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Musique d'accompagnement : Love yourself de Eminem

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LYS

  Je suis assise dans cet avion depuis maintenant cinq heures, et je déteste ça. Je déteste les voyages en avion, tout simplement. Je déteste cette sensation oppressante d'être coincée dans un tube métallique volant. Les espaces confinés, les sièges inconfortables, l'odeur étrange de l'avion, tout cela m'irrite au plus haut point. Je déteste aussi le fait que je vais passer les pires vacances de ma vie. Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, mais les voyages sont rarement plaisants pour moi. Ouais, c'est ça, être reconnaissante de passer dix jours dans un endroit que je déteste, entourée de gens que je ne connais pas. Quoi de mieux ?

  Je soupire, me demandant encore une fois comment diable j'ai pu me retrouver dans cette situation mais je le sais très bien ; je suis tout simplement tête en l'air et j'ai surtout un égo surdimensionné.

  Je dois admettre que je ne suis pas particulièrement chanceuse en ce qui concerne les voyages. Et ces vacances que je devais gagner au loto étaient censées être les meilleures de ma vie, mais jusqu'à présent, tout indique que ça va être un désastre, évidemment ce n'est pas Punta-Cana mais le Colorado !

  À côté de moi, la vieille dame se montre toujours incroyablement grossière, heureusement qu'elle a fini par s'endormir profondément. Sa chienne qui réside sur ses genoux n'a pas bougé d'un poil depuis le début du vol et ne fait que grogner sans arrêt. Ce bruit incessant me donne des envies de meurtre. Je suis presque impressionnée par ma capacité à garder mon calme jusqu'ici.

  Ce n'est pas tout, ce serait trop beau pour être vrai. Le gamin derrière moi n'arrête pas de pleurer. Et comme si cela ne suffisait pas, il continu perpétuellement de taper des pieds dans le siège, exactement là où j'ai appuyé mon précieux dos. Je me demande comment cet enfant peut être aussi insupportable. Je jure que si j'entends encore un seul hurlement provenant de sa direction, je le placerai par la petite fenêtre de l'avion sans hésitation.

  Finalement, après des heures à lutter contre mes tentations d'homicides, l'avion atterrit et je m'empresse de sortir pour échapper à cette atmosphère étouffante.

  Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre mes valises sur le tapis roulant. Évidemment, mes bagages passent en dernier, ce qui m'a permis d'angoisser d'avoir perdu mes affaires, jusqu'à la dernière minute. Il semble que ma malchance me poursuive même dans ce domaine.

  Je récupère enfin mes affaires et me dirige vers la sortie pour prendre un taxi. Il faut que je me rende de l'aéroport de Denver à Breckenridge, la ville où je passerai mes vacances de Noël. C'est un trajet d'une heure trente, et je suis déjà épuisée.

  Assise à l'arrière du taxi, je regarde par la fenêtre et j'admire le paysage montagneux qui s'étend devant moi. Les sommets enneigés sont à couper le souffle. L'idée de séjourner dans un chalet en bois, entouré de neige, me fait presque oublier tous les tracas de l'avion, jusqu'à que je me rappelle que cela veut dire qu'il va faire un froid glacial.

  D'un geste machinal, je sors mon téléphone et appelle Moona et Priya en FaceTime. Elles sont mes deux meilleures amies, et je sais qu'en les ayant toutes les deux au bout du fil, je pourrai me plaindre de tout ce qui me dérange sans retenue. Peut-être que cela me permettra de me détendre un peu pendant ce long trajet.

  — Comment ça se passe, ma belle Lys ? demande Priya avec enthousiasme.

  — Je suis en enfer, les filles, soufflé-je dramatiquement. Entre la mamie aigrie du loto à côté de moi, son chien qui grogne et le gosse qui pleure derrière moi, je n'arrive pas à croire que ces vacances vont bien se passer. Je le savais même avant de partir que ce n'était pas une bonne idée, et en plus je n'ai pas ma machine à café !

A Bad ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant