25 -«La lumière montre l'ombre et la vérité le MYSTÈRE » - proverbe latin.

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Les appartements étaient déserts. Aaron fut impressionné par le silence et la plénitude que renfermaient ses murs peints en doré et bordeaux, couleurs de la famille impériale.

Des moulures complexes au plafond, des tapisseries, une fresque gigantesque le long du couloir dans lequel ils marchaient en rasant presque le mur... Aaron était subjugué par une telle beauté et pour couronner le tout, la lumière était parfaite.

—Et donc tu es proche de ton oncle ? C'est comment d'avoir un membre de sa famille adulé par toute une populace. Ça doit changer de ta vie en France.

—Si la question sous-jacente est de me demander si je soupçonne mon oncle, alors non. Vilmon est Impérator ce qui implique qu'il est contrôlant. Je sais qu'il doit y avoir des informations et on n'a pas le temps d'attendre. Et... non, ça ne me change pas.

Aaron essayait de faire la conversation, c'était bien la première fois qu'il se retrouvait avec Ed tout seul et dans une telle situation. Jamais, il n'aurait pu imaginer un schéma quelques semaines plus tôt.
Il comprenait l'impatience d'Ed, sans doute aurait-il fait la même chose pour Pamela. Il ressentait sa nervosité comme si elle était sienne, ce qui l'étonna un peu. Aaron avait toujours eu cette propension à comprendre et capter les émotions des autres. Malgré le profond mépris qu'il ressentait pour son cousin et son groupe d'amis, il devait bien avouer qu'il lui faisait un peu de peine.

—Et donc, toi, tu entends des voix ?

—Sûrement un effet secondaire de Geslan-Miverpa rétorqua Aaron.

Ed se tourna furtivement vers lui.

—Je n'ai jamais entendu ce phénomène avoua-t-il, c'est curieux, mais ça peut arriver.

Il marqua une pause.

—Aaron, je peux te demander un service ?

La situation était déjà assez étrange comme ça et voilà qu'Ed lui posait une question qu'il n'aurait jamais soupçonné.

—Hm ça dépend.

—Quand on rentrera, pas à un mot de tout ça à qui que ce soit.

—Par qui que ce soit, tu parles de Pamela ?

— Oui, ou qui ce soit d'autre de ta bande. S'il te plaît.

Aaron se demanda un instant s'il était fou puis reprit ses esprits.

—Elle ne me croirait pas si je lui disais...

—Je suis très sérieux, dit Ed d'un ton plus ferme. Je l'avais déjà mentionné avant d'entrer par le portail mais je le répète. Je tiens à être clair. Je peux compter sur toi.

—Tu as ma parole.

Après cette promesse expresse, ils arrivèrent à une intersection. Ed se mit devant Aaron et s'assura de ne croiser personne avant.

Après quelques virages et un passage dans un couloir plus petit plein de portes fermées, ils finirent par arriver devant ce qui ressemblait à une porte.

—Le bureau principal, souffla Ed. On y est.

En entrant, Aaron ne fut pas surpris par l'intérieur qui représentait Vilmon. Le bureau était rangé, à l'abri des regards et tout en bois vernis. Si Aaron avait eu un bureau pareil dans sa chambre, il aurait probablement plus de motivation à travailler. Il devait bien faire la taille de sa chambre. Des lianes noires recouvraient les étagères qui ressemblaient à des troncs d'arbres sculptés et creusés. Le bureau était rangé et opulent à la manière de Vilmon.

—Aaron, pas le temps de rêvasser, est-ce que tu sens quelque chose ?

À part la pression qu'Ed lui mettait, comme si la réussite de l'entreprise dans laquelle il l'avait embarqué reposait sur lui, il ne sentait rien.  Mais soudainement, Aaron réalisa que la vie d'Audrey était en jeu.

LUCY KEITH I - Le fil rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant