18 - « HÉSITER est une preuve de réflexion.» Laflamme

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« Toc, toc ».

Aucune réponse. Néanmoins, un des gardes avait bien spécifié que Phil était encore dans sa chambre. Alors pourquoi est-ce qu'il ne répondait pas ? Audrey soupira. Le couloir de l'étage royal était bien trop long pour elle.

Avec toutes ses sorties et dîners, elle avait presque oublié que Phil était un prince ici et pas n'importe lequel.

C'était bien la première fois qu'elle avait affaire à un prince et elle n'avait cessé de penser aux événements de la soirée d'il y a deux jours.

Phil ne s'était pas remontré depuis ou alors, elle ne l'avait pas vu. En tout cas, elle avait passé le plus clair de son temps avec le groupe et même Ed s'était un peu détendu.

L'ignorance devait cesser et elle devait se résoudre à avoir une conversation avec lui. La voyante l'avait dit : il fallait faire un choix.

Elle devait lui parler. S'excuser d'être partie comme une malpropre lorsqu'elle avait vu Ed. Finalement, le comportement de Phil était compréhensible.

Tout était sa faute. C'était sa faute si elle était perdue entre les deux. D'habitude, Audrey n'avait aucun remords à larguer un garçon. C'était son quotidien. Mais elle avait réellement apprécié Phil sans que son cœur puisse y faire.

Et elle n'avait pas ressenti cela depuis Ed.

Néanmoins, elle n'aimait pas Phil comme Ed, ce genre d'amour n'était pas comparable. C'était celui qui lui crevait le cœur quand elle y pensait, qui la faisait sourire lorsqu'elle se l'imaginait dans sa tête. Elle frissonnait à chaque fois qu'elle pensait à sa main sur la sienne, aux quelques centimètres qui sépareraient leurs deux visages. C'était le type d'amour qu'elle n'aurait connu qu'une fois et elle le savait même en ayant dix-sept ans.

Au bout de dix minutes, consciente que Phil ne voudrait probablement plus la voir, Audrey tourna les talons et c'est à ce moment qu'elle entendit le cliquetis d'un verrou.

Phil se tenait dans l'encadrement de la porte, adossé contre cette dernière, alors qu'une fille petite et menue sortie en passant sous le bras de Phil. Audrey remarqua furtivement une marque à son cou sans être sûre d'établir qu'il s'agissait bien d'une marque de morsure. La jeune fille avait mis son écharpe rapidement avant de se diriger vers l'ascenseur, dos à Audrey. Cette dernière n'interrogea pas Phil sur la venue de cette jeune fille, mais se contenta seulement de l'observer.

—Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-il d'une voix moins douce et aimable qu'elle ne l'avait connu.

Il essuya une marque rouge à la commissure de ses lèvres, rougit.

Phi semblait avoir mauvaise mine comme quelqu'un qui avait trop bu. Les vampires pouvaient-ils avoir la gueule de bois ? Ses traits parfaits semblaient se fissurer.
Il avait l'air moins parfait.

— Je suis venu m'excuser, Phil, lui dit-elle, réprimant ses questions intrusives, je te prie de m'excuser pour ce qu'il s'est passé la dernière fois.

Audrey avait conscience de son ton trop formel, se heurtant à la proximité passionnelle qu'ils avaient eue jusque-là. Cependant, elle avait l'impression de voir quelqu'un d'autre. Là, même s'il était toujours beau à voir dans sa chemise assortie à ses cheveux bruns et son regard grenat, il avait l'air dangereux et imprévisible.

Phil écarta les mèches rebelles de ses yeux pour mieux y voir.

— Tu aurais pu envoyer quelqu'un de mon personnel pour me dire ça, dédaigna-t-il.

— Phil...

Qu'est-ce que tu fais encore là ?

Il avait détaché chacun de ses mots.

LUCY KEITH I - Le fil rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant