Chapitre 14 (3)

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🎵 : Legends are made - Sam Tinnesz


Bam !

Le coup de canon retentit dans les airs, le silence a pris place et seul le vent se fait entendre dans mes oreilles.

Mon cœur bat la chamade comme si tout ceci était réel. Comme si j'allais vraiment me battre pour survivre. Presque automatiquement, mon champ de vision se rétrécit, mon ouïe s'affine et capte des sons plus discrets. Comme si mon corps se souvenait de vieux réflexes.

Face à moi se trouve un champ d'arbre dénudé et pour l'instant, aucun tire, juste le silence de la nature. Mon équipe est en train de se mettre en place, de suivre notre stratégie. Mes pas sont aussi léger qu'une plume qui tombe du ciel, mon souffle est lent, contrôlé... maîtrisé. L'arme pointée face à moi, je me fais discrète et circule lentement parmi les arbres et buissons ; dès que j'entends le craquement sinistre d'une brindille, mon corps se tend et je m'arrête.

Lorsqu'un cri résonne soudainement dans l'air, ma respiration s'accélère. Mon excitation flirte avec la peur, mes jambes tremblent sous l'adrénaline et quand le hurlement de Jérémy s'élève par-dessus les arbres, je retiens un rire.

C'est le signal : le lapin détale en direction de son terrier, attirant les chasseurs dans notre camp... pour mieux les tuer. Et moi... je m'introduis dans le repère de l'ennemi pendant qu'il est vide.

Au loin, sur ma gauche, je distingue les silhouettes, éclairées par des spots lumineux, courirent dans le sens opposé au mien. Mais mes sourcils se froncent lorsque je remarque Charles au milieu des chasseurs qui coursent notre petit lapin. Merde... Je n'ai aucun moyen de prévenir mon équipe de leur stratégie : Charles est en première ligne, le drapeau est à portée de main.

Alice, concentre-toi !

Je secoue la tête, expire longuement et me remets en marche. Les feuilles humides et les brindilles craquent sous mon poids mais ne font pas assez de bruit pour me faire repérer. La lumière ambiante me permet tout juste de me repérer mais pas de distinguer mes adversaires alors je redouble de vigilance. Lorsque je distingue la structure en bois du camp ennemi, un sourire atteint mes lèvres ; j'accélère, me pressant pour arriver dans leur base et trouver une cachette à mon morceau de tissu.

Après tout... Personne n'a précisé que le drapeau devait rester avec le chef d'équipe...

Fusil en main, je vérifie les environs, soudainement plus alerte qu'avant. Les tirs retentissent plus loin derrière moi, me prévenant que le combat est engagé et que le temps presse. Si jamais mon équipe n'est pas assez efficace, ils risquent de revenir à leur camp... et de m'y trouver. Il faut que je cache le drapeau et que je détale aussi vite que possible.

Je me faufile à travers une première porte, à moitié cassé ; son grincement me fait grimacer et m'arrête dans mes mouvements. Face au silence, je me glisse dans l'antre de l'ennemi, traverse le petit tunnel et rejoint la seconde partie de la base.

Nos camps sont similaires : une petite muraille permet de se protéger des tirs et, juste derrière, deux maisonnettes reliées par un tunnel. L'une des deux possède un étage et un toit ouvert ; parfait pour y cacher mon drapeau.

Mais j'hésite : ne faudrait-il pas que je trouve une planque plus insidieuse ? Un endroit où ils n'auraient pas idée de chercher ? Comme... Les tours de contrôle disposées sur les côtés du camp ?

Mon regard se perd sur la structure qui m'entoure et tombe sur le sol. Un sol terreux, boueux, jonché de feuilles mortes et de branches d'arbres. Ma pensée fuse et mon corps obéit : je traverse la cabane, m'agenouille et tâte le sol pour vérifier ma théorie. Bingo ! Le sol est assez humide pour que je puisse creuser à main nues. Mes doigts dégagent les feuilles, j'empêche mon cerveau de s'interroger sur la vie qui habitent ce tas terreux et m'empresse de creuser un trou assez profond pour y foutre mon drapeau. Je n'y vois pas grand chose mais cela suffira.

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