Chapitre 5

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Le lendemain matin, après un petit déjeuner rapide, Iris se dirigea vers le jardin avec sa pochette à dessins et sa trousse pour rejoindre Samir mais elle tomba sur Roxane avant. 

- Tiens, salut Iris! Toi aussi tu cherches Samir? J'ai entendu dire qu'il avait rendez-vous avec quelqu'un ce matin. 

- Pas spécialement. 

- Il ne t'intéresse pas? 

- Pas plus que ça, non. 

- Pourtant, il est magnifique, soupira-t-elle, rêveuse. 

- Il n'y a pas que ça qui compte. 

- Bien sûr que non. Mais il est aussi serviable et un artiste talentueux. 

- Peut-être bien mais c'est pas mon style. 

- Tant pis pour toi, conclut-elle en s'éloignant. 

Iris se dirigea vers le lieu de rendez-vous, où Samir l'attendait déjà. 

- La ponctualité, tu connais? demanda-t-il. 

- Bonjour, moi ça va très bien et toi? répliqua-t-elle avec ironie. Si je connais, mais quelqu'un me parlait. 

- Il faut être deux pour parler. 

- Pardon monsieur le prof de français. Mais dans ce cas précis; mon interlocutrice ne m'a pas laissée en placer une. Donc si, elle a parlé toute seule. 

- C'est cette idiote de Roxane?  

- Oui, soupira Iris. Comment tu as deviné? 

- Elle passe sa vie à parler. 

- Bon, assez papoté. Qu'est ce que tu veux que je te dessine? 

- Roxane. 

- Pourquoi elle? demanda Iris, surprise. Tu l'as traitée d'idiote il n'y a pas cinq minutes. 

- Je veux voir comment tu dessines, j'ai donné un nom au hasard. 

- Oh, d'accord. 

Iris était pour le moins surprise par la demande de son camarade. Néanmoins, elle sortit son matériel et commença un croquis de la jeune fille, assise en face d'elle sur un banc avec un livre dans les mains. 

- Fais des coups plus grands et précis, conseilla le jeune homme, reprenant le mouvement d'Iris. 

Elle ne répondit pas et continua son croquis. Après une petite heure, elle effaça légèrement ses traits pour s'attaquer plus en détails aux traits fins et délicats de son modèle. Elle tentait de retranscrire la joie de vivre sur son visage, ses yeux océan plongés dans son livre, qu'elle regardait comme s'il s'agissait d'une des sept merveilles du monde. 

- Tu rentres beaucoup dans le détail, commenta Samir. Ce n'est pas vraiment nécessaire. 

- C'est ce qui montre que le sujet a des émotions et que ce n'est pas un robot ou un simple visage. C'est ce qui donne toute la beauté à l'art. 

- OK. 

- tu penses bientôt partir? 

- D'ici? Le plus tard sera le mieux, répondit-il d'une voix neutre. 

Après avoir fini son dessin, Iris sortit sa plus belle trousse de crayons, qu'elle s'était achetée avec son argent de poche.

- Jolis crayons. C'est un cadeau? 

- L'été dernier, j'ai participé à un concours de dessin et même si je n'ai pas gagné, j'étais arrivée deuxième. La première place était à Thomas, c'est sûrement ce jour-là que je suis tombée amoureuse de lui. Il a un de ces talent... Il a reproduit l'oeil de son chat presque à la perfection. Je suis débile, pourquoi je te raconte ça moi? 

Le bureau des suicidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant