Chapitre 1

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Chambre 23. C'est là qu'une jeune fille ouvrit les yeux après plusieurs jours passés dans le coma. Elle voyait les murs et le plafond, tous peints de blanc, de la pièce autour d'elle. Elle voyait également des machines un peu partout autour de son lit et une perfusion à son bras, ce qui lui indiqua qu'elle était à l'hôpital. Elle était aussi reliée à une bonbonne d'oxygène. Il y avait aussi une femme près d'elle sure une chaise, rousse aux yeux marrons. Elle somnolait sur une chaise. Dès qu'elle vit la jeune fille essayer de s'asseoir, elle courut à la porte de la chambre. 

- Un médecin! S'il vous plaît! Ma fille s'est réveillée! 

Une femme aux cheveux bruns en désordre dépassant d'une charlotte blanche accourut dans la pièce au chevet de la patiente. 

- Mademoiselle Lemercier? Est-ce que vous m'entendez? 

La jeune fille hocha positivement la tête, incapable d'ouvrir la bouche à cause du masque qui lui couvrait la bouche et elle était encore trop faible pour aligner une phrase complète. 

- Très bien, dit le médecin. Allez-y doucement, vous êtes encore fragile. Je suis le docteur Marival. Vous êtes restée plusieurs jours dans le coma. Vous souvenez-vous de ce qu'il s'est passé avant cela? 

Elle réfléchit tandis que le médecin lui enlevait le masque à oxygène, dont elle n'avait plus besoin. Elle ne se souvenait pas vraiment mais elle avait une image précise en tête. Une boite de médicaments vide. Elle le savait, c'était un suicide. Ou du moins une tentative. 

- Pas vraiment, répondit la jeune fille d'une voix faible. 

- Très bien, ce n'est pas grave. C'est déjà un bon signe que vous puissiez parler quelques minutes après votre réveil. Je vais chercher de quoi changer votre perfusion, je vous laisse avec votre mère. 

Le médecin sortit de la pièce d'un pas rapide. Ce fut au tour de la femme, restée sur sa chaise, de s'approcher du lit de la jeune fille. 

- Mon dieu Iris! Mais qu'est ce qui t'as pris? 

- Je ne sais pas, répondit-elle d'une voix faible, mais ferme. 

En réalité, elle savait très bien ce qui lui avait pris, mais elle n'avait pas vraiment envie d'en parler, et encore moins avec sa mère. Après tout, c'était en partie de sa faute si elle en était arrivée là. 

- Tu nous as fait tellement peur, reprit sa mère. Et en plus, tous ces soins vont nous coûter horriblement cher! Tu sais très bien qu'on a du mal à joindre les deux bouts en ce moment! 

Iris ne pouvait pas soupirer mais elle leva les yeux au ciel. Ses parents avaient parfaitement les moyens de payer des soins. Mais ils jugeaient plus utile de céder à tous les caprices de Marlène, sa petite sœur. L'année précédente, cette dernière avait reçu une guitare pour son anniversaire pour une passion passagère puisqu'elle ne s'en était servi que pendant trois semaines. Par contre, quand Iris demandait une tablette graphique depuis des années, elle recevait des boites de crayons bas prix à la place, parce que: "on n'a pas les moyens pour t'acheter des bêtises dont tu ne vas pas te servir". Le médecin revint dans la pièce et remplaça la perfusion d'Iris, ce qui lui redonna un peu d'énergie. 

- Vous allez voir, vous allez très vite vous remettre, dit la doctoresse d'une voix bienveillante. 

- Combien vont coûter les soins qui viendront après? demanda la mère d'Iris. 

Iris leva les yeux au ciel et la doctoresse sembla interloquée par la question de la mère. Mais Iris avait pris l'habitude que sa mère s'inquiète plus pour son portefeuille que pour elle.

- Qu'entendez vous par la madame? demanda le médecin .

- Iris ne va pas aller en hôpital psychiatrique, n'est ce pas?

Le bureau des suicidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant