Alaina

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J'ouvre un œil et la lumière du jour me donne mal à la tête. Je me tourne et regarde l'heure sur le radio-réveil. Il est déjà quatorze heures et je n'ai vraiment pas envie de me lever et pourtant j'ai besoin de prendre un cachet. Je me tire du lit et marche, les yeux encore fermés, jusqu'à la salle de bain. J'allume la lumière qui me fait grogner. J'attrape la boîte de médicaments et avance d'un pas lent vers la cuisine pour prendre un verre d'eau qui les fera passer. Ensuite, j'ouvre la fenêtre pour respirer de l'air frais. J'ai besoin de ça. Je me penche un peu et soudain, j'entends Erin crier.

- Ah !! Quand même Alaina !!! On n'y croyait plus !!!

- Moins fort. Murmuré-je.

Quoi ?!!! Crie-t-elle plus fort.

Je grogne et retourne dans ma cuisine. J'ai besoin de quelque chose. Je ne sais pas si j'ai faim ou si j'ai encore envie de vomir. Du coup, n'arrivant pas à me décider, je vais m'asseoir dans mon salon. Juste au moment où j'allais m'asseoir, elles frappent à la porte. Je viens pour ouvrir et je tombe sur lui. Quinn se trouve devant moi. Le regard noir. Quoi encore ? Je soupire et attends sa tirade.

- C'est bon. T'es réveillée maintenant ?

- Pourquoi ?

- Ma bécane ?

- Quoi ta bécane ?

- Tu ne te souviens pas de ce que tu as fait et qu'en plus, je suis déjà venu ce matin pour t'en parler,

- Non. J'ai fait quoi à ta putain de moto ?

- Quelle vulgarité de si bon matin. Ah non ! Excuse-moi. Cet après-midi.

- Lâche-moi.

- Tu me dois des heures de nettoyage.

- Et pourquoi ça ?

- Tu sais combien c'est difficile de retirer du rouge à lèvre alors imagine quand celui-ci s'est emmêlé aux coutures de ma selle. Tu l'avais défiguré en mettant des baisers et des cœurs au rouge à lèvres, mis des serre-têtes licorne et des boas tout autour.

Il me montre une photo qu'aurait prise Grady. Je la fixe et éclate de rire.

- Et tu trouves ça drôle ?

- Pas toi ?

- Putain minipouss !!! Tu me...

- Je te...

- Et arrête d'ouvrir la porte dans cette tenue. Ça pourrait être n'importe qui ? Voir même ton ex.

Rien qu'à entendre parler de lui, je grimace. Mais pas le temps d'y penser plus surtout lorsque je pose les yeux sur moi. Oh putain !!! Je suis en tanga. Je viens pour fermer la porte, mais il la maintient ouverte en souriant. Il doit être content de pouvoir se foutre de ma gueule. Je recule rapidement et m'engouffre dans ma chambre pour mettre mon jogging licorne. Puis, je retourne pour le dégager. Lorsqu'il me voit, il lève les yeux au ciel. Quoi ! Encore !

- Et c'est quoi toutes ses licornes ? Tu es fan ou quoi ?

- Je t'en pose des questions ? Bon, écoute, je suis...

- Justement oui. Tu m'as posé une question et ma réponse est oui.

- Pardon ? Dis-je étonnée.

Je ne comprends pas du tout de quoi il parle.

- Ton invitation. Je suis d'accord. Surtout que mes potes y vont aussi. Donc ça me va. Je ne serais pas seule même si je t'accompagne.

- Mais de quoi tu parles ?

- Du mariage.

- Du... Quoi ?

- Tu m'as invité à t'accompagner parce que tu ne voulais pas y aller seule. Alors, j'accepte.

- Quand t'ai-je demandé ça ?

- Ce matin lorsque je suis déjà venu.

- Écoute. Je ne...

- Je sens qu'on va bien s'amuser. Allez repose-toi bien et tu me dois des heures de ménage. Dit-il en me faisant un clin d'œil.

Et il repart comme il est venu.

- Il est hors de question que tu viennes !! Crié-je à son dos.

Trop tard. J'ai prévenu Cassidy qui l'a dit à sa sœur. Tu seras à moi pour un soir minipouss.

- Je te hais !!

- Moi aussi. Dit-il en riant.

Je claque la porte fortement. Ce qui me relance mon mal de tête. Je crie de colère dans un coussin et entends encore frapper à la porte. Je l'ouvre à la volée prête à lui crier dessus et je tombe sur les filles. Elles me sourient et rougissent. Je les laisse passer en les foudroyant des yeux. Je leur explique ce qu'il vient de se passer et Cassidy confirme les dires de Quinn. Ce n'est pas vrai, il faut l'annuler. Mais, elle ne veut pas. Elle me dit que ce sera bon pour moi et que Kane arrivera sans doute à comprendre qu'il doit me laisser tranquille maintenant que je vois quelqu'un d'autre. Même si ce n'est pas le cas. Et pourtant, c'est vrai que si j'y vais seule, il risque de me coller. Voir plus. Au moins, accompagné de ces trois géants, il me foutra la paix. À moins d'être suicidaire.

Je retourne ça dans ma tête tout en préparant le café. Il m'en faut une grosse bolée. Je ne sais plus ce qu'il se passe autour de moi. Ce n'est pas possible, j'ai dû louper un épisode. Pour couronner le tout, les filles me montrent les photos de la soirée d'hier. Et lorsque je tombe sur l'une où je suis en train de rouler une pelle à un inconnu, je rougis plus qu'il n'en faut. Le pire, c'est qu'elles me disent que Quinn l'a vu et qu'il avait l'air plus que énerver. Alors pourquoi ne m'en a-t-il pas parlé ? En même temps, cela ne le regarde pas. Je suis majeure. Donc, je fais ce que je veux et avec qui je veux.

Ensuite, j'attrape le mien et on découvre mes photos. Elles sont pas mal et on voit bien qu'on s'est super bien amusées. L'alcool a coulé à flot et je ne me suis jamais autant lâché. Sur certaines vidéos, je ne me reconnais pas. Les filles ont bien profité de mon état pour me filmer, mais moi aussi, j'ai des dossiers sur elle.

Toute la semaine passe et j'évite un maximum Quinn. Mais aujourd'hui, je ne vais pas pouvoir faire autrement vu que nous allons au même mariage. J'appréhende comment va se dérouler la journée. Et surtout, j'espère que Kane me laissera tranquille.

J'enfile ma robe noire. Elle met en valeur ma poitrine même si je n'en ai pas besoin. Le haut a le style d'un bustier qui est recouvert de dentelle et retombe sur mes épaules. Le bas est légèrement évasé. Elle m'arrive juste au niveau des genoux. Il y a une fine ceinture satiné rose pâle. Je remonte mes cheveux en gros chignon décoiffé en laissant échapper quelques mèches que je boucle. Je me mets un maquillage léger et met un rouge à lèvre de couleur cerise. J'attrape mon manteau bleu électrique. Nous sommes quand même au mois d'octobre et il commence à ne pas faire chaud. Arriver devant le miroir près de la porte, je me regarde encore une fois avant d'enfiler mes escarpins. J'emporte tout de même une paire de talon moins haut au cas où. Soudain, j'entends qu'on frappe à la porte. Je sais qui c'est et pourtant je ne suis pas pressée d'ouvrir. J'appréhende quelle tenue il va avoir enfilé. Je le vois avec un jeans, une simple chemise et son cuir défraîchi. Mais je suis surprise lorsque j'ouvre la porte. Il porte un beau costume bleu marine avec une chemise blanche et une cravate noir, des chaussures vernis. Ses cheveux sont bien peignés même si j'aime quand ils sont en fouillis. Sa légère barbe de trois jours est bien taillée. Il me détaille de la tête au pied et lorsque ses yeux rejoignent les miens, il me sourit. Ça me perturbe encore plus. Maintenant, j'ai hâte que cette journée soit finie pour ne plus me sentir gênée.

Mon voisin... Un connard !!! Et pourtant...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant