Chapitre 15 (2)

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⚠️ Présence de TW : suicide / harcèlement

Niveau 3 : Explication d'un événement lié à un TW.

🎵: Champagne Kisses - Jessie Ware


La cloche tinte dans mon dos lorsque Philippe referme la porte. Le froid s'engouffre dans mon manteau, je frissonne alors que ça fait cinq secondes que je suis dehors. Pour un mois de Novembre, il fait vachement frais, bordel !

Un raclement de gorge me fait relever la tête pendant que je cherche désespérément à fermer les boutons de ce manteau. Alice.

- Tu rentres comment ?

Je souris à pleine dent ; elle lève les yeux au ciel.

- Ne va pas t'imaginer quoique ce soit ! s'exclame-t-elle aussitôt.

- Non. Bien sûr que non, ricanais-je en la toisant d'un regard rieur.

Autour de nous, tous les célibataires quittent la rue après nous avoir salué. Nous sommes donc seuls, devant la devanture des caves du Louvre, dans une nuit glaciale. Quand elle se met à trembloter, je souris et elle avance avant que je n'ai le temps d'ouvrir la bouche :

- Je commande un Uber.

- Bonne idée, acquiesçais-je.

Elle commande en quelques cliques et m'informe que notre chauffeur devrait arriver d'ici huit minutes.

- Bordel, quel temps pourri ! J'envie June et sa vie à Saint-Barthélémy !

- Ta meilleure amie, j'ajoute pour avoir une confirmation.

Son froncement de sourcil me fait rire alors je précise :

- Je t'ai entendu parler avec les filles, à table tout à l'heure.

- Hum... fait-elle simplement.

Je l'observe attentivement, sondant son visage pour chercher la moindre expression, la moindre mimique qui m'informerait qu'elle est abordable. Enfin... qu'elle a encore assez de batterie sociale pour me parler...

Mais elle ne reprend pas la discussion après sa dernière intervention alors je la laisse dans son coin, abrité du vent gelé par un minuscule muret. Et plus le temps passe et plus je la vois grelotter dans son manteau, plus l'idée qui trotte dans ma tête depuis plusieurs minutes prend de l'espace.

Je fais taire mon cerveau quand il émet des signaux d'alertes lorsque je m'approche de son dos. Tournée vers la rue, elle ne me voit pas ouvrir ma veste ni l'emprisonner dedans pour qu'elle puisse se réchauffer.

Je savais que cela la surprendrait ; il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour le savoir. Ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'était son coup de coude dans mon ventre.

J'étouffe un grognement en lui lançant un regard noir alors qu'elle se retourne vers moi.

- Putain, mais à quoi tu joues !

Mains sur les genoux, je réponds en tentant de reprendre mon souffle :

- Tu tremblais comme une feuille ! Je voulais juste te réchauffer avec ma veste ! Pas te kidnapper bordel ! vociférais-je.

Sa respiration saccadée me fait presque regretter ces dernières paroles mais bon sang ! Elle m'a détruit l'estomac ! On peut dire qu'elle sait gérer sa force et la puissance de ses coups au moins...

- Je ne m'y attendais pas ! s'excuse-t-elle à demi-mot.

Je me relève en chassant sa remarque d'une main.

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