Chapitre 3 : Celui qui faisait la pluie et le beau temps.

159 16 17
                                    

Au premier regard, Bakugo sut que Deku n'allait pas bien.

Il avait passé la veille au karaoké avec ses amis, mais il ne s'était pas vraiment amusé. Ses pensées ne cessaient de revenir à Deku et Shigaraki. Que faisaient-ils ? Que faisaient-ils ? Que faisaient-ils ?

Cette question tournait en boucle dans son crâne, jusqu'à le rendre fou. La colère comme de la lave coulait dans ses veines et la jalousie l'étouffait. Kaminari eut beau le pousser à chanter, Bakugo resta prostré dans son coin, boudeur, buvant son verre d'eau sans être vraiment là. Les autres s'amusaient et au bout d'un moment il fut oublié dans son coin. Ce qui l'arrangeait. Cela lui permettait de se torturer sans être emmerdé par personne.

La tête d'œuf intervint lorsque Bakugo commença à jouer avec un briquet qui ne lui appartenait pas pour s'occuper les mains. Se mêlant de ce qui ne la regardait pas elle lui dit :

— Tu devrais te calmer, Izuku est entre de bonnes mains.

Sous-entendu « pas les tiennes ».

Bakugo aurait pu démonter Uraraka, mais en vrai, il l'aimait bien cette meuf, elle était plutôt sympa, mais aussi combative. Elle ne se laissait pas faire et n'hésitait pas à rembarrer Bakugo quand elle estimait qu'il allait trop loin. À choisir, il aurait préféré que ce soit elle qui sorte avec Deku.

La jalousie aurait été la même, mais l'inquiétude n'aurait pas lieu d'être. Il connaissait bien Uraraka, elle et Deku auraient formé un couple mielleux à souhait, à gerber complet. Ça aurait dégouté Bakugo, mais il n'aurait pas eu l'idée de renverser son plateau sur la tête de cette meuf aux joues rondes.

Mais que faisaient Deku et Shigaraki ?

Bakugo n'avait pas envie de penser à ce que faisaient les couples quand on les laissait seuls, mais il ne pouvait s'empêcher d'y penser.

Aux sales griffes de Shigaraki se posant sur Deku.

Ça le rendait malade.

Il finit par se lever, et sans saluer personne, il quitta le karaoké et retourna dans son dortoir pour aller se coucher dans son lit et regarder le plafond avec amertume.

Il dormit mal.

Il était d'une humeur de chien au réveil. Pire que d'habitude si c'était possible et but trois cafés pour tenter de se réveiller.

Alors quand il croisa Deku et sa triste mine, son sang ne fit qu'un tour. Son ami d'enfance aurait dû aller bien, parce qu'il avait passé la soirée avec son petit ami et que ce genre de trucs devaient rendre heureux.

Deku souriait bien sûr, il souriait tout le temps cet idiot, parce qu'un jour on lui avait dit que sourire aidait à aller bien. N'importe quoi.

Bref, ce crétin souriait, mais il ne pouvait cacher ni ses cernes ni sa triste mine. Peut-être qu'il bernait les autres, mais pas Bakugo. Celui-ci fonça droit vers Deku et se planta devant lui :

— Qu'est-ce qu'il y a Kacchan ? interrogea Deku.

Kacchan attrapa son menton et le regarda de près. Deku se recula brutalement.

— Qu'est-ce que tu veux ?

Le ton de Deku n'était pas avenant.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? interrogea Bakugo.

Deku haussa une épaule et continua son chemin sans répondre.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? insista Bakugo en le suivant.

Les violences du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant