CHAPITRE 10

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« Celui qui n'a pas peur n'est pas normal, ça n'a rien à voir avec le courage. »
Jean-Paul Sartre

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Ambre








J'ai étalé la totalité de ma garde robe sur mon lit, dévisagent d'un œil mauvais les habits qui s'étalent jusque sur le sol de ma chambre.
Je n'ai aucune idée de ce que je vais porter ce soir, et il ne me reste qu'une heure avant d'être en retard. Ça craint...

Lorsque j'ai reçu le texto d'Andrew hier, après quatre jours de silence radio, me disant qu'il avait réussi à organiser un rendez-vous en compagnie de Seto qui avait accepté de me rencontrer, j'ai presque eu du mal à y croire.

Il ne m'avait donc pas oublié. Il avait juste décidé de m'ignorer, et ça me frustre.
Une fois de plus, Andrew avait choisi son camp et j'ai réalisé que s'il m'aidait, c'était uniquement parce qu'il avait peur de se faire tuer si on découvrait ma véritable identité.

Je m'allonge par-dessus mes vêtements, les cheveux encore mouillés. J'ai décidé de repasser ma teinture sur mes racines ce matin, le blond de mon crâne commençait à être bien trop proéminent, et j'aimerais éviter le moindre soupçon de la part de Seto.

Il finira bien par apprendre qui je suis, mais en attendant ce jour, j'aimerais qu'aucun doute ne vienne éveiller ses craintes sur mon identité. Quand il comprendra qui je suis, j'aurai déjà son cœur entre les doigts.

Deux petits coups à la porte de ma chambre me forcent à relever les yeux vers l'entrée.

—Room service, vous avez un colis, clame la voix de l'autre côté du battant.

Je traine des pieds jusqu'à la porte avant de faire face à l'homme de chambre.
Il me dévisage un instant, avant de détourner le regard, les joues complètement rougissantes par un malaise grandissant.

J'aurais dû enfiler un truc avant d'ouvrir, parce que la serviette qui me couvre actuellement camoufle à peine le haut de mes cuisses et ma poitrine.

—Je n'ai rien commandé, je lui annonce en fermant légèrement la porte pour cacher mon corps.

Je ne suis pas ce qu'on appelle quelqu'un de pudique, mais ce pauvre gosse risque de me faire un malaise s'il voit une nouvelle partie de mon anatomie par inadvertance.

—On nous l'a déposé à l'accueil avec votre nom.

Je fronce les sourcils à son annonce. Qui a bien pu faire une chose pareille ?
Je lui prends la boite des mains avant de le remercier et de fermer la porte avec le dos de mon pied.

J'ouvre le carton avec la grâce d'un éléphant, avant de faire face à une boite plus petite et bien plus élégante, enroulée d'un ruban blanc.

Dior, en lettre cursive apparaît sous mes yeux.
Un petit mot accompagne le cadeau, même si j'ai déjà une idée sur l'origine de l'expéditeur.

« Elle m'a fait penser à vous. Je suis sûr qu'elle vous ira à merveille. »

Le mot n'est pas signé, mais je comprends aisément qu'il s'agit d'un présent de la part d'Isaac.
J'avais donc bien raison, ce salopard me surveille depuis plusieurs jours.

Au même moment, je reçois un texto.

« Je viendrai vous chercher à 18h. J'espère que la robe vous plaît. »

Je ne réponds pas et jette le mot en papier à la poubelle avant de défaire le ruban pour en découvrir le contenu.

Une robe d'un noir aussi sombre qu'une nuit sans étoiles est pliée de manière rigoureuse au fond du carton, accompagnée d'une paire de boucles d'oreilles en diamant.

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant