CHAPITRE 13

33 7 2
                                    

« Qui veut la paix prépare la guerre. »
Jules César

♛♛♛






Ambre









Je n'ai pas voulu regarder le hall d'entrée.

J'ai demandé à Andrew de me guide immédiatement vers la pièce où se trouvaient les maquilleuses et coiffeuses.

Je n'avais pas envie de voir l'autel de mon abattoir.
Parce que c'est de ça dont il s'agit.

C'est censé être le plus beau jour de ma vie, et d'une certaine façon, je crois que ça l'est.
Parce que ça y est : j'ai réussi. Bientôt, les mystères qui entourent Arès n'auront plus aucun secret pour moi.
Bientôt, je serai une McGuire.

L'endroit est vide. Seule une immense coiffeuse et un miroir décore la pièce aux mur d'ivoire. Un canapé de la même couleur trône au fond, sur lequel est déposé la robe que je vais porter et tous les accessoires associés.
On dirait une chambre d'hôpital.

— On aurait dû décaler la date du mariage, me souffle Andrew pendant qu'on étale du fard sur mes paupières.

— Ça n'aurait servi à rien.

Je l'entends bougonner dans mon dos.

— C'est de la folie Ambre. Tu te rends compte de ce que ça implique, cette union à Isaac ? Seto pourrait te reconnaître à tout moment.

— Peut-être, mais c'est le seul moyen.

J'ai essayé de rejoindre ses femmes de ménage lorsque j'étais encore adolescente. J'ai été refusé. Quatre fois.
J'ai voulu travailler pour lui quand j'ai obtenu mon diplôme, mais ce macho sexiste n'accepte les femmes que si elles lui servent de putain.

Un rire amer m'échappe.
Est-ce si différent de ce que je m'apprête à faire ?

La police ferme les yeux sur ce qui se passe en secret, alors je n'ai plus le choix.
Drogues, armes, blanchiment d'argent, peut-être même les trois, je sais ce qu'il trafique en secret. J'ai déjà entendu mon père en parler avec ma mère. J'ai besoin de preuve pour l'arrêter et prouver sa culpabilité dans la mort de ma famille et si pour ça, je dois y laisser la vie, alors qu'il en soit ainsi.

— À partir de ce soir, c'est fini. Je ne t'aiderai plus. Tu as envie de mettre ta vie en danger, soit, mais je n'ai pas envie de mourir à cause de toi.

Je le fixe d'un œil mauvais. Le regard noir que je lui lance est rempli de dédain. Sa couardise finira par le tuer.

— Quand il tombera, tu tomberas avec lui, et je ne pourrai pas te protéger, tu le sais ? Je lui demande presque coupable.

Il a accepté de jouer aux chiens pendant plus de dix ans, sans jamais rien faire pour sortir de cette cage dans laquelle il s'est enfermé. Je ne vais pas m'excuser pour ce qui l'attend.

— J'en suis conscient. Je le mérite également.

Je hoche la tête, l'air solennel.
C'est ici que nos chemins se séparent alors.

Il aura toujours une place importante à mes yeux. Il sera à jamais l'homme qui m'a sauvé la vie. Celui qui m'a permis d'avoir une seconde chance. L'homme qui a allumé la lumière dans mon obscurité.
Je lui dois beaucoup.
Mais c'est aussi sa faute.
Et s'il a des gens à protéger, rien ne devrait être plus important que la vérité.

Il dépose un baiser paternel sur mon front.

— J'espère que tu réussiras là où j'ai échoué, mon ange.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant