corps d'un jeune homme sans vie. Recule ! Lui ordonnais-je, alors que je m'approchais.

Posant ma main sur son cou, je ne pus que constater avec peine qu'il n'était malheureusement plus en vie, cela me donnant davantage envie de faire un massacre, alors que je sentais tout mon corps bouillir de colère.

- Tiens, tiens, tiens... avais-je entendu d'une voix que j'aurais reconnu entre mille.

Ma main se crispant sur le corps sans vie du jeune homme, je devais avouer ne même pas avoir besoin de me retourner pour savoir qu'un sourire stupide était déjà apparu sur le visage de l'homme se tenant derrière moi.

- Regardez qui nous avons là, dit-il en laissant échapper un rire satisfait, ne serait-ce pas Matt Jackson notre bien aimer chef de la police incapable de faire régner la loi.

Entendant des rires s'élevait dans le silence paisible de cette nuit d'hiver, je m'étais relevé avec rage, faisant face à cet homme que je poursuivais depuis maintenant bien trop d'année.

- Alec... Avais-je laissé échapper pas sans une pointe d'animosité.

- Je vois que tu as déjà rencontré notre invité du jour, dit-il en me regardant avec amusement, alors qu'il pointait du doigt celui étant à présent sans vie. Dommage qu'il ne soit déjà plus de ce monde.

- Enfoi...

- Épargne-moi tes insultes puériles tu veux, son ton redevenant sérieux, vous deux-là ? Lâcha-t-il avec autorité, nettoyer moi ça tout de suite.

- Oui Monsieur, répondirent les deux fautifs en cœur et ce sans même broncher.

- Je me serais bien occupé de toi, avoua Alec, mais je manque de temps avant que tes collègues n'arrivent. Avait-il souri, mais rien ne m'empêche de m'amuser un peu.

Faisant un geste de la main, trois de ses hommes s'étaient alors approchés de moi. Frappant l'un d'entre eux au visage, j'avais tenté de me défendre comme je le pouvais, alors que cet enfoiré semblait s'amuser du spectacle lui étant donné.

- Allez cesse d'amusement, avait-il prétendu lasser alors que trois autres hommes étaient envoyés à leur tour.

Et cette fois, je devais bien avouer que même entraîner je ne faisais pas le poids, me retrouvant très vite ligoter contre mon gré avant d'être enfermé dans un des conteneurs abandonnés.

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Alec

Je sais ce que vous allez me dire, cela était vraiment puéril de ma part de juste l'enfermer dans un conteneur au hasard pour que ses collègues galèrent à le retrouver. Mais que voulez-vous ? Cet homme était mon divertissement préféré et j'aimais être son obsession, celui qu'il pourchassait depuis des années.

Pourquoi ? Je ne savais pas vraiment, peut-être était-ce parce qu'il rendait mon quotidien de mafieux moins terne, plus amusant.

La voiture s'arrêtant devant un grand bâtiment bien garder, la porte m'avait été ouverte, alors que sortant tout en remettant correctement ma veste, je m'avançais vers la porte d'entrée.

- Bonjour Monsieur, m'accueilli celui qui entretenait cette maison depuis bien des années.

- Bonjour Randal, répondis-je.

Il était assez rare que je parle au personnel de maison, mais pour Rendal, cela était différent. Après tout je connaissais cet homme depuis ma naissance, celui-ci s'étant occupé de moi bien plus que mon propre père.

- Il vous attend, dit-il d'un ton sérieux.

Soupirant intérieurement, je m'étais vite résigné à devoir me rendre dans ce bureau ou personne n'aimait aller, encore moins moi et ce même s'il s'agissait là de mon géniteur...

Chef contre MafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant