Chapitre quatorze.

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« Le problème, ce n'est pas la douleur. La douleur, ça te fait souffrir, mais ça ne te détruit pas. Le problème, c'est la solitude engendrée par la douleur. C'est elle qui te tue à petit feu, qui te coupe des autres et du monde. Et qui réveille ce qu'il y a de pire en toi. »

Felipe Santos feat Cali y el Dandee – Olvidarte. ♫

Au cimetière.

La cérémonie d'enterrement de Cynthia venait de se terminer. Beaucoup de monde était là. Elle s'était passé à Albi, dans la ville où elle avait grandi. Nathan se sentait mal, il n'avait pas osé aller voir Jean le père de Cynthia, ni sa mère, pourtant il devait y aller à un moment, il l'avait promis à son amour. Il a donc attendu à la sortie du cimetière. Quand Jean l'a vu, il s'est approché de lui et l'a pris dans ses bras. Le jeune homme a éclaté en sanglot et a resserré ses mains dans le dos de son beau-père.

- Je suis tellement désolé! Si tu savais comme je m'en veux! Trouva-t-il la force de dire entre ses sanglots.

- Je sais mon grand, je le sais. Lui dit Jean pour le rassurer.

- Tout est de ma faute. C'est à cause de moi si la femme de ma vie est morte. Se lamenta-t-il. Elle est morte dans mes bras, toutes les nuits je revois ses yeux... J'entends sa voix. J'y pense en permanence.

- Je ne veux pas que tu dises que c'est de ta faute, ce n'est pas toi qui a appuyé sur la gâchette. Je sais que tu l'aimais et que si tu avais pu tu serais à sa place, mais ce n'est pas le cas, alors arrête de te sentir coupable, le rassura-t-il.

- Jean, avant de mourir, elle m'a dit de te dire qu'elle t'aime et qu'elle te remercie de l'avoir traité comme une princesse depuis sa naissance...

- Merci mon garçon, répondit-il en pleurant.

Grâce à Jean, il interpella la maman de Cynthia et lui transmis le message aussi. Il partit ensuite voir tous ses amis qui étaient réunis dans un coin. Clémence partit pleurer dans ses bras, et les garçons vinrent les prendre dans leur bras à leur tour. Ils étaient tous tristes.

- Bon ben tu es libre mon Chou, essaya de plaisanter Charles.

- Oui, mais mon cœur non... répondit Nathan.

- Tu as raison, même mes blagues je trouve qu'elles ont un goût amer depuis que Cynthia n'est plus là pour y rire, se lamenta Charles.

- Euh Nathan, j'aimerai que tu lises cette courte rédaction, commença Clémence en lui tendant une lettre. Un jour, avec Sergeï on s'ennuyait et on a décidé de répondre sur papier à des questions stupide et j'avais trouvé un des siens très beau alors je l'ai gardé. En le lisant ça devrait t'aider...

- Merci Clémence... Euh.. Avant de partir, elle m'a dit de vous dire qu'elle vous aimait, que jamais elle ne vous oublierai et que vous étiez ses meilleurs et seuls amis...

Peu après, tout le monde partait, Nathan lui restait devant la tombe de Cynthia. L'apercevant, Jean est venu le chercher.

- Vient Nathan, rentre avec moi.

- Non, c'est gentil mais non. Je vais partir là.

- Où comptes-tu aller?

- Je ne sais pas, loin. J'ai besoin de me reconstruire.

- Oui, je comprends. Juste, appelle moi. Ma porte te sera toujours ouverte.

- Merci beaucoup Jean...

Nathan resta un peu et avant de partir fit voler un bisou vers la tombe de sa bien aimée. Il se dirigea vers la gare, demanda un ticket pour aller « n'importe où, mais loin » et embarqua. Une fois dans le train, il sortit la feuille de papier que lui avait donné Clémence et commença à la lire.

« Que ferais-tu si tu devais mourir demain ou dans l'instant?

Qu'est-ce que moi je ferai? A vrai dire, rien du tout. La seule chose que je voudrai, c'est voir le visage des personnes que j'aime avant de mourir, il n'y a que ça qui pourrai me faire airer dans la clarté de la paix. Ceci dit, avec ça, je ne réponds pas à la question posée. Pour y répondre, je dirai que je vivrai simplement. On ne sait pas quand se jour arrivera, mais on sait qu'il arrive toujours, alors pourquoi le chercher. Quand ce sera le moment, ce sera le moment, il n'y a rien à dire d'autre. J'aimerai pour ma part qu'il arrive quand je serai avec la personne que j'aime le plus. Ma dernière pensée sera pour ma famille et mes amis, évidemment, mais si j'ai un amoureux, je veux mourir dans ses bras, comme Juliette meurt dans ceux de Roméo. Je veux que le dernier visage que je vois ce soit le sien, alors si je suis avec lui, qu'importe de mourir demain ou dans l'instant, tant que son visage est la dernière image du monde vivant dans ma tête. Si je n'ai pas d'amoureux, alors je voudrai mourir auprès de ma famille, pouvoir leur dire que je les aime avant de rendre mon dernier souffle parce que je ne le leur dis pas assez, et j'aimerai aussi avoir vu tout mes amis avant.

Malheureusement, la mort arrive sans prévenir par maladie, crise cardiaque, assassinat, accident de la route ou autre, mais ce qui est sûr c'est qu'on y passe tous. Moi si je devais mourir demain, je dirai aux gens de continuer le combat qu'est la vie, de la vivre à fond, de ne plus penser à moi. Pas de m'oublier non, mais de ne plus penser à moi surtout si ma pensée les rend tristes. Un jour j'ai lu dans un livre une phrase qui m'a beaucoup touchée : « Vous avez le droit d'être tristes quand vous pensez à moi, mais vous n'avez pas le droit d'être trop triste. Si vous êtes toujours tristes quand vous pensez à moi, comment allez vous vraiment vous souvenir de moi? ». Alors si je meurs, je veux que les gens continue à s'amuser comme si j'étais là, qu'ils continuent leurs études comme si j'étais là, qu'ils réussissent dans la comme si j'étais là, qu'ils fondent une famille comme si j'étais là, qu'ils vivent comme si j'étais toujours là, parce que jamais je ne partirais vraiment. Je veux qu'on se souvienne des moments de joie avec moi, pas des moments de tristesse, je veux qu'on se souvienne des moments de fêtes avec moi, pas de mon enterrement, ou alors qu'on fasse de mon enterrement une fête. J'ai toujours détesté voir les gens tristes, alors si ils sont tristes à cause de moi, je vais me retourner dans ma tombe.

Alors mes amis, ma famille, mon Chéri, continuez à vivre. C'est moi qui suis partie, pas vous, votre vie à vous elle continue alors amusez vous, buvez des coups en mon absence, faites la fête, vivez votre vie! De toute façon, on se retrouvera un jour, moi je vous attendrais et je l'espère très longtemps, mais je ne partirai pas sans vous. Alors continuez le combat que vous aviez commencé et gagnez-le pour moi. Réalisez vos rêves pour moi et à ce moment-là, je serai en paix pour de bon.

Je n'ai pas peur de mourir, j'ai juste peur des conséquences que pourrai avoir ma mort, j'ai peur que les gens partent à la dérive ou s'arrête eux-même de vivre pour me rejoindre. Je ne veux faire de mal à personne, je veux que les gens continue leur vie comme si j'étais toujours à leur côté, ainsi, je serai toujours vivante alors qu'importe que je meurs maintenant où demain, si je continue à vivre à travers vous, à travers vos cœurs... »

Des larmes coulaient sur le visage de Nathan. A travers la fenêtre du train, il leva les yeux vers le ciel. « T'en fais pas mon Amour, je ne vais pas arrêter de me battre. Tu as fait de moi un homme bien, et je vais reprendre ma vie comme un homme bien, mais tu vas me manquer... Tu me manques. Je t'aime et je t'aimerai toujours, attends moi là-haut, parce que je ne veux que toi dans mon paradis. »

Juste pour ton sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant