Chapitre 6

16 3 2
                                    

Quand elle arriva dans le parc, Iris aperçut immédiatement la personne qu'elle cherchait. Thomas était un garçon avec des cheveux mi-longs, ce qui le distinguait des autres. Il était assis sur un banc près d'un arbre. 

- Salut, dit la jeune fille d'une voix mal assurée. 

- Comment tu te sens? demanda son ami. 

- Mieux, merci. Anna t'a expliqué, j'imagine. 

- Oui. Pourquoi tu as voulu faire ça? 

- C'est compliqué. 

- Je vois. Tu ne veux rien me dire? 

Iris soupira avant de répondre. 

- Ma sœur est l'enfant roi et mes notes ne sont pas au goût de tout le monde. 

- Mais tu as 14 de moyenne générale Iris. 

- Mais ce n'est pas assez. Pas pour ce que je veux faire. 

- Ce n'est pas une raison pour te pourrir la vie tu sais. 

- En plus, le garçon que j'aime en aime une autre. 

- Qui c'est cet heureux élu? 

- Je n'ai pas vraiment envie d'en parler. 

- Comme tu veux. Au fait, je t'ai pris les devoirs de maths, ajouta-t-il en tendant une pile de papiers à Iris. 

- Merci, répondit-elle en les rangeant dans son sac. 

- De rien. Bon, il faut que j'y aille, je vais finir par rater mon bus. 

- D'accord. À plus. 

- Oui, à bientôt. 

Tandis qu'elle vérifiait ses papiers et que son ami s'éloignait, Iris trouva une lettre au milieu des exercices de trigonométrie qu'elle avait manqués. Elle était inachevée mais destinée à sa meilleure amie. Même sans la fin, on pouvait aisément le deviner, Thomas avait des sentiments pour elle. Iris ne s'était pas trompée. Ce constat fit naître dans ses yeux. 

Il en aimait une autre. 

Et sa meilleure amie en plus. 

Elle déchira la lettre et la jeta dans la poubelle la plus proche. Elle partit en courant sans se retourner. Le vent lui fouettait le visage et emportait ses larmes comme pour les envoyer à Thomas. Elle n'avait pas regardé où elle allait et quand elle s'arrêta de courir, elle entendit des pas derrière elle. Elle s'était arrêtée dans un quartier rempli de blocs d'immeubles, derrière le supermarché proche de chez elle, ou plutôt de chez ses parents. Elle se retourna et trois personnes lui faisaient face. 

Les trois nouveaux venus étaient trois garçons, tous dépassaient Iris d'une bonne tête. Malgré l'éclairage de la rue, elle ne voyait pas leurs visages, tous portaient des capuches et ne semblaient pas vouloir les enlever. Celui du milieu avança vers Iris et pris la parole. 

- Ben alors, ma jolie? Qu'est ce que tu peux bien faire ici toute seule? 

Sa voix rauque et râpeuse arracha un frisson à Iris, qui ne savait pas quoi répondre. Après tout, elle-même ne savait pas ce qu'elle faisait là. 

- Tu ne m'as pas entendu? Je t'ai posé une question, insista-t-il. 

Alors qu'elle allait partir, il lui attrapa le poignet tandis que le troisième vidait son sac, à la recherche d'un quelconque porte-monnaie ou téléphone. Heureusement pour elle ou pas, elle avait tout oublié dans sa chambre. La seule chose que son ravisseur trouva parmi ses cours de maths fut la clé de sa chambre. Il la tendit à son camarade, qui inspecta le porte-clés. 

Le bureau des suicidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant