chapitre 41

785 27 0
                                    

Marion

La lumière de la salle de réveil tape sur mes yeux, je lutte quelques secondes pour les ouvrir entièrement, je ne suis pas morte. Je vais bien. Ma main longe mon ventre jusqu'à atteindre mon sein, la seule chose qui me vient à l'esprit c'est qu'il est là, je ne me retrouve pas amputé d'une partie de mon corps, un soupir de soulagement m'échappe quelques instants.
Je ne me souviens pas de ce qu'il sait passer pour que je termine ici, ce que je sais, je devais partir avec Tyler...
La porte de la salle s'ouvre lentement, une infirmière vient me voir, prend mes constantes et prend de mes nouvelles, le médecin passe à son tour. Un nouveau soupir de soulagement m'échappe quand j'apprends qu'il a pu enlever toute ma tumeur cancérigène. Les mots résonnent dans mon esprit dix secondes non-stop.

—   Est-ce qu'il est ici ?

C'est la seule phrase que je veux dire, je veux savoir si Tyler est resté, ou si je me retrouve à nouveau toute seule. Un léger sourire s'affiche sur son visage, elle a une voix si apaisante et tendre.

—   Un brun, duvet de barbe, 1m80 ? oui il est dehors avec tes parents

Mes parents ? qu'est-ce que j'ai raté, je suis restée inconsciente si longtemps que cela.

—   Combien de temps que
—   Tu es resté inconsciente un peu plus de vingt-quatre heures

Je dois avoir raté beaucoup en une journée, je me réveille et il est avec mes parents. Il n'aurait pas tout raconté si ?
Elle a pris quelques minutes pour m'expliquer ce qui allait se passer dans les prochaines semaines, pour le moment je veux juste voir mes proches et rien d'autre. Ils m'ont installé dans une chambre individuelle, uniquement mes parents et ma grand-mère ont eu le droit de rentrer, c'est eux qui m'ont expliqué tout ce qu'il c'était passé et aussi que Tyler leur avait tout avouer.
Je suis fatigué mais je veux répondre à leur question, ils sont remplis de questionnement et finalement je leur dois une réponse à chacune d'elles.

A chacune de mes réponses, le sourire de mamie et maman s'agrandit un peu plus, Patrick lui, ne laisse pas trop paraître ce qu'il ressent, je sais qu'il n'est pas aussi enthousiaste que les autres à propos de Tyler. J'espère qu'il changera d'avis parce que Tyler compte énormément pour moi et je ne veux pas le perdre.
Maman m'a expliqué la conversation qu'ils avaient eu avec lui, elle a quelques inquiétudes et c'est normal je le sais, apparemment ce qui l'a fait changer d'avis, c'est de voir Tyler lâcher une petite larme et se sentir coupable de mon malaise.
Je comprends les inquiétudes de Patrick, c'est normal, je suis la petite dernière, sa petite protégée et il ne veut pas me voir partir.
Je suis reconnaissante que Patrick ait pris soin de moi après tout ce que mon père m'a fait vivre durant des années, il ne veut juste pas qu'un autre homme me fasse du mal, et cette préoccupation est compréhensible compte tenu de mon passé familial.

Je vais lui prouver que Tyler est différent, qu'il est un homme bon qui me traite avec uniquement du respect et de l'amour. Et j'espère, avec le temps, que Patrick pourra le voir aussi. Je suis consciente qu'apprendre que je me tape mon prof ai été un choc mais rien ne changera maintenant.
—   Il n'est pas resté...

Il m'avait promis de ne pas m'abandonner, il a dû avoir un problème. Je veux m'asseoir mais la douleur de l'opération me rappelle immédiatement, je ne peux pas faire les mouvements que je veux et me lever en fait partie.

—   Il attend dans la salle d'attente

Je ne peux contrôler mon sourire, un soulagement, il n'est pas parti, il est à quelques mètres seulement.

—   Tu veux le voir ?
—   Oui

Ma réponse est immédiate, évidemment que je veux le voir, le fait que ce soit Patrick qui me le demande, me rend d'autant plus heureuse. Il n'est pas vraiment enchanté par la nouvelle mais il fait tout pour me rendre heureuse. Et, de toute manière, avec Tyler, nous ne sommes pas ensemble.
Ils sortent tous les trois, mamie elle son sourire veut dire « je savais bien qu'il y aurait quelque chose entre vous » elle l'avait deviné dès le soir de mon anniversaire de toute manière.
J'aimerai juste être présentable, je suis branché de partout, des cernes, une blouse affreuse, des bandages autour de la poitrine. Rien de très attirant. Or, ayant peur, il ne risque pas de ressentir autre chose.
La porte de la chambre s'ouvre doucement, je lève les yeux pour voir son visage apparaître, son regard croise le mien, dans ses yeux je ressens sa culpabilité jusqu'ici, pourtant il n'y est pour rien. J'aurais dû parler de mes douleurs avant que le malaise ne se produise. Je lui adresse un faible sourire, tenant de lui dire que tout va bien, même si j'ai affreusement mal. Il s'approche doucement de moi et me rend mon sourire tout en posant sa main sur la mienne, ses yeux perforent les miens comme à chaque fois.

—   Votre prochain défi mademoiselle Cooper, c'est de ne plus jamais me faire peur comme ça

Cette voix m'avait tellement manqué, je ne l'ai pas entendue pendant vingt-quatre heures et pourtant j'ai l'impression que cela fait une éternité.

—   Je peux toujours essayer monsieur Anderson

Ses lèvres se déposent délicatement sur mon front, un baiser rempli d'amour et de protection. Je n'ai besoin d'aucun mot pour comprendre ce qu'il veut me dire. Je me décale un peu pour lui laisser la place de s'asseoir à côté de mes cuisses, je ne veux plus qu'il parte, je veux juste le regarder. Dans son regard je trouve toute la force dont j'ai besoin pour affronter les prochains défis qui se dresseront sur ma route.
Sa présence apaise mes craintes et enlève un peu mes doutes, je ne suis plus seule.
Quelques choses le tracasse, je le vois, et j'ai peur de ce qu'il me cache.

—   Pourquoi tu restes silencieux...
—   J'ai tellement de choses importantes à te dire, et ça me travaille un peu.

L'angoisse remonte petit à petit, les films recommencent à tourner dans mon esprit, à chaque fois qu'on doit parler sérieusement on termine en dispute. Je ne veux plus de ça et encore moins maintenant.

—   Je t'écoute ?
—   D'abord, tu dois récupérer un peu de force

Laisse-moi rire Anderson, tu crois que je vais réussir à me reposer après la petite bombe que tu viens de me lâcher, jamais de la vie. Pas très fut-fut le professeur de français.
—   Non, je veux savoir
—   Tu es certaine ?

Il veut me faire mourir d'une crise cardiaque c'est ça ? ou alors me rendre tellement angoissée que je vais en perdre mes poumons. Qu'il me balance ce qu'il veut me dire, que je puisse lui casser la tête en deux et donner raison à Patrick au plus vite. Sa main encercle la mienne, ses doigts caressent les miens. Pourquoi j'ai l'impression qu'il va me dire qu'il a accepté la place à New York et que je vais me retrouver ici seule et tout va à nouveau s'arrêter entre nous.

— On peut dire que tu es rentré dans ma vie par surprise, bien que notre première rencontre n'ait pas été très amicale, j'ai su que tu m'emmerderais longtemps, alors quand tu as débarqué dans ma salle de cours ça m'a confirmé. Finalement, je crois que j'ai toujours su que tu serais bien plus qu'une simple étudiante. Je ne veux pas tourner mille ans autour de ce que j'ai à te dire alors tu sais quoi merci d'avoir failli te faire renverser parce que sinon jamais on en serait ici aujourd'hui. Ses derniers mois près de toi, j'ai non seulement appris à garder mon calme pendant beaucoup de situations. Dès la seconde ou je t'es vu allonger par terre dans ma maison j'ai eu peur, et cette peur ne m'a plus lâché jusqu'à la maintenant. J'ai cru te perdre, comme j'ai perdu ma sœur il y a quelques mois. Mais j'ai surtout compris autre chose.

Pourquoi il ne parle plus ? c'est quoi ce blanc ? Oh Anderson continu.

—   Quoi ? bah continu

Oui, bon d'accord, mon stress se faire ressentir dans mes paroles.

—   N'angoisse pas, je ne compte pas te nexter.

Son sourire là, je pourrais lui faire manger, il sait très bien qu'il me fait angoisser à faire tenir le truc jusqu'au bout.

—   J'ai compris, que c'est toi que je voulais dans ma vie avec qui je voulais faire ma vie. Alors Marion Cooper sachez que je vous aime.

Erreur 404 dans mon cerveau, j'ai bien entendu ? mon sourire débile ne risque plus de disparaitre après c'est trois mots que j'espère entendre depuis tellement longtemps.

—   Tu peux répéter, histoire que je sois certaine d'avoir bien compris

Sa main passe sous mon menton et le lève délicatement, ses lèvres se posent sur les miennes. Se baiser qu'on échange et le plus magique de tous.

—   Je t'aime Marion

Il peut me le répéter encore un million de fois s'il vous plait, je veux l'entendre encore et encore.

—   J'ai donc réussi à faire tomber amoureux mon professeur
—   Oui, absolument

Je le fais attendre encore longtemps ou je lui saute dessus ? A défaut de ne pas pouvoir lui sauter dessus, autant lui donner une réponse.

—   Monsieur Anderson ?
—   Oui, Mademoiselle Cooper
—   Moi aussi j'ai quelques choses à vous dire
—   Je suis à votre écoute


J'aimerais lui faire la blague de l'année et lui dire que moi non, mais ce moment est tellement inattendu et magique, que je ne pourrais pas.

—   Je t'aime Tyler

Il lâche un petit soupir de soulagement, comme-ci il s'attendait à ce que cela ne soit pas du tout réciproque, alors que je suis amoureuse de lui depuis bien longtemps.

—    Toi et moi quoi qu'il arrive ?
—    Rien que nous.

Nos lèvres se rejoignent, chacun de nos baisers est encore plus magique qu'au début.
Maintenant je peux le dire, notre histoire commence aujourd'hui.

Just my TeacherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant