Chapitre 6 - les hommes sont tous les mêmes

48 11 7
                                    

Si faible .

Irish

Semaine de croisière, jour 1.


Encore lui !? Ce n'était vraiment pas mon jour.
D'abord je me suis fait poursuivre et maintenant je me trouvai face à lui, le connard de la nuit dernière .
Ça ne pouvait pas être pire !

Voulant éviter que les hommes qui me recherchaient ne puissent apercevoir mes pieds sous les rideaux et donc me repérer, je fus contrainte de monter contre mon gré sur les cuisses de cet homme qui était en train de prendre sa douche.

Sa réaction face à mon initiative ne se fit pas attendre.

- Oh ma déesse ! il s'exclama, un désir ardent illuminant ses yeux.

Instinctivement en réponse à cette exclamation, mon index se déposa sur sa bouche. Je ne pouvais pas me faire cramer à cause d'un imbécile pervers comme lui. Encore moins dans cette position.

Il était complètement nu et moi j'étais là, maladroitement collée à lui. Ses bras entouraient mes hanches ce qui nous rapprochait d'autant plus.

Son entre-jambe ne cessait de se frotter contre mes cuisses, induisant en moi une sorte de malaise. Mon bras droit entourait timidement son cou tandis que mon index restait posé sur ses lèvres humides.

Mon regard semblait se perdre dans le sien alors que l'eau du robinet se déversait inlassablement sur nous...

Et nous étions restés là, dans cette position, en silence. Ça ne devait avoir duré que quelques secondes pourtant, ces secondes semblaient s'écouler en heures tellement le temps passé à être perdue dans ses yeux me paraissait long .

C'était finalement le son des voix tranchantes des hommes qui me poursuivaient qui avaient mis fin à notre étrange échange de regards :

- Où est elle putain ?!

Se fit entendre une voix rauque dehors .

- Chef je suis sûr qu'elle était entrée dans ces vestiaires là !

Rétorqua l'un d'entre eux .

- Regarde dans chaque salle de bain !

Ordonna la même voix rauque .

Je pouvais détecter chaque mouvement qui s'y passait, le bruit des rideaux qu'ils poussaient, leur pas exercés dans la pièce, et leur présence à proximité de moi .

Il était apparemment leur chef donc c'était lui Cyrus, le fondateur du Casino réputé pour être aussi impitoyable qu' inhumain ?!

Je me trouvai dans un état de stupeur glaciale, mes prunelles écarquillées reflétaient l'incrédulité, mon teint pâle trahissant la peur qui m'étreint.

Mon corps raidi, prêt à affronter ces hommes armés, mais ceci n'était qu'un mensonge que j'essayais de faire croire à moi-même, je me sentais faible .

Mes mains tremblantes révélaient l'angoisse qui commençait à prendre le dessus.

Mon cerveau envoya l'alerte d'un besoin urgent d'une bonne dose de cocaïne, hélas je n'en n'avais pas, je ne pus rester en place .

De la sueur vint se mélanger avec l'eau coulant du tuyau, j'avais à la fois chaud et froid .
Chaque inspiration et expiration étaient un effort dans cette atmosphère oppressante, mon cœur s'emballa dans une danse effrénée, témoin de la terreur qui m'envahit .

Cœur de BraiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant