Just my Teacher

Chapitre 32

Marion

Démissionner ? pardon ? j'ai bien entendu ou j'ai rêvé ses paroles. Il a refusé de coucher avec elle et a rendu sa place ? je ne comprends plus rien, je ne l'ai même jamais compris finalement. Mais le nouveau jeu me plait bien, il s'annonce très drôle et les idées pour lui en faire baver gentiment fusent dans mon esprit. Pour le moment on va attendre qu'il avale le fait que j'ai un rencard ce soir avec quelqu'un de mon âge et un mec qui lui en a fait baver durant chacun de ses cours. J'ai même prévu d'envoyer quelques petites photos surprises à Tyler pour lui montrer que moi aussi je suis passé à autre chose et qu'il ne m'intéresse absolument pas.

Bon, je dois avouer que la seule raison pour laquelle j'ai accepté le rencard avec Ben c'est pour à nouveau le provoquer et le faire réagir un minimum. Si, après ça il ne fait rien, que Ben est sympathique et bien je continuerais à le voir, c'est peut-être lui que je présenterais à ma famille un jour. A l'heure actuelle, je n'ai qu'une seule envie, présenter Tyler à ma famille et leur dire que c'est lui qui me rend heureuse et qui me permet de me battre contre ce fichu cancer. J'ai une chance sur deux, qu'on m'enlève mon sein pour dégager les cellules cancéreuses et je ne suis pas sûr que sa plaise à Ben, une femme à un seul sein. Aucun homme n'aimerait cela, et d'un côté je peux le comprendre. J'aurais très certainement le même ressenti si j'étais un homme.

Ben, ne sait rien à propos de mon cancer et je ne compte absolument pas le lui dire. Je ne veux pas qu'il puisse annuler notre rendez-vous alors que j'ai quelqu'un à rendre jaloux, si j'y arrive. J'ai l'impression, que Tyler n'est pas jaloux, ne ressent quasiment rien vis-à-vis des personnes autres que sa famille. Peut-être, que c'est parole était vrai, je n'étais présente uniquement pour assouvir ses besoins de galipette. J'ai souvent été perdu dans des histoires de cœur mais alors avec un homme plus âgé que moi c'est une grande première.

Je ne vais pas me lamenter pendant des heures sur mon sort, de toute manière les jeux sont faits. Il ne me reste plus qu'à choisir ma tenue pour se rencard avec soin pour ne pas ressembler à une mamie sortant tout droit d'une maison de retraite. Il me faut une tenue élégante mais à la fois simple pour ne pas trop en faire, quelque chose qui dit « je sais exactement ce que je veux ». Bingo ! j'ai trouvé !

J'enfile ma robe longue fluide de teinte bordeaux qui met parfaitement en valeur ma silhouette mais d'une manière élégante. Mes cheveux soigneusement coiffés en un chignon coiffé, décoiffé, un maquillage subtil pour compléter le tout. Mes escarpins noirs feront parfaitement le travail.

On doit se rejoindre directement devant le restaurant à vingt heures, plus l'heure avance, plus l'envie de partager ce dîner avec Ben, me fait envie. Quand je suis arrivé devant l'adresse qu'il m'a envoyée, j'étais surprise, agréablement surprise, entre nous, je m'attendais à un restau lamentable, du style un kebab. Non, Geoffrey's Malibu, autant dire que c'est l'un des restaurants les plus chic de la ville. Je suis la première arrivée, on m'installe à une table en attendant son arrivée. Les minutes commencent à défiler, une heure, une heure trente... aucun message, aucun appel. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, il va venir n'est-ce pas ? vingt-deux heures, je passe commande pour pouvoir manger parce qu'en attendant je commence à vraiment avoir faim. Vingt-trois heures toujours personne, minuit, je commence à comprendre qu'il ne viendra jamais et qu'il vient de me poser un putain de lapin et celui-ci à toutes les sauces possibles. L'année de cours est terminée et fort heureusement pour lui parce que je pourrais lui en mettre des claques, ma parole. Qu'il essaie de venir me parler et je lui fais manger son téléphone.

Premièrement, personne ne pose de lapin à Marion Cooper, ensuite, deux ans, qu'il me court après, j'accepte enfin un dîner avec lui et il a le culot de ne pas se pointer ? C'est la plus grosse blague de l'année. Mon téléphone se met à vibrer deux fois, il s'est sûrement souvenu qu'il avait quelque chose de prévu ce soir.

Le culot, mais le culot en personne !

"Je t'ai prévenu que j'avais annulé ton rencard avec Ben ?"

"Je lui ai envoyé un message anonymement en lui disant que tu ne viendrais pas ;)"

C'est donc comme ça qu'on commence le jeu ? aucun souci ? Qui rira bien, rira le dernier.

"Allez vous faire foutre, que le jeu commence Anderson"

Le fond de mon verre de vin, coule dans ma gorge d'une traite, je me lève et paie l'addition avant de reprendre la route pour rentrer. Mon cerveau fuse d'un tas idée de vengeance. Il m'en fait baver, je vais lui en faire baver, nous baverons à deux ! Je ne sais pas encore comment je vais l'attaquer, ce que je sais, je dois attaquer fort même pour une première. Enfin, une première... j'ai tout de même tout balancé à notre proviseur.

Plus les kilomètres étaient parcourus sur le retour, plus mon cerveau bouillonnait de détermination et de vengeance. Une stratégie méticuleusement pensée ! C'est ça qu'il me faut ! un plan d'attaque rapide, simple, mais qui me fera mourir de rire. Quelques choses, qui pourraient être racontées en anecdote d'ici quelques temps.

J'arrive chez moi, le temps de me doucher, d'enfiler une nuisette, de m'installer sur mon lit avec mon ordinateur. La planification de mes vengeances peut enfin débuter, mes idées soigneusement notées dans un tableau et qui seront sorties au fur et à mesure de ses réplications à lui. J'inspire un bon coup et au même moment que l'air reste quelques secondes dans mes poumons, l'idée me vient. La bataille ne fait que commencer ! Je commence à fatiguer mais je dois terminer de planifier ma vengeance pour demain, un petit mail à cette société en expliquant ce que je veux exactement comme action ainsi qu'en leur demandant un petit devis, mes doigts traverse le clavier de mon ordinateur à une allure folle, plus le mail avance, plus de nouvelle idée rentre dans mon esprit. A la relecture, mon sourire plus que satisfait me fait savoir que je n'ai jamais eu une idée aussi diabolique. J'hésite moins de deux secondes et j'appuie sur le bouton "Envoyer". Une immense satisfaction envahit mon corps une fois le mail parti chez le destinataire.

Je me laisse quelques minutes pour m'imaginer sa tête à la découverte de ce qu'il l'attend, mes pensées me font imaginer des mimiques tellement drôles, que je fini par avoir des crampes à l'estomac à force d'en rire. De plus en plus de scénarios drôles se déroulent dans mon esprit, chaque petit détail que j'imagine me fait sourire un peu plus. Si mes vengeances sont signes de crampes à l'estomac alors j'en suis très fière. Petit à petit mes rires s'estompent et le calme refait surface dans ma chambre.

Trois heures du matin, je referme mon ordinateur, le sommeil me gagne petit à petit, il me faut moins de cinq minutes pour m'endormir paisiblement dans un sommeil profond. La nuit porte conseil ? Ma nuit n'a jamais été aussi bonne que depuis qu'on a arrêté de coucher ensemble. Si je pouvais être une petite souris pour assister à ce moment qui va être plus que mémorable j'en suis certaine. Je sais, que la journée de demain s'annonce mémorable et je dois être d'une forme olympique pour savourer chaque petite minute. Mes pensées s'effacent petit à petit pour laisser place aux rêvent qui prennent vie à leur tour.

Une belle guerre silencieuse s'annonce et j'en serais l'entière gagnante.