Chapitre 9

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Les jours passèrent et Iris avait vu juste: au bout d'une semaine, on ne parlait plus que du "couple de l'espoir qui s'était formé en combattant leurs difficultés". Iris avait ignoré tout le monde qui lui posait des questions sur le sujet. 

Elle en voulait à Léane et Roxane pour avoir parlé de ça à tout le monde. 

Elle en voulait à Samir pour cette blague idiote. 

Elle s'en voulait à elle-même de ne pas l'avoir repoussé. 

Elle avait pratiquement passé ses journées entières dans sa chambre et lorsqu'elle descendait pour manger, elle se mettait seule dans un coin et ignorait quiconque lui adressait la parole. Elle avait subi une litanie de "C'est vrai pour Samir et toi?", "Il embrasse bien au moins?" ou encore "C'est vraiment pas cool pour Roxane, vous savez qu'elle l'aime vraiment beaucoup". Mais un jour, après avoir laissé Léane frapper à la porte de sa chambre pendant dix minutes, quelqu'un d'autre frappa à la porte de sa chambre. 

- Va-t-en Léane! cria-t-elle. 

- Perdu, lança une voix douce de l'autre côté du battant. 

- Anna? 

Iris bondit hors de son lit et ouvrit la porte à son amie. Après l'avoir fait entrer, Iris prit Anna dans ses bras. 

- Alors? Comment tu vas? demanda Anna en s'asseyant sur la chaise de bureau. 

- Tu voix, Thomas? 

- Oui? répondit Anna, visiblement mal à l'aise. 

- Quoi? Il y a quelque chose qui ne va pas? 

- Je voulais t'en parler plus tard mais je pense que maintenant, c'est peut-être mieux finalement, répondit Anna d'une petite voix. 

- Ne me dis pas que tu sors avec lui, supplia Iris, les larmes aux yeux. 

Devant le silence de son amie, Iris s'effondra en pleurs. 

Elle l'avait fait. 

Sa meilleure amie sortait avec le garçon qu'elle aimait. 

- Depuis quand? demanda Iris après un moment. 

- Je suis tellement désolée que ça se soit passé comme ça. Il y a deux semaines, le lendemain du jour où Thomas est venu te donner les devoirs, il est venu me voir pour me dire qu'il m'aimait encore, malgré notre séparation il y a quelques années. 

- Et tu l'aimes aussi? Quelle idiote. Evidemment que tu l'aimes aussi..

- Je... Quand il me l'a dit, je me suis rendue compte que oui, j'avais aussi des sentiments pour lui. Je comprendrais que tu m'en veuilles Iris. 

- Pourquoi je t'en voudrais? Les sentiments, ça ne prévient pas, je suis bien plassée pour le savoir. De toute façon, je le savais aussi qu'il t'aime depuis un moment. 

- Comment? 

- Ça se voyait. et puis, quand il m'a donné mes devoirs, il y avait un poème glissé entre les feuilles. En plus, je le sentais. 

- Encore une fois, je suis tellement désolée. 

- Mais tu n'y es pour rien, la rassura Iris. 

- Mais quand même, c'est pas cool. 

- Je ne peux en vouloir à personne. Sauf à moi-même peut-être. 

- Mais certainement pas Iris! Personne ne peut prévoir les sentiments comme tu viens de le dire. Même pas toi, même pas moi. 

- Je sais bien. 

- Au fait, j'ai croisé Léane dans le couloir. 

Iris leva les yeux au ciel à l'entente du prénom. 

Le bureau des suicidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant