CHAPITRE 9

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« La solitude est la pire douleur de ce monde »
Princesse Diana

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Isaac









Recroquevillé au fond de la piscine, je laisse le calme m'envelopper dans son étreinte rassurante.

J'observe le fond du bassin, la respiration coupée.

Seul, au milieu du silence, aucune pensée parasite ne vient interrompre ma tranquillité.

Parfois, je me demande ce que ça ferait, si je restais ainsi, plus de temps que nécessaire. Suffisamment longtemps, pour sentir mes poumons se saturer de dioxyde de carbone, suppliant pour un peu d'oxygène.

Une brûlure familière vient titiller mon torse, m'intimant de remonter à la surface, mais je ne bouge pas.

Est-ce que ce serait douloureux ?
Est-ce que ce serait long, avant que le monde ne disparaisse ?

Je reste ainsi pendant de longues minutes, la faucheuse au dessus de la tête, prête à m'accueillir à la moindre résignation de ma part.

On s'accommode bien vite, à notre quotidien.

Les murs putrides de ma cage dorée me semblent presque plaisant à contempler. Les sourires factices si facile à exécuter, tel un mécanisme bien huilé.
Je suis tellement fatigué, de devoir faire semblant d'être quelqu'un que je ne suis pas, uniquement parce que c'est ce qu'on attend de moi.

J'ignore à de quel moment ma vie est devenue aussi épuisante.
Est-ce que l'étau dans ma poitrine a toujours été aussi pesant à supporter ?

Lorsque la douleur devient insupportable, je donne une légèrement impulsion du pied sur le carrelage pour remonter. Ma bulle de quiétude explose instantanément lorsque je sors la tête de l'eau.

Sofiane me tend un peignoir que je m'empresse d'enfiler. Même s'il ne dit pas un mot, je remarque le regard appuyé qu'il lance à mon dos, comme à chaque fois qu'il a l'occasion d'observer les cicatrices qui zèbrent ma peau.

— Tu es resté plus longtemps que d'habitude, remarque-t-il.

— À ce rythme là, peut-être que je vais réussir à battre le record du monde d'apnée.

Ma réflexion ne l'amuse pas. Il me connaît trop bien pour être dupé par mes veines tentatives d'humour.

— Arrête de faire cette tête, je t'ai déjà dis que ta pitié n'arrangerait pas la situation.

— Ce n'est pas de la pitié, Isaac. Je m'inquiète pour toi.

— Merci mon frère, mais ce n'est pas nécessaire. Je vais très bien.

Je lui presse l'épaule gentiment, signe de mon affection, avant de me diriger vers la porte qui mène au salon.

— Andrew et Seto sont arrivés il y a quelques minutes, ils sont dans ton bureau. Qu'est-ce que tu as fait ? Ton père avait l'air mécontent.

— Y'a-t-il déjà eu un jour où Seto McGuire n'était pas mécontent de son fils ? J'en ai marre d'essayer de lui plaire, on fera les choses à ma manière désormais. Tu as prévenue Elizabeth ? Je lui demande en me dirigeant vers ma chambre pour me changer avant d'accueillir mes invités.

Il opine du chef.

— Elle sera là dans quinze minutes. C'est à propos d'Ambre n'est-ce pas ? Quoi que tu aies en tête, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant