CHAPITRE 4

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« Un père a deux vies : la sienne et celle de son fils. »
Jules Renard.

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Isaac









« Hier soir, le corps de Damian Santos, ancien directeur générale de Arès Hôtel, a été retrouvé sans vie à Las Vegas. C'est le propriétaire de l'hôtel dans lequel il logeait, inquiet de ne pas le voir sortir de chez lui, qui a alerté les forces de police. Le corps, déjà en décomposition à l'arrivée des policiers, n'a pas encore pu être totalement examiné lors de l'autopsie. La cause exacte de sa mort reste encore incertaine, mais les premières analyses de sang confirment la piste de l'overdose annoncé par la police.

L'homme âgé de cinquante-cinq ans été connu pour son addiction, et avait déjà été hospitalisé l'année dernière pour une désintox... »

Je n'écoute plus la suite des informations qui défile sur l'écran de la salle d'attente. Damian est mort...

Une nouvelle auquel aucun de nous ne s'attendait.

Je ne le connaissais pas vraiment. Il a quitté l'entreprise au moment où je suis arrivé pour prendre sa place et personne n'a plus jamais entendu parler de lui. C'était l'un des rare homme ayant travaillé pour mon père et qui était encore en vie pour témoigner des horreurs qu'il avait commises.

C'est pour ça qu'une partie de moi ne peut s'empêcher de se demande si cela est vraiment un « accident ». Mon père serait capable d'avoir menti sur l'origine de sa mort. Simuler son décès serait facile et ce ne serait pas la première fois qu'il le fait, après tout.

Alors je suis venu lui poser la question moi-même. Je patiente sur l'un des fauteuils qui se trouve en face de son bureau, au dernier étage du building de quarante étages qui constitue le siège de Arès Compagnie.

Sofiane a bien essayé de m'en dissuader, mais je n'ai pas pu m'y résoudre. J'ai besoin de savoir.

Lorsque la porte de son bureau s'ouvre à la volée, deux agents de police sortent au moment où je me lève, me forçant à m'arrêter.

— Merci d'avoir pris le temps d'échanger avec nous monsieur McGuire et encore désolé pour le désagrément.

Les deux policiers inclinent la tête pour me saluer et je leur retourne le signe avant de reporter mon attention sur Seto. Ils s'excusent une nouvelle fois, puis quitte le hall d'entrée en se dirigeant vers l'ascenseur adjacent.

En face de moi, mon père se tient dans l'embrasure de la porte, l'air grave. Il ne m'invite pas à le suivre verbalement, mais la porte reste ouverte dans son dos quand il pénètre à nouveau dans son bureau.

Je souffle, agacé, avant de le rejoindre en claquant le bois dans mon dos, sur laquelle on peut lire « CEO » sur la plaque en or.

— Que me vaut l'honneur de ta présence ici ? Demande-t-il en me tournant le dos. Habituellement tu ne quittes jamais ton bureau.

— Damian Santos est vraiment mort d'une overdose ?

Inutile de tourner autour du pot, il sait que je ne suis pas là pour prendre de ses nouvelles.

Un rire sans joie s'échappe de ses lèvres gercées, et la boule qui se forme dans ma gorge ne cesse de grandir à mesure que j'attends sa sentence.

L'odeur du bois ciré et des vitres tout juste lavées embrume mes sens et me fait grimacer davantage. J'observe l'immense bais vitrée qui s'étend devant lui. Une vue panoramique de Fremont Street, s'entend devant mes yeux.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant