𝓛𝓮𝓽𝓽𝓻𝓮 𝓪 𝓢𝓸𝓷𝔂𝓪

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Lettre de suicide

« Sonya, je ne sais toujours pas ce que je t'ai fait de mal. Mais maintenant il est trop tard pour qu'on s'explique. Parce que quand tu liras cette lettre, je serais déjà là-haut. C'est une lettre d'adieux.

Je ne t'en veux pas d'avoir quelque chose contre moi. Même si je ne sais toujours pas ce que j'ai fait.

Je vais te dévoiler mon plus grand secret. Le seul et l'unique que je ne t'ai jamais dévoilé. J'ai abîmé mon corps. Tellement de fois. Je ne peux plus compter. Je me suis aussi brûlé, mais j'ai arrêté bien avant de mettre fin à mes jours, ne t'en fais pas.

Tu sais, pendant tout ce temps, où tu repoussais mes amis, où tu as bloqué tout mes contacts pour être sure que je n'allais pas recevoir de messages, et où tu ne m'adressais même pas la parole, je faisais vivre à mon corps un calvaire. Jour et nuit. J'ai recommencé la brûlure. Parce que pour moi tout était de ma faute comme à chaque fois.

Mais cette fois c'était de la tienne. Je n'ai aucune haine envers toi, ne t'en fais pas. Par contre toi tu peux t'en vouloir.

Mon suicide et causé pas seulement par ton déni, mais aussi pour l'enfer que tu m'avais fait vivre. Alors je vais te laisser vivre un enfer avec le suicide de ton frère sur ta conscience.

Je t'aime beaucoup ma Soso. Et la façon dont tu agissais avec moi me tuait de plus en plus chaque jour. J'ai confiance en toi, je t'ai toujours admiré Sonya. Je me suis toujours considéré chanceux de t'avoir.

J'imagine que tu ne m'entendais pas prononcer ton nom en me brûlant. En ne cessant de me répéter pourquoi. Pourquoi tout ça m'arrivais à moi ? Une personne sensible, qui se laissait toujours tenter. J'ai été tenté à me faire du mal, et j'y ai pris goût.

Et nous en sommes là, toi, tu vas me pleurer sur ma tombe, et moi je serai libéré de ma souffrance. C'est égoïste, désolé. C'est le principe d'un suicide.

Je vais finir par une note positive, ma Soso. Soso, Newt-Newt. Est ce que tu te rappelles de ces surnoms que l'on s'était donné tout petits ? Moi oui. On était si heureux tous les deux ! Et j'aurai aimé que ça se termine comme ça aussi. Tu avais l'air triste toi aussi. Bref, ton sourire me manque déjà, il me manquait avant. Ton rire, ton regard croisant le mien aussi. Et nos fous rires, aussi stupides qu'ils étaient.

Sache que tu était tout pour moi. Tu remplaçais maman. Et putain, je regrette d'avoir embrassé le garçon que tu aimes. Pardon.

Pardon pour tout. Pardon de t'avoir fait pleurer. Pardon de t'avoir brisé le cœur avec Aris. Pardon de t'avoir rendue mal au tel point que tu ne voulais plus m'adresser la parole. Pardon d'avoir fait le con, pardon d'avoir été moi. Pardon d'avoir été ton frère, pardon d'avoir été ce frère qui est si bizarre qui se fait du bien en se faisant du mal. Pardon de te trahir, pardon de te laisser seule face à toi même avec maman. Pardon.

J'espère que tu perdrais tout ton argent dans les fleurs que tu viendras déposé sur ma tombe, ou pas.

En tous cas, je t'aime tellement Sonya, et mon cœur se brise en mille morceaux rien qu'en pensant au fait que tu vas te retrouver seule. Alors voilà, bisous ma Soso, je t'aime. Prends bien soin de ces derniers mots. Je t'aime.

Bisous, Newt-Newt qui t'aime. »

𝙗𝙚𝙩𝙧𝙖𝙮𝙚𝙙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant