𝙗𝙚𝙩𝙧𝙖𝙮𝙚𝙙

𝓞𝓷𝓮

ONE

Bonjour, je me présente , Newt. En réalité je m'appelle Newton mais, entre nous, Newt est clairement mieux. Je vous passe ma description physique.

J'ai 15 ans, et comme vous l'avez compris, j'entre en seconde, à Beacon Hills. On se trouve un peu dans un endroit paumé.

Bref, Sonya, c'est ma sœur. On vit que tous les deux pratiquement toute l'année. Maman rentre tous les 4 mois. Mais cet été elle n'est pas venue. Elle ne voulait pas me voir, soit disant qu'elle n'avait pas le temps, alors qu'avant elle avait le temps. Mais moi je sais pourquoi. Je la dégoûte parce qu'elle a appris que j'étais amoureux d'un de mes amis. Après ça, ni l'un ni l'autre ne m'a adressé la parole ne serait-ce qu'une seule fois jusqu'à aujourd'hui. Enfin, il n'y a pas que maman et Thomas.

Il y a clairement tous les amis les plus chers que j'avais sauf Minho. Minho, lui, a accepté et a essayé d'arranger les choses, mais au final ils lui ont tourné le dos aussi. Gally, Brenda, Ben et Thomas. Ils me manquent beaucoup.

Demain, c'est la rentrée. Et je meurs d'envie d'aller les voir et de m'expliquer avec eux. Déjà pour qu'on se réconcilie mais aussi pour essayer de savoir pourquoi ils ont détruits ma vie en hurlant ces trois petits mots. « Newt est gay ». Seulement trois mots. Je me suis fait harceler l'année dernière pour ça, et j'en ai encore des traces. Pourquoi j'ai été lâché comme une merde juste parce que mon cœur battait pour un garçon ? Pourquoi à cause d'eux ma mère me prend pour une erreur, et Sonya le miracle qui nous sauve la mise ?

À cause de tout ça, mon corps est rempli de cicatrices, les unes plus grandes que les autres. Personne ne le sait. Pas même Minho ou encore Sonya. Cette fois ci je garde tout pour moi.

C'est le genre de chose qui se fait seul, qui se commence seul, mais qui ne s'arrête pas seul. Mais comment en parler ? Pour se faire rejeter par ceux qui avaient promis de rester ? Pas la peine franchement.

Ça a commencé dès lors que ces trois petits mots de rien du tout sont sortis de leur bouche. Et vous voyez, même les plus grands du collège peuvent se faire harceler. « Maintenant tu vas assumer Newton » Oh que non, je n'ai pas assumé. Et je peux vous assurer que j'ai ressenti un truc quand Gally a prononcé mon nom entier.

Alors voilà, je me suis renfermé dans... l'automutilation ?

Ca a commencé par un trait, par un deuxième, troisième, et ainsi de suite. Ça a débuté sur mes poignets, mes avant bras, mes bras, mon torse, mes cuisses. Sans arrêt. Chaque soirs, depuis que ce calvaire avait commencé.

Et puis, y'a pas si longtemps que ça, j'ai commencé l'irréparable. Sonya n'arrêtait pas de me demander pourquoi des briquets traînaient dans ma chambre. Non, je ne fume pas.

Je me brûle. Depuis la fin de l'année de troisième. Au fond de moi, je criai de douleur, comme quand on me frappait et qu'on me balançait contre les casiers, mais aucun mot ne sortait de ma bouche. Et plus rien ne compte en sortir. Au départ, ça faisait tellement mal... et je m'y suis habitué. Mais j'ai aussi continué de démonter mes taille-crayons que je demandais de racheter toutes les semaines, tellement je perdais les vis de ce putain de truc.

Évidement qu'après tout ça, mon cœur bat encore pour lui. Je ne peux pas m'empêcher de l'aimer et de me faire du mal.

Voilà, j'imagine que vous savez à peu près tout sur moi :)