36 - « L'oiseau qui vole n'a pas de maître.» - Proverbe occitan

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Ni mouvements, ni paroles  ne dérangeaient le couloir.
Même Tony était stoïque. Tous attendaient le retour de Phil. La jambe de Jon remuait frénétiquement tandis qu'il regardait dans le vide. Jordy fixait le sol. Mais d'eux tous, Aaron attendait le plus le retour de Phil. Il était encore très tôt dans les couloirs, mais l'annonce de l'absence d'Ed et Lucy dans leurs chambres les avait réveillés et avait ameuté tout le palais. L'alerte de Tony avait sonné comme un vacarme dans la tête d'Aaron. Il avait prévenu les gardes et ces derniers avait fini par avertir l'Imperator. Difficile de ne pas paniquer dans ces cas là.

Aaron fulminait étrangement, ne comprenant pas le comportement de Lucy. Cette dernière l'avait bien berné et se jettait en plus dans la mission suicide d'Ed se fichant des répercussions. Finalement, elle était encore moins raisonnée que lui. Tous ses discours mesurés pour faire un truc aussi idiot, les laissant complètement dans le flou. Jon était à la limite de se ronger les ongles. Sa jambe bougeait tellement qu'il avait fini par se lever.

— On va attendre pendant combien de temps ? Lâcha Aaron rompant le silence.

Bien sûr, personne ne répondit. Il parlait pour lui-même tout en essayant de détendre l'atmosphère. Il essayait aussi sûrement de se rassurer. Depuis la constatation de leur départ, Phil s'était immédiatement entretenu avec son père et la mère d'Ed. Elle était heureusement sur place entre deux missions.

— Je ne l'ai même pas entendu partir, répéta Tony monotone. J'arrête pas de relire sa lettre stupide.

— Je crois que c'était fait exprès, rétorqua Jordy de la même façon.

— Tu n'aurais rien pu faire, renchérît Aaron.

— Pourquoi est-ce qu'il a demandé à Lucy de le rejoindre ? S'étonna Jon.

Aaron essayait aussi de le comprendre. C'était dangereux et suicidaire.

Finalement les grandes portes se poussèrent sur Phil, sa tante et son père. Leurs visages impassibles trahissaient tout de même la contrariété.

— On ne pourra pas aller les chercher, décréta Vanhéara.

Un nuage d'incompréhension et de réfutation s'abattit sur eux tandis qu'Aaron silencieux, essayait de comprendre cette décision impertinente.

— Écoutez, continua Vanhéara en haussant le ton, nous ne sommes pas sur Terre, les règles ne sont pas les mêmes. Tana est une espionne, Ed est un combattant...

— Et Lucy ? La coupa Jon, vous pouvez me dire en quoi la laisser s'aventurer là-dedans est une bonne chose ?

— Je sais que cela peut vous sembler complètement irréel, mais Lucy est une mercenaire, elle sait ce qu'elle fait, ajouta Vilmon.

— Une mercenaire ? Lucy est une lycéenne de dix-sept ans, rétorqua Jon le regard noir, si vous ne faites rien...

— Quoi ? Que va-t-il se passer Jonathan Maderson? Demanda Vilmon moins aimable, n'oubliez pas que vous êtes des invités ici, de simples invités et que je suis l'Impérator.

— Père...

— Tout le monde restera dans le palais et personne n'en sortira, c'était le protocole initial à la disparition de votre amie et ça le restera.

—Père ! Gronda Phil.

Sa voix avait été si autoritaire qu'elle ébranla l'Imperator qui se tourna vers lui.

— Tu n'as pas ton mot à dire Phil. Je le fais pour ne pas aggraver la situation.

Aaron se renfrogna. Tout ce qu'il entendait était complètement hors-sol. Pour qui se prenait cet homme ? Il dictait leurs moindres faits et gestes et s'était joué d'eux sous leurs yeux pendant des jours. Et maintenant, fallait-il en plus qu'ils restent enfermés ici ? Soudainement, Aaron vit rouge.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 16 ⏰

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LUCY KEITH I - Le fil rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant