Je suis réveillée sans pour ouvrir les yeux, par quelque chose de froid que mon front, puis derrière mes oreilles, mon cou, mes clavicules ...
Je finis par ouvrir doucement les yeux, mais je crois que je suis en plein rêve puisqu'à mon chevet, il y a Jaden.Je me redresse, et je baisse les yeux, en apercevant rapidement que je ne porte pas du tout les mêmes habits que tout à l'heure.
Moi : Espèce de pervers ! Qu'est-ce que tu m'as fait ? Pourquoi suis-je en pyjama ?
Jaden : Pour commencer j'ai un nom, alors sois gentille et utilise-le, et ensuite j'ai fait quelque chose qui s'appelle « te changer ».
Moi : Oh quelle gentille attention, dis-je avec sarcasme, et pour quelle raison as-tu prise cette initiative ?
Jaden : Hum je ne sais pas, peut-être que je me suis dis que ça serait plus agréable que de conserver le vomi que tu as sur toi ?
Lorsque je tourne le visage, je vois en effet ma robe dans une bassine.
Beurk !
Moi : C'est Jenna qui t'a demandé de le faire ?
Jaden : Tu ne t'en souviens pas ? Jenna est partie avant que tu vomisses tout ce que tu as mangé, puis tu t'es évanouie.
Honteuse de mon comportement, je me cache le visage avec mes mains.
Moi : Elle doit me détester.
Jaden : Mais non. Elle doit être un peu en colère oui, mais elle te déteste pas.
Je retire mes mains et croise les yeux marrons de Jaden. À le voir comme ça, il serait presque mignon.
Je dis bien « presque ».Moi : Comment tu le sais ? Elle te l'a dit ou tu es télépathe ?
Jaden : La seconde option est pas mal.
Moi : J'opte pour la première option. Car si tu savais ce que je pense, je doute que tes petites fesses seraient assises ici. Et en plus c'est quoi ce pyjama ? Depuis quand on met un bas à carreaux, et un t-shirt à pois ?
Jaden : Tu t'en prends qu'à toi Miss, c'est ton dressing.
En tout cas il est clair que Jaden ne travaille pas dans la mode. Même un enfin de huit ans ne pourrait pas faire cette atroce association de motifs.
Sans même que je m'y attende, Jaden a une réaction à laquelle je ne m'y attendais pas du tout.
Il pouffe de rire. Et je dois avouer, qu'il a failli m'avoir. Pendant un moment, son presque rire, on va dire ça comme ça, à failli déteindre sur moi. Mais heureusement, ça n'a pas été le cas.
Pourquoi je rirais ? C'est pas vraiment le moment de rire avec tout ça.Moi : Ça me fait mal de l'avouer mais mon oncle et toi avez raison, je suis barge. Quelque chose ne tourne pas rond chez moi.
Jaden : Ce que j'ai dit tout à l'heure, je ne le pensais pas. Enfin ... pas totalement. Il y a rien qui tourne mal chez toi. Tu es juste ... en souffrance.
Moi : Quoi tu vas encore me faire croire que tu sais tout sur tout et sur tout le monde ? Ou alors mon oncle t'a parlé de moi ?
Jaden : Non je connais pas tout, ni sur tout le monde. C'est juste que je connais bien ce que tu vis.
Moi : Non ça j'en doute.
Jaden : D'accord, peut-être que je n'ai pas ton vécu. Mais toi non plus tu ne me connais pas je te signale. Si je prétends savoir ce que tu vis c'est parce que moi aussi j'ai été comme toi. À me rendre détestable auprès de tout le monde, particulièrement mes proches. Mais tu sais quoi ? Quand j'y arrivais enfin, j'avais une seule peur, c'est d'être seul à nouveau, car il n'y a rien de plus effrayant que la solitude. Être face à nous-mêmes, c'est pas quelque chose de facile, ni d'agréable. On pense qu'agir ainsi nous fera moins souffrir mais c'est en rembarrant ceux qui nous veulent du bien qu'on souffre réellement.
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Brisés
RomanceOrpheline depuis ses douze ans, le bonheur familial d'Emiliana Bloom, surnommée aussi Emmy, a été de courte durée. Elle a cependant été recueillie par son oncle, Josh, qui décède huit ans plus tard d'un cancer, et par sa tante, Jenna. Emmy a beau...