Next, Thank You ( Find It #2)

Chapitre 2

🎵 Carolina- Taylor Swift

Alice

14 Septembre 2024.

J'appuie sur l'interphone une énième fois dans l'espoir, qu'enfin, ma maudite sœur daigne m'ouvrir. Toujours aucune réponse. Je récupère mon téléphone dans ma poche et la harcèle aussitôt. Sa voix enrouée et fatiguée me répond enfin.

- Quoi ? marmonne-t-elle, innocente.

- J'ai cassé le bouton de ton interphone à force d'appuyer dessus.

- Merde ! T'es sérieuse ? Ça va me coûter un bras de le remplacer !

Je ricane dans le combiné, elle raccroche et la porte émet une courte vibration. Je la pousse sans ménagement et grimpe deux par deux ces interminables escaliers jusqu'au quatrième. Ma petite sœur m'attend, appuyée contre l'encadré de sa porte, la bouche en cul de poule pour m'accueillir. Je secoue la tête et lui envoie une pichenette sur le front.

- Eh ! s'exclame-t-elle indignée.

J'entre dans son appartement et croise le regard de Lucie, son adorable petite amie. Bien plus adorable que ma sœur, c'est évident.

- Salut ! Alors, comment c'était Milan ?

Je lui claque une bise sur chaque joue et m'assoie à côté d'elle, dans leur canapé orange citrouille. Un canapé somme toute, immonde.

- Oh, la routine, commençais-je avec une pointe de mépris dans la voix. Shows, Afters, baise, shows, rooftop, nouvelle baise...

Lucie ricane dans son coin pendant que ma sœur écarquille les yeux.

- Alice ! Je ne veux pas connaître les détails de ta vie sexuelle !

Je lance un regard las à sa petite amie et elle éclate de rire avant de se lever du canapé.

- Je nous prépare du café...

- Mais il est dix-sept heures ! proteste ma sœur avec sa voix de mère indignée.

- L'heure parfaite pour du café ! Alice se drogue avec, cela ne devrait pas trop la déranger, rétorque-t-elle depuis la cuisine.

Emi soupire et s'affale en face de moi, dans un de leur fauteuil aussi moche que leur canapé. Je lui envoie un coussin en pleine face et elle me renvoie un regard noir.

- Tu as loupé son anniversaire, me reproche-t-elle.

Je retiens un autre soupir. Je ne peux pas lui en vouloir de me faire la réflexion ; elle était trop petite pour se souvenir de ce qu'il s'est passé et je refuse de lui expliquer ma rancœur. Elle ne la comprendrait pas. Personne ne peut comprendre.

- Je sais. Je suis passée le voir juste avant de prendre mon avion. Tu as dû voir mes fleurs sur sa tombe.

Elle acquiesce sans répondre.

- Maman t'en veut aussi.

- J'en ai rien à foutre de ce que maman peut penser, marmonnais-je en grattant le tissu du canapé.

- Parle correctement d'elle, Alice ! elle me réprimande aussitôt.

Je retiens un sourire. C'est elle, la petite sœur, mais elle est la plus réfléchie de nous deux. La plus mature, certainement.

- Depuis combien de temps tu n'es pas retourné voir Chloé ?

C'est fou le nombre de soupirs que j'ai poussé depuis que j'ai passé la porte de cet appartement. J'adore ma sœur. Je l'aime profondément et je la protègerai toujours mais je déteste sa façon de me materner. J'ai l'impression qu'elle veut combler quelque chose qui n'est pas à combler.