TOUJOURS - TOM I

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AUSTIN MILLERS

Elle me regardait en souriant, oui je ne l'ai jamais vu. Je n'ai jamais vu cette femme autrement que comme mon amie, la sœur que je devais protéger, la fille de mon patron, l'homme qui est comme mon père. Non, je ne le comprends qu'aujourd'hui, beaucoup trop tard. Mais je ne veux plus perdre de temps et surtout, cette fusion qui existe entre nous depuis plusieurs mois, je ne veux pas qu'elle cesse.

Je plonge mes lèvres sur les siennes en la resserrant contre moi. Je ne pouvais plus faire semblant, je ne pouvais pas être son ami alors que je la désir profondément. Ses lèvres pleines me manquaient atrocement, la chaleur de son corps, la douceur de sa peau, la maîtrise de sa langue, je ne peux plus m'en passer.

Après plusieurs minutes, par manque d'air je rejoins son front en le calant contre le mien.

- Je viendrais Austin.

- Je n'y serais jamais arrivé sans toi.

- Bien sûr que si, dit-elle en me faisant reculer. Par contre il faut que tu arrêtes ça.
- Que j'arrête quoi ?
- Arrête de me regarder comme si tu m'avais vu nue !

- Mais je t'ai vu nue bébé, plus que n'importe qui !

- Oui mais on doit arrêter ! Arrête de me regarder comme ça, arrête de me toucher et surtout, garde ta langue dans ta bouche ! Si tu veux vraiment qu'on arrive à être amis comme avant, tu dois arrêter de te comporter comme si j'étais ... encore à toi.

- Bien madame.

Elle rit à ma réplique aussi puis entre dans l'ascenseur qui venait d'arriver. Elle appuya sur le bouton pour descendre, mais je retiens les portes.

- Sois dit en passant bébé, tu as toujours été à moi.

Elle me fusille du regard alors que je riais puis je regagne mon appartement. Mes cousins et mon frère étaient en train de discuter de ma sois disant nouvelle sœur autour d'une bière.

Je soupire et rejoins ma cuisine pour en attraper une aussi.

Cette histoire me dépasse. Je ne préfère plus y penser tant que je ne l'ai pas rencontré. Un problème à la fois, c'est bien suffisant. Mon problème majeur étant pour l'instant, ma meilleure amie. Elle refuse de voir l'évidence. Évidence que je n'ai pas vue ces dernières années. Il a fallu qu'elle soit à moitié à poil devant moi pour que je comprenne que celle que je cherchais était sous mes yeux.

Elle a toujours été cette fille dans ma vie. Celle qui me prenait dans ses bras quand j'étais peiné, celle qui arrivait à me faire rire à m'en tenir les côtes et celle qui réussissait à me calmer, rien qu'en me tenant le visage.

Je me rappelle de la première fois ou elle a fait ça. Elle n'avait que treize ans. Je venais de me prendre la tête avec Alex, pour la millième fois de la semaine. Ça faisait très peu de temps qu'on avait quitté leur maison avec Jason et il n'acceptait pas notre indépendance. Il ne me pensait pas assez mature pour gérer ma vie, celle de mon frère, l'argent et mon travail.

Il m'avait mis dans un tel état de nerfs que je cassais tout et elle est arrivée, et m'a immédiatement calmé.

Incapable ? Moi je suis un incapable ?! INCAPABLE !

Je prends la première chose qui me vient, un vase en cristal au milieu du salon d'Alex, et le jette au sol de toutes mes forces en hurlant.

- CALME-TOI !

- TA GUEULE ALEX ! Je hurle. Comment tu peux dire une chose pareille ? Moi incapable !