OS 9- Je te crois (Sokeefe)

65 11 71
                                    

Toc. Toc. Toc.

- Sophie ? 

Edaline ouvre légèrement la porte, et passe sa tête dans ma chambre. Je sèche mes larmes, replace mes cheveux. 

- Oh, ma chérie ... Tu ... Tu as de la visite ...

- Je ne veux voir personne, rétorqué-je d'une voix tremblante.

- Mais c'est ...

- Non ! Je ne veux pas, Maman, s'il te plait !

Je me lève et fait sortir Edaline de ma chambre, avant de lui claquer la porte au nez. Puis, Ella serrée contre ma poitrine, je me laisse glisser au sol, dos contre le bois, ramenant mes genoux contre moi. Je recommence à pleurer. Fitz ne peut pas venir maintenant, alors que ça fait pile cinq ans que Keefe est parti et que nous nous sommes disputés sur ce point. Parce que Keefe est parti. Sans m'avouer l'essentiel, ce non-dit de notre relation. J'enfouis mon visage dans mon fidèle éléphant en peluche.

- Sophie ? Sophie ouvre cette porte !

Je reniflai, encore prise entre la colère de notre dispute et l'importance que mon meilleur ami a dans mon coeur. 

- Vas t'en, Fitz. S'il te plaît.

- Manque de chance, Foster, je ne suis pas du tout Fitzou. Même si tu n'aurais pas pu espérer mieux que Lord Bellecoiffe.

- Keefe ?

Je me lève et ouvre la porte. Mon ami est là, ses cheveux toujours en bataille, ses yeux bleu glacier me souriant autant que sa bouche, un sac à dos sur son épaule et des vêtements humains sur le dos.

- J'arrive pas à le croire ... Keefe, tu es revenu !

- Oui, je suis là. J'espère que je t'ai manqué, je n'ai pas fait toute cette route pour me faire rembarrer.

Nous nous prenons dans les bras l'un l'autre, et il me serre plus fort que nécessaire contre lui. Il sent la lavande, avec une touche de citron. Le mélange est étrange, mais pas forcément mauvais pour autant. Je m'écarte pour le regarder, et il fait de même. Il a grandi, ses cheveux sont plus longs, mais c'est bien Keefe.

- Tu es très belle, Foster, fait-il après s'être raclé la gorge.

Sans qu'il ne s'y attende, je lui assène une gifle monumentale, retenant mes larmes.

- Cinq ans ! Cinq ans que tu es parti sans donner de nouvelles, sans laisser d'autre traces que de simples lettres, cinq ans à esquiver le moindre de mes appels télépathiques, cinq ans ! Cinq ans que dès que nous retrouvions ta trace tu fuyais en ne laissant rien d'autre qu'un morceau de papier nous expliquant combien c'était pour notre bien-être à tous. Cinq ans, bon sang ! Et tu reviens comme s'il ne s'était rien passé, en m'ouvrant les bras en en m'offrant des compliments alors que j'aurais pu mourir que tu ne t'en serais pas soucié ! Tu es parti cinq ans, Keefe, et il se passe des choses, et cinq ans. 

Je fixe ses yeux bleu glacier accusant le coup.

- Tu m'as abandonnée ... Tu nous as tous abandonnés ...

- Foster, je ...

- Non. Tu nous as laissés, empêchés de te retrouver, et tu oses revenir comme une fleur après cinq ans, avec ton sourire arrogant et ce surnom ridicule ?!

- Foster ...

Il se rapproche, saisit ma main.

- Je suis désolé. 

Ses yeux cherchent les miens, finissent par les trouver. J'y lis la blessure, la culpabilité et autre chose que je ne suis pas sûre de vouloir comprendre ou nommer pour le moment

- Je t'en prie, il faut que tu me croies. j'avais peur, je ne voulais pas vous faire de mal. Te faire de mal. Je ... Je n'avais pas le choix ... 

- On a toujours le choix. J'ai du tout régler sans toi. Tu n'as même pas daigner à nous donner de tes nouvelles sur tes misérables explications griffonnées à la hâte sur du papier chiffonné. 

Je dégage ma main de la sienne et recule d'un pas. 

- J'ai eu peur, Keefe. Tu es parti du jour au lendemain, sans explications ni adieux. Je ... Est-ce que tu as imaginé ce que j'ai pu ressentir ? Est-ce que tu t'es mis à ma place un instant ?!

Il s'est de nouveau avancé vers moi, et me surplombe à présent de toute sa hauteur. Il prend mes mains, entrelace nos doigts.

- Est-ce que tu penses réellement que j'avais besoin d'imaginer pour savoir ? demande-t-il doucement.

Sa voix est grave, chaude. Keefe a beaucoup changé. Grandi, il mesure désormais une tête et demie de plus que moi. Ses cheveux ont poussé, et viennent frôler ses épaules en de légères ondulations. Il est plus musclé, aussi. 

- La tristesse ...

Il pose son front contre le mien, et je ferme les yeux.

- ... La douleur ...

Il délie une de nos mains, vient chercher mon poignet.

- ... La déception ...

Je me laisse faire alors qu'il guide ma main plus haut, sans la poser nulle part. 

- ... Le manque ...

Il plaque lentement ma paume contre son coeur affolé, et je rouvre les yeux. Lui aussi. Nos regards se croisent, s'accrochent alors qu'il me ramène à lui par les hanches, faisant augmenter ma température corporelle.

- Keefe.

Il referme les paupières au son de mon murmure.

- Redis-le, chuchote-t-il. Redis mon nom.

- Keefe. 

Il lâche mes mains et pose les siennes sur mes joues avant de sceller nos lèvres. La chaleur se répand dans tout mon corps, s'accentue dans mon bas-ventre, et des papillons volettent dans mon estomac. Mes lèvres s'entrouvrent et nos langues se rencontrent tandis qu'il passe ses doigts dans mes cheveux, son autre main posée dans le bas de mon dos. Je déplace mes doigts sur son torse, crochète sa nuque. 

Je me sens bien, juste contre lui, à l'embrasser. Je n'aurais jamais pensé ressentir quelque chose pour lui, surtout pas après cinq ans. Mais il faut croire que mes sentiments son revenus en force lorsqu'il m'a touchée. Ou même dès que je l'ai vu.

Nous nous séparons pour reprendre notre souffle, et il passe son doigt sur ma lèvre inférieure. Il appose nos fronts et murmure :

- Je suis désolé, Foster. Je t'aime. Je suis désolé.

- Je te crois, chuchoté-je en retour, avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser de nouveau. 

-----

1030 mots O-O

Alors, je l'avais fini lundi sur papier, mais je ne voulais pas le poster avant ^^

J'étais trop inspirée, j'étais moi-même choquée ;-;

J'espère que ça t'a plu ^^

Et que tu voudras bien lire mes textes Fitzphie quand j'en sortirai ^^

Un Bianam arrivera bientôt !

Kiss, 

Nessie 

<444

OS de fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant