21 -« L'INQUIETUDE présente est moindre que l'horreur imaginaire »-Shakespeare

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Le ciel violacé et bleu marine teintait Geslan-Miverpa. Une douce nuit s'annonçait sous le joli dôme de verre de la chambre de Lucy. Cette dernière rêvassait tout en tirant la fermeture de sa longue robe crème se mariant parfaitement avec sa peau dorée. Elle attacha ses cheveux auburn en une queue de cheval haute, dégageant le dos nu de la robe, puis se regarda dans le miroir. Elle n'avait pas l'habitude de mettre du mascara, mais cela faisait ressortir ses yeux gris. Avec du gloss, c'étaient les seuls artifices qu'elle s'accorderait pour ce soir. Elle n'était pas désagréable à regarder même si elle peinait à voir la beauté en elle.

Elle espérait que cela ne fasse pas trop pour un simple souper. Lucy avait finalement accepté l'invitation de Jonathan à dîner dans les jardins, à l'abri des yeux du groupe et il était bientôt l'heure.

Elle revérifia une dernière fois son téléphone : aucune notification d'Audrey. Lucy s'en était tenu aux informations d'Aaron qui l'avait croisé plus tôt dans la journée. Le palais et ses quartiers étaient immenses, il se pourrait qu'elle soit encore à flâner dans les boutiques à la recherche de tableaux orignaux ou de pièces rares. Audrey réapparaitrait sûrement pour le dîner ou après, prétextant avoir eu besoin de rester seule. Elle avait manifestement besoin de se vider la tête et surtout besoin d'espace.

Lucy la comprenait, la compagnie d'Ed au quotidien ressemblait à un fardeau. Mais elle aimait son groupe d'amis réuni ensemble et cette après-midi, l'absence d'Audrey avait été criante. 

Après un dernier coup d'œil vers son lit vide, Lucy se hâta en dehors de la chambre jusqu'au jardin où un garde l'y conduit.

Elle fut subjuguée par ce qu'elle y vit.  À l'ombre de toute activité des grands jardins se trouvaient des guirlandes de lumières immaculées entourant une table ronde. Un coin d'herbe avait été réservé pour une magnifique tablée. Cette dernière était recouverte d'une nappe crème sur laquelle se reposaient des couverts scintillants. À côté, se tenait Jon, debout.

Lucy fut si heureuse de voir ses traits s'illuminer lorsqu'il l'aperçut.

Non sans une légère pointe de nervosité, elle s'approcha, sourire aux lèvres et étoiles dans les yeux.

Les anglaises vénitiennes de Jon retombaient dans le bas de sa nuque, son visage irradiait d'une douceur à laquelle elle ne pouvait s'habituer même en le voyant tous les jours. Il était habillé simplement d'une chemise blanche et d'un jean avec des vans noires qu'il troquait rarement pour une autre paire. Lucy réalisa à cet instant à quel point sa beauté extérieure irradiait. L'air délicieusement tiède de Geslan-Miverpa décuplait son ressenti : elle avait des sentiments pour lui.

Lorsqu'elle arriva à sa rencontre, il posa un délicat baiser sur sa joue.

Ce décor les plongeait dans leur bulle de bien-être à laquelle rien qu'eux n'avaient accès.

Comme leurs regards ne pouvaient s'empêcher de se perdre l'un dans l'autre, Jon entreprit de sortir quelque chose rapidement de sa poche.

Une petite boîte noire qu'il lui tendait avec un petit sourire.

—Qu'est-ce que c'est ? s'étonna Lucy en le prenant.

—Regarde.

L'ouvrant, elle y découvrit un bracelet dans un métal qui ne ressemblait en rien à ce qu'elle connaissait, similaire au matériau du bracelet donné par l'Impérator et l'Impératrice. Il était simple, mais d'une couleur oscillant entre un vert / gris hypnotisant.

— Je l'ai négocié à un marchand tout à l'heure et j'ai failli me battre avec un autre client qui le voulait aussi. J'ai techniquement risqué ma vie pour toi, mais je trouvais qu'il irait bien avec tes yeux.

LUCY KEITH I - Le fil rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant