OS 11-Ensemble (Divergente)

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  Chambre 462.

Murs blancs, draps blancs, meubles blancs.

Peau pâle, yeux clos.

Des années que j'attends. Et enfin.

Enfin, son réveil.

Enfin.

Ses paupières se plissent lorsque j'effleure sa main, et cette réaction ferait presque exploser mon cœur. Cinq ans que j'attends un signe, une réponse à l'un de mes gestes, à l'une de mes paroles.

- Tris ?

Ses yeux rencontrent les miens.

- Je suis là.

Il serre légèrement mes doigts lorsque que je les entrelace avec les miens.

- Où ... où est-ce que ...

Il peine à parler, à prononcer ces mots qui le titillent. Il voudrait me parler, je le vois. Me demander des choses, des explications, que je vais bien évidemment lui offrir. Mais j'aimerais aussi pouvoir discuter avec lui, comme avant.

- Tu es à l'hôpital, Tobias. Quand tu es revenu ... Que tu m'as sauvée ... Tu as été gravement blessé, tu es resté plusieurs années dans le coma. Endormi. Mais c'est terminé. Je suis là, et toi aussi. Tout ira bien, maintenant.

Je caresse sa peau et lui embrasse le front ; je me raccroche à lui pour ne pas sombrer dans les larmes.

- J'ai ... Evelyn.

Je ne peux m'empêcher de fondre en sanglots, et je le lâche en reculant. Je ne peux pas croire qu'il s'intéresse à sa mère, et pas à moi, à nous, à nos a mis, à ce qui a pu nous arriver. Je ne dis pas qu'il ne doit pas s'inquiéter pour elle, malgré le mal qu'elle lui a fait, elle reste sa mère, et elle m'a énormément aidé avec Tavis et Tracy. Mais ... Ce n'était sans doute pas le moment opportun, pas alors que nous nous retrouvons tout juste. Il fronce les sourcils.

- Pleure pas ...

- Je suis désolée Tobias. J'ai ... Tu m'as manqué, j'ai cru devoir finir tout ce que nous avions entamé seule, sans ... Sans rien, sans toi. Et que tu parles d'elle, je ... ça m'a dépassé, je suis désolée, je ...

Il me fait signe de m'approcher, et alors que je m'exécute, il replie légèrement son bras contre mon dos.

- Maman ... Z'ai faim.

- Attends, Tracy, je ... J'arrive, fais-je en m'écartant de Tobias.

Il me regarde, sombrement, et c'est moi qui ne comprends pas. Il a réellement l'air d'être ... en colère ?

- Non ! Non, non, non, ce n'est pas ça je te le jure, m'exclamé-je lorsqu'il me fait un signe, et articule difficilement quelques mots. Il n'y a personne d'autre, Tobias, je t'aime, mais ... Ce ne sont pas les enfants de quelqu'un d'autre, ce sont ... Ce sont nos enfants, Tobias. Les nôtres. Les tiens.

Tracy, restée à côté de nous, nous observe avec un air absent, dans ses pensées. Je la prends dans mes bras, et la présente à Tobias.

- Tu te souviens, je vous ai dit que papa dormait longtemps, parce qu'il devait se reposer ?

Ma fille hoche la tête.

- Eh bien, il est réveillé. Tracy, voilà papa. Tobias ... Je te présente Tracy, ta fille.

Elle ouvre de grands yeux, et Tobias l'accueille entre ses bras, tandis qu'elle pose sa tête au creux de son cou.

- Quel âge a-t-elle ? tousse-t-il.

- Trois ans.

- Maman il faut aller serser Tavis ! Il va être content !

- Tavis ? fit doucement Tobias en lui caressant les cheveux.

- Oui, maman elle a dit que tu saurais pas trop qui on est au début pasque tu dormais pour guéri du coup c'est pas grave. Mais nous on est contents, ça fait longtemps on attend que tu réveilles.

- Moi aussi j'attends depuis longtemps, sourit-il tendrement. Tu vas chercher Tavis ?

Notre fille saute de ses bras et court dans les couloir en appelant son jumeau à grands cris. Tobias esquisse un sourire, qui disparaît aussi rapidement qu'il était apparu.

- Des jumeaux ... J'ai raté ça. J'ai tout raté.

- Non, non, Tobias, tu n'as pas tout raté. Tu ... Tu as survécu. C'est tout ce qui compte. J'ai tout raté. Je ... Je nous ai mis tous deux en danger, j'ai décidé de ne pas suivre le plan, encore une fois. J'ai failli te tuer.

- Tris.

Il me prend la main, et me caresse lentement la peau.

- Tu n'as pas failli me tuer. Tu as failli te tuer, et j'ai décidé de mettre ma vie en danger. Seul.

- Parce que je me suis mise en danger. Parce que ... On sait tous les deux pourquoi tu es venu dans le labo. C'est à cause de moi.

- Non. Pas à cause de toi. Pour toi. Et regarde. Maintenant on est en vie. Et tu as donné naissance à deux magnifiques enfants. Nos enfants.

Je parvins à sourire malgré mes larmes.

- Maman tu pleures ?

- Ce n'est rien mon chéri. C'est ... Je suis contente que papa soit réveillé.

Le regard de Tavis se porte sur nos mains liées, et sur les yeux de Tobias. Identiques aux siens. Lorsque notre fils est né, il a fallu me le retirer très vite, parce que je perdais le fil des évènements, trop concentrée sur ces yeux, sur Tobias, et sur la douleur de ce manque, alors que Tracy attendait de naître. J'avais arrêté toute pousse lors des contractions, et les médecins ont mis quelques minutes à me ramener sur les lieux de l'accouchement. Ça a été l'une des meilleures et pires nuits de toute ma vie. L'une des meilleures, parce que j'ai donné la vie, et que c'est la plus belle chose que je pouvais accomplir ; l'une des pires, parce que j'étais seule. Caleb, Christina et Evelyn attendaient dans une autre salle, Tobias était dans le coma, mes parents, morts. J'étais seule face à la douleur, face aux émotions.

- Tris ?

La voix de Tobias me ramène à la réalité. Tracy et Tavis sont sur ses genoux, et ils me fixent tous.

- C'est normal, dit Tracy. Maman elle est souvent dans sa tête ...

- Elle dit qu'elle pense aux choses du passé, continue Tavis.

- Et que ça fait mal, renchérit sa sœur.

- Mais que quand tu seras là ça ira mieux, conclut notre fils.

Je passe une main sur ma joue, hébétée, et y trouve des larmes. Je ne me souviens pas de leur avoir confié ce genre de choses, ni qu'ils l'aient retenu. Tobias me fait signe d'approcher, et les enfants s'écartent pour le laisser me serrer contre lui. Il m'embrasse le front, et me caresse les cheveux.

- Ça ira. Ça ira, je suis là. On va se reconstruire. Tous ensemble.

Je hoche la tête, et il relève mon menton pour déposer ses lèvres sur les miennes, sous le « Beurk ! » de Tavis, et les applaudissements de Tracy.

Il a raison. On ira mieux.

Ensemble.

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