380. L'interrogatoire du Chien de garde

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Écrit par HateWeasel

380. L'interrogatoire du Chien de garde.

- Tu vas finir par me dire tout ce que je dois savoir.

Voilà ce qu'avait dit la fille devant Ciel alors qu'ils étaient tous les deux en pleine bataille spirituelle. "Lilith" était son nom. Elle avait capturé le Phantomhive avec un piège machiavélique, et cherchait à soutirer des informations de son esprit en se servant du murmure du démon.

Quoique le garçon était lui-même un démon, il avait tout de même du mal à résister. Il était paralysé sur place, et incapable de détourner le regard. Ciel serrait les dents en résistant avec toute la volonté humaine qu'il possédait, contre son adversaire. Après tout, c'était cette même volonté qui lui avait donné du pouvoir sur les démons en premier lieu. Celui-ci, cependant, était comme lui.

Son adversaire le repoussait, écrasant sa volonté contre la sienne. Ce n'était pas le comportement typique d'un démon, mais Lilith, et les autres associés avec la Black Annis, n'étaient définitivement pas des démons "typiques". Chacun d'entre eux avait sa propre force et son propre pouvoir. Chacun se comportait différemment. Oui, ces démons, comme ceux de la maison Phantomhive, étaient conscient, un fait que Ciel réalisait. Son esprit devint vaseux, mais il persista, refusant de succomber à l'état de transe que la fille recherchait. Sa complice, cependant, était déjà partie dans la nuit bien avant qu'ils fassent de quelconques progrès.

Le monde se mit à tourner alors que le bleuté se tenait là, son corps pétrifié par la force du cercle démoniaque en-dessous de lui. C'était comme s'il combattait le sommeil, une sensation qu'il avait oublié il y a plus d'un siècle. Sa vie, et celles des autres pourraient très bien dépendre de sa résistance, cependant. Alors que sa vision commençait à devenir flou, il vit la fille s'approcher de lui. Le bleuté fronça les sourcils en sentant sa main sur son abdomen, et il laissa échapper un grognement douloureux lorsqu'il sentit une douleur vive.

Ses doigts étaient comme des serres alors qu'ils s'enfoncèrent dans son ventre comme pour fouiller ses organes. La lèvre inférieure de Ciel saignait alors qu'il la mordait pour tenter en vain de combattre la douleur. Elle disparut aussitôt, cependant, alors qu'il perdit conscience. Son œil perdit de son éclat, son corps se détendit, et Lilith fit un pas en arrière, relâchant le garçon tout en maintenant le contact visuel.

- Quelle volonté impressionnante, songea-t-elle, l'un des coins de ses lèvres se relevant très légèrement. Mais c'est inutile. Tu n'es pas à mon niveau.

Lilith tendit la main à nouveau et prit le menton du bleuté.

- Alors, dit-elle. Peux-tu m'entendre ?

- Oui... répondit Ciel d'une faible voix.

Il n'était pas assez fort pour se battre contre la fille, et contre la douleur en même temps, scellant ainsi son sort.

- Bien, répondit la démone. Maintenant, tu vas répondre à quelques questions... D'abord ; possèdes-tu des reliques enchantées ?

- Oui...

- Lesquelles ?

- Le livre d'Akeldama, la Main d'Akeldama, et un morceau de la Lævateinn, énuméra le Phantomhive, et la fille fut agréablement surprise.

- Tu l'as ? demanda-t-elle ensuite, prenant le col de la chemise du garçon. Où ? Où ça ?! Dis-moi !

- Sous le Manoir Phantomhive, sous la chambre des souvenirs...

- Et qu'est-ce qui les protège ?

- Une barrière Artorus de niveau six avec huit champs Razak autour du tunnel, dit le garçon.

La fille se mit à se frotter le menton.

- Les champs Razak ne sont pas un problème, mais... murmura-t-elle avant de reporter son attention sur Ciel. Comment retire-t-on la barrière Artorus ?

- Avec un échantillon de mon sang contre le mur, et une incantation.

- Quelle est cette incantation ?

- "Deus serve mihi. Tutela meus viscus ex vulnero, tutela meus animus ex malum. Contego mihi ex hostium", récita le bleuté.

Une fois que la fille jugea l'avoir mémorisé, elle relâcha le col de sa chemise.

- Excellent, dit-elle d'un ton excité.

Elle leva une main vers le garçon.

- Maintenant, il ne manque plus qu'un peu de ton sang.

Il y eut plusieurs tirs, passant juste à côté de sa tête. Lilith bondit en arrière, évitant d'autres balles. Sa concentration brisée, Ciel tomba à terre, le corps désarticulé et l'esprit embué. La seule chose qu'il pouvait comprendre clairement était l'appel de son nom.

- Ciel ! cria une voix familière, résonnant sur ses tympans.

Le garçon secoua la tête en sentant une main sur son épaule, son regard tentant de se focaliser sur un visage qu'il connaissait bien.

- Jim ? demanda-t-il avec confusion alors que la menace blonde tentait de l'aider à se relever. Où- ? Quoi ? Argh...

Le pauvre Phantomhive se frotta le front, combattant la douleur dans son crâne.

- Ciel, que s'est-il passé ?! Tu vas bien ?! implora frénétiquement Alois.

Il se faisait un sang d'encre pour le garçon, et son état actuel n'était pas d'une grande aide.

- Oui... Je... vais bien... dit le bleuté, fronçant les sourcils. Que s'est-il passé ?

- Cette connasse allait faire de toi un trophée, voilà ce qui se passe ! répondit la menace.

- Oh... répondit Ciel, ne sachant pas quoi répondre.

Son esprit était vaseux, au mieux, et il n'arrivait pas vraiment à se souvenir de ce qui venait de se passer. Il leva l'œil et l'écarquilla, cependant, alors que la fille en question se tenait derrière Alois.

- Hors de mon chemin, dit-il d'un ton grave, attirant l'attention de la menace.

- Jamais, pétasse ! J'ai botté le cul de ton collègue, alors je peux clairement m'occuper de toi !

Alois se releva en prononçant le dernier mot, envoyant un coup de poing à la démone. Il constata avec horreur que la fille attrapa sans effort sa main, serrant son poing jusqu'à ce que le gantelet craque. Alois l'observa avec incrédulité se briser en mille morceaux.

- Ah bon ? demanda-t-elle, levant un sourcil. Tu ferais mieux de te dépêcher, alors...

Devils Like to Dance Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant