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Attention, ce chapitre contient la mention d'une agression sexuelle et une crise d'angoisse.

*

Zoey était assise sur un lit à baldaquin et agrippait avec force le rebord boisé, ses ongles s'enfonçant discrètement dans les rainures du matériau. Au loin, elle entendait le murmure de la musique jouée dans la salle de réception, au rez-de-chaussée. C'était un air entraînant, délicatement enrobé des conversations menées par les convives.

Elle avait chaud malgré sa robe à volants et les fines bretelles qui s'entêtaient à glisser de ses épaules nues. Quelque chose l'empêchait de respirer correctement, un étau puissant, qui serrait à chaque inspiration sa prise autour de sa poitrine. La jeune femme se sentait lourde, épuisée, la tête dodelinant d'avant en arrière. Avait-elle trop bu ? Non, sa mère avait contrôlé chaque verre qu'elle s'était servie ce soir. Pas une seule goutte d'alcool n'avait caressé ses lèvres. Peut-être était-ce la nourriture ? Zoey n'avait pas un estomac fragile pourtant. Elle avait eu la main assez légère sur les plateau de fruits de mer et il suffisait d'une crevette moins fraîche que les autres pour qu'elle fasse une indigestion. Je ne suis pas nauséeuse, se morigéna-t-elle pour la énième fois.

Non, c'était pire que des nausées. Pire qu'un peu de fatigue ou qu'un coup de chaud. Son corps entier était endolori, comme endormi. Elle se sentait ailleurs, détachée de ses sensations primaires.

La porte de la chambre s'ouvrit. Délicatement. Un jeune homme entra, s'annonçant d'une voix qui semblait parvenir d'un autre monde. Plongée dans cet étrange brouillard, elle ne reconnut pas son visage, encore moins son timbre. Et quand il s'assit près d'elle, qu'il posa ses mains sur ses épaules et qu'il retira doucement les bretelles de sa robe, la jeune femme se sentit happée par une odeur.

L'âpreté du cuivre, la saturation du plomb, la salinité de l'eau de mer.

– Cormac... souffla-t-elle alors qu'il l'allongeait dans le lit.

Elle n'aurait pas su dire pourquoi elle se laissait faire. Zoey se sentait si faible et le garçon était doux, méticuleux. Ses mains parcouraient le tissu de sa robe sans vraiment le toucher, son souffle était dans son cou, sa prise ferme, autour de sa taille et ses jambes, lourdes, sur les siennes qu'elle ne sentait plus.

– Tu m'auras fait attendre tout l'été, se plaignit le Gryffondor d'une voix ferme, autoritaire. Je voulais te toucher comme ça depuis que tu m'as embrassé, sur la plage.

Elle avait beau fouiller dans ses souvenirs, elle ne se rappelait pas avoir fait ce pas. Oui, le baiser avait existé. Mais il n'avait rien de doux, rien d'amoureux. Il avait été possessif, violent. Lui avait laissé un arrière-goût de sang.

– Je ne suis pas... bégaya la jeune femme en posant ses mains sur le torse du garçon. Je ne suis pas dans un état normal.

– Moi non plus. Tu le sens, non ?

Il se pressa un peu plus contre le corps brûlant de Zoey. Écrasé sur le flanc de sa cuisse, le tissu de sa robe remonté sur sa peau nue, le membre pulsait au rythme des battements de cœur du garçon.

– Mais tu vas y remédier, Zoo, l'informa Cormac alors que sa main libre se refermait sur sa cuisse. Tu vas être une gentille petite amie et...

*

Zoey se redressa en hurlant de douleur dans son lit, brûlante de fièvre. Elle inspira brusquement, obligeant un peu d'air à circuler dans ses poumons étrangement vides. Tremblante, l'étudiante jeta ses couvertures par terre, s'expulsa de son matelas et courut jusqu'aux toilettes dont elle ouvrit la porte si violemment qu'elle s'écrasa contre le mur dans un puissant claquement. Se jetant à genoux devant la cuvette, Zoey eut tout juste le temps d'ouvrir la bouche.

Le contrat (Fanfiction HP)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant