Alaina

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La première semaine était une vraie torture. Il me manque tellement. Pourquoi suis-je là, déjà ? Ah oui, j'ai peur qu'il me quitte pour une femme qui est bien plus belle que moi. Je connais ces goûts. J'en ai assez vu défiler pour constater que je ne leur ressemble pas.

Je travaille énormément dans le petit cottage que j'ai loué. Je marche beaucoup le long de la mer tout en réfléchissant à ce que je vais faire lorsque je rentrerai. Serais-je capable de le regarder dans les yeux ? Et surtout, serais-je capable de le voir s'afficher avec une autre femme ? Non ! Ça s'est exclu. Jamais je ne pourrais.

Tous les soirs, je pleure de ne pas le sentir auprès de moi. Les filles m'ont dit qu'il m'aimait. Mais pour combien de temps ? Le lit me semble trop vide sans lui. Son sourire me manque, son parfum me manque, sa voix me manque. Tout de cet homme me manque. Comment a-t-il réussi à s'infiltrer dans mon cœur alors qu'au départ, je ne le supportais pas ?

Il m'a laissé plusieurs messages et m'en envoie encore ainsi que des appels. J'aimerais lui répondre, mais je ne sais pas encore quoi lui dire. Donc, je passe par les filles pour avoir de ses nouvelles. Et d'après elles, il ne va pas bien. Il déambule sans vraiment prêter attention aux gens.

Une femme, qui dit être la mère de Quinn, m'a laissé un message. Elle me dit que c'est elle qui a manigancé ce rendez-vous. Mais qu'elle ne savait pas que son fils me fréquentait. Pourquoi ne lui a-t-il pas dit ? Surtout, quand on sait que sa mère lui fait ce genre de plan pour le caser avec une jolie fille. Elle me demande de la contacter parce qu'elle aimerait s'excuser de ce quiproquo et apprendre à me connaître. Connaître la femme que son fils aime. Mais m'aime-t-il réellement ? Pourquoi j'ai toujours ce doute en moi ?

La deuxième semaine est toujours aussi dure et après un deuxième appel de sa mère, je décide de la contacter. Elle me donne rendez-vous dans trois jours chez elle. Elle voudrait me voir et qu'on fasse ample connaissance autour d'un café. Ces trois jours sont aussi une torture. Que va-t-elle penser de moi en me voyant ? Elle va se demander comment son petit Quinn peut aimer une femme comme moi.

Le jour J est déjà là et je suis posté devant sa maison. Je reste un moment debout avant de me forcer à aller frapper. Lorsqu'elle m'ouvre et connaît mon nom, un large sourire se dépose sur son visage. Elle me fait entrer et me prend dans ses bras avant de nous amener dans son salon pour nous installer sur le canapé. Ensuite, elle revient avec tout ce qu'il faut pour que nous puissions prendre le café.

Elle me pose beaucoup de questions et me parle énormément de Quinn. De comment il était quand il était petit. Quand elle parle de lui, son sourire s'allonge encore plus. Je vois dans ce sourire et dans ses yeux l'amour d'une mère envers son fils. Il a de la chance d'avoir un parent qui l'aime et qui est présent dans sa vie. Moi, je n'ai plus personne. Je n'ai plus que Erin et Cassidy. Si je venais à les perdre, j'en mourrais. Et maintenant que Quinn a fait aussi irruption dans ma vie, si lui aussi, je le perdais, j'en mourrais.

Elle s'excuse encore d'avoir fait venir une fille chez Quinn, mais elle me jure qu'elle n'était pas au courant de mon histoire avec lui. Elle me pose beaucoup de questions et je vois ses yeux tristes lorsque je lui annonce que je n'ai plus de famille. Ma seule famille sont mes copines. D'ailleurs, elle me dit que ce sont elles qui lui ont donné mon numéro de téléphone. Elle se sentait tellement coupable de s'être immiscée dans notre relation. Elle me demande si j'aime son fils et je me sens rougir avant de répondre que oui. Elle sourit et me prend les mains. Elle aussi m'apprend qu'il est malheureux sans moi. Elle me demande aussi de ne pas prendre une mauvaise décision à cause d'une erreur qu'elle a commise.

Dans le courant de la troisième semaine, je n'en peux plus. Entre tous ces appels émanant de lui, des filles, des garçons et de sa mère, je n'ai qu'une seule envie, c'est d'aller le retrouver. J'attrape mes affaires et prends la route en direction de mon appartement et surtout de lui. Je ne sais pas comment je vais faire pour me faire pardonner ma fuite. À mi-chemin, sa mère m'appelle à nouveau. Je décroche en mettant mon kit main libre. On discute tout le long de la route et une fois devant ma porte, je lui promets de parler à son fils à la première heure. Mais que pour le moment, j'avais besoin de réfléchir à la façon de le faire. Elle raccroche pendant que je prends mes clés dans mon sac à main.

Lorsque j'ouvre ma porte, je suis surprise de voir des vêtements qui traînent partout dans mon salon. Une veste en cuir fourré, des chaussures au sol, des pulls et des t-shirts sur mon canapé. Je dépose mes affaires et m'approche de celui-ci pour venir toucher ses vêtements. J'en attrape un et sens le parfum qui y est dessus. Je me déshabille et en enfile un. Puis, je longe le couloir pour entrer dans ma chambre. Et encore une fois, je suis surprise en voyant la forme d'un corps sous ma couette. Je sais que c'est lui. Je le reconnais par son odeur qui filtre dans ma chambre.

Je referme ma porte et marche silencieusement jusqu'à côté de mon lit ou la place est libre. Je soulève la couette et viens me coller à lui en l'encerclant de mon bras. Encore une fois, je suis surprise de sentir sa main attraper la mienne pour la coller sur son cœur.

- Tu en as mis du temps. Dit-il.

Je suis désolée.

Il vient pour se retourner, mais je l'en empêche en me collant contre lui. Je veux lui parler, mais en me cachant de son regard parce que je ne supporterais pas de le voir en colère et lorsqu'il me dira qu'il ne m'excuse pas et que notre relation s'arrête là.

Je commence à chercher mes mots, mais il m'interrompt en se levant après avoir embrassé l'intérieur de mon poignet.

Mon voisin... Un connard !!! Et pourtant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant