Chapitre 20

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5 : Présence et description du TW (pour sensibiliser, pas pour le plaisir évidemment).

TW : Viol, agression sexuelle. 





PDV Alice. 

🎵 : Shelter - Birdy 

1er Décembre 2024.

Le calme de la mer me détend. J'inspire et expire, là, face à l'océan, alors que le jour n'est même pas encore levé et que le ciel commence tout juste à laisser apparaître quelques traces rosées. Café à la main, je médite. Cinq jours que je suis là. En cinq jours, un flot de pensées a eu le temps de traverser mon esprit, de l'écorcher vif et de s'en aller pour laisser leur places à d'autres, encore pire.

Cinq jours que June tente de me parler, mais que je reste fermée comme une huître. Même Gabriel, leur môme énervant, ne m'approche pas. Alors qu'avant, il me collait comme une moule à son rocher. Nathan aussi reste à distance... malgré notre amitié. Seul June m'approche... pour me forcer à manger.

Je rapproche la tasse brûlante au bord de mes lèvres et avale une gorgée de mon breuvage. Assise dans le sable, sur la plage devant la maison de ma meilleure amie, je prends une longue inspiration de l'air marin. 

En arrivant à Saint-Barth, j'ai éteint mon téléphone. Je suis injoignable et je pense le rester longtemps. Peut-être toute ma vie finalement ?

Le son des vagues apaisent mon esprit. Le sable adoucit mes pensées. Et le café me réconfortent. Je comprends pourquoi June à choisi cette vie. Elle est apaisante.

La vie est si douce ici.

Et mon cerveau est si endormi... Rien ne semble m'éveiller ; aucunes paroles, aucuns gestes, aucunes attentions.

C'est comme si ma tête n'arrivait plus à réfléchir ; comme si je n'étais plus capable de penser ; comme si au fond de moi j'étais... morte.

C'est douloureux de s'avouer vaincu. De vivre une vie dans laquelle on a échoué à guérir. De vivre en étant perdu ; en avançant pas à pas dans un brouillard constant. Ça fait 15 ans que je vis dans le déni. 15 ans que je cours en fuyant les fantômes du passé mais jamais, jamais, je ne les ai affrontés. Et jamais, je ne veux les affronter.

Parfois, je trouve la situation comique... Moi, la Alice tout feu tout flamme qui n'a peur de rien...s'avère finalement n'être qu'un tas de cendres.

J'étais si douée pour courir que je n'avais jamais eu peur de ce qui courrait derrière moi. Je ne me suis jamais retournée. Mais il s'avère parfois que... ces fantômes vous rattrape. Et quand il arrive face à vous et qu'il aspire ce qu'il reste de votre âme... vous devenez vide. Parce qu'ils ne vous avaient pas fait assez de mal auparavant... Il fallait qu'ils vous prennent tous, jusqu'à votre dernière respiration...

- Tu es matinale...

Je sursaute. La voix de ma meilleure amie est lointaine dans la brume de mes pensées. Mais je lui souris. Plus par automatisme que par envie. Je l'observe du coin de l'œil s'asseoir près de moi.

Pendant que le ciel s'éclaircit lentement, aucune de nous ne parle. Elle respecte mon silence et mon envie de m'y terrer. Mais je sais que ce n'est que temporaire. Les cernes sous ses yeux me font comprendre l'inquiétude qui la traverse depuis cinq jours.

Elle me tend un sachet où un croissant fait maison attend sagement que je le dévors. Je le pose à mes pieds ; peut-être que je le mangerai dans la matinée. Je garde mon regard fixe, devant moi. Il m'est arrivé de passer des journées entières face à la mer, à l'écouter, à l'admirer, sans jamais y mettre un pied. Je ne sais pas vraiment pourquoi... j'aimerais y aller. Mais je n'en ai pas la force.

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