Elina et les Prophéties

Chapitre 1

Mettons les choses au clair : je ne suis pas censée être née.

Je ne connais ni les circonstances de ma naissance, ni pourquoi ma mère m'a créé au juste. Je sais juste qu'il s'agit de Junon, la reine des cieux, qui règne au côté de son mari, Jupiter. J'ai débarqué dans la vie de mon père quand j'avais 6 mois, mais papa m'a avoué plus tard que lorsqu'il m'avait trouvée sur le pas de sa porte je semblais avoir un an. Pendant les 6 premiers mois de ma vie, ma mère m'a allaitée de son lait maternel divin, me faisant grandir deux fois plus vite. Mon enfance, je m'en rappelle peu. Du moins jusqu'à mes 8 ans, où tout a commencé.

Le 3 mai, jour de mes 8 ans, mon père me criait dessus comme à son habitude car je lui avais dit une fois de plus que la fille avec qui il sortait n'était pas faite pour lui. C'était un don que je tenais de ma mère : en regardant quelqu'un, je pouvais voir immédiatement qui serait le mari ou la femme parfait(e) pour lui/elle. Soudain, mon père cessa de crier. Je me tournai lentement et je vis deux énormes loups gris dans l'encadrement de la porte. Je sursautai. Soudain le loup de gauche parla (oui, j'ai bien dit : le loup parla !) :

- Chère Elina, viens avec nous pour suivre le destin de tous les enfants de Rome.

- Quoi ? Comment ça ? répondis-je, complètement perdue. Qui est Elina ?

- Elina c'est toi, enfant de Rome, dit le loup de droite.

Mon père m'avait toujours appelé Lucie. Comment aurais-je pu m'appeler Elina ?

- Que se passe-t-il ? intervint mon père, reprenant ses esprits.

- Ces loups m'ont dit que je m'appelais Elina et que je devais les suivre pour accomplir mon destin.

- Bon débarras, répliqua mon père, depuis le temps que j'attendais que tu partes ! Vas à au diable !

Le loup de droite me dit d'aller vite chercher mes affaires, tandis que le loup de gauche montrait les dents à mon père. Quand je revins, fin prête, je retrouvai mon père sans pantalon, et un loup qui me regardait malicieusement, un morceau de slip entre les dents. Je le regarda un instant et j'éclatai de rire. Je partis sans me retourner, avec les loups.