OS 7- Tu peux le faire (Divergente)

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Le bol se brise en mille morceaux sur le carrelage. Elle porte une main à son ventre. Les regards se tournent vers elle, et je me précipite. Un cri. 

- Tris ? Tris !

- Oh mon Dieu, souffle-t-elle. 

- Quoi ? 

- Il est là ... Il est là, il arrive. 

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- Madame, il faut pousser. 

- Je ne peux plus ! gémit-elle.

- Vous n'avez pas le choix, il le faut. 

- Tu peux y arriver, Tris, je suis là. 

- J'ai trop mal ... 

- Je sais mon Amour. S'il te plait, ça va aller. 

- Ah !

Elle me serre la main plus fort, me broyant les doigts. Huit heures se sont déjà écoulées depuis notre entrée dans cette salle. Huit heures de douleur. D'attente. D'impatience. Tris est épuisée, et je ne l'ai jamais vue aussi faible, accablée. Les larmes dévalent ses joues, elle n'a plus de force. Mais elle ne peut pas s'arrêter maintenant. Elle doit trouver le courage. Pour notre enfant. 

Les contractions passent les unes après les autres, sans que rien n'ait lieu à part les encouragements du personnel médical présent et les gémissements de Tris. 

- Continue, il faut que tu pousses, murmuré-je. S'il te plait. Pour le bébé.

- Je suis trop fatiguée ...

Je l'observe en caressant ses cheveux collants de sueur, debout auprès d'elle. Son visage est plus pâle que les draps. 

- Tris, je t'en prie, il faut que tu continues. Tu ne peux pas abandonner maintenant.

- J'ai mal ... 

La péridurale -je crois que ça s'appelle comme ça- ne fait plus effet depuis deux bonnes heures, les médecins l'ont expliqué. Mais elle ne peut pas en avoir d'autre, et doit continuer. 

- Je sais. Je sais.

- Il faut continuer. Votre enfant a besoin de sortir, cette situation est inconfortable pour vous deux, cela pourrait devenir dangereux. 

- Non ...

Je vois bien qu'elle panique encore plus à l'idée de faire du mal à notre enfant, à l'idée des les mettre en danger. Je l'aide à se redresser et m'installe derrière elle en suivant les indications des médecins.

- Tout ira bien. Je te le promets. 

Je referme mes bras sur elle, caressant son ventre d'une main et tenant la sienne de l'autre alors qu'elle hurle à l'apparition d'une nouvelle contraction. 

- Faites que ça s'arrête ... supplie-t-elle, sanglotant. 

Je prends ses mains dans les miennes, colle ma joue contre son crâne. 

- On est là. Je suis là. Tu n'es pas seule. On va y arriver tous les deux. 

- Poussez ! s'exclame la femme en blouse rose lorsque Tris crie de nouveau, broyant mes mains et se redressant pour s'exécuter. 

- Ah ... C'est trop dur, Tobias, je ne peux plus.

- Si. Encore, ça va aller. 

Son cri se fait long et douloureux. Je n'écoute plus les personnes dans la pièce, me concentrant sur elle. Puis :

- Ca y est ! Le bébé est sorti !

Tris soupire et s'écroule contre moi, vidée. Je colle ma joue à la sienne, trempée de larmes et de sueur, mais ça ne me dérange pas. Elle a réussi. 

- C'est une petite fille !

Tris pleure de nouveau entre mes bras, et je la berce tandis qu'elle lutte pour garder les yeux ouverts. 

- Tu entends ça mon amour ? Une petite fille ... Tu es maman ...

Elle rit entre ses pleurs, pendant qu'on lui donne brièvement notre enfant contre elle. La petite, jusque là hurlant et pleurant, se calme doucement contre sa mère. 

- Elle est belle ...

- Je sais. Comme toi, fais je en l'embrassant.

Sa tête repose sur mon épaule, et nous restons seuls en compagnie d'une femme, qui m'autorise à rester auprès de Tris, encore en pleurs. Les médecins l'emmènent le temps qu'elle se vêtisse d'habits propres et qu'elle se rafraichisse, mais je pense qu'ils auraient mieux fait de la laisser dormir. Ce qui arrive néanmoins, une demi-heure après. Je quitte donc notre merveilleuse enfant, laissant le personnel se charger de son transport. C'est une Tris en pire état qui me revient dans la chambre qui lui est assignée, une Tris tenant à peine debout, les yeux à peine ouverts. 

Je me lève pour la serrer contre moi et l'embrasse.

- Tu as réussi, murmuré-je. Je t'aime. Je t'aime tellement. Elle est parfaite. Tu es parfaite. Vous êtes parfaites.

Elle rit légèrement, faiblement, et je m'en veux de la faire patienter plus. Elle doit dormir. Je la guide donc jusqu'au lit où nous nous allongeons, et l'attire à moi. On toque à la porte au moment où elle allait fermer les yeux, qu'elle écarquille de peur qu'il y ait une mauvaise nouvelle. La porte s'ouvre sur une sage-femme, poussant un petit berceau, où dort paisiblement un bébé. Notre bébé. 

Tris l'observe d'un air béat, admirative. 

- Elle est tellement belle ...

- Je sais. Elle est merveilleuse.

Je la serre de nouveau contre moi. Mais l'enfant émet un léger son, et Tris s'écarte de moi pour la porter, mais je la devance. La petite au creux de mon bras, je m'installe de nouveau aux côtés de Tris, lui embrassant le front. Elle pose sa tête sur mon épaule en saisissant notre enfant, et me sourit.

- Je veux passer le reste de ma vie à la regarder, souffle-t-elle.

- Et moi ? m'offusqué-je faussement. 

- Aussi. 

- Dors, Tris. Nous avons toute notre vie pour profiter de sa présence. 

D'un air contrit, Tris me la rend, refusant que je la repose avant que les deux ne dorment. J'accepte, sachant que la petite dort déjà. Tris s'allonge en se collant à moi, et s'endort presque instantanément. 

Je me sens heureux pour la première fois depuis longtemps. Nous sommes une famille.

Tris, Tobias, et Taïs.

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942 mots.

Hey tout le monde !

Je  ne sais pas si ça vous a plu, en tout cas j'ai adoré l'écrire !

Si vous avez des commandes, venez je n'attends que ça !!!

Kissssss, Nessie ^^

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