Prologue

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Mes yeux sont bandés d'un ruban noir. Mes poignets et chevilles sont emprisonnés dans les habituels bracelets de cuir. 
Mon corps est allongé sur un drap fait de soie, dont j'ai déjà oublié la couleur.
Ici, seules les sensations comptent, peu m'importe de savoir certains détails futiles.

Une première main s'installe sur le haut de mon corps, sur ma poitrine et la caresse. Puis une autre se pose sur mon ventre, qu'elle caresse également. Deux autres viennent chatouiller mes deux cuisses.
Une cinquième, que je reconnaîtrais entre mille vient serrer mon cou, et me fait gémir.

Les caresses sur mon corps se transforment en torture, pas moins agréable. Les mains me pincent, me claquent, et mon entre-jambe s'humidifie.

Je ne sais pas qui ils sont. Je ne sais pas à quoi ils ressemblent. Je ne connais pas le timbre de leur voix.
Cette situation m'excite.

Le bruit de l'alarme de mon portable me fait sursauter. J'ouvre les yeux, presqu'en panique et me redresse avant d'éteindre cette fichue sonnerie.
— Bordel... murmure-je.
Les images de mon rêve me hantent encore. Les sensations aussi. Je sens encore leurs mains parcourir mon corps. Je sens encore mon excitation, peut-être parce qu'elle n'est pas que fictive ou inconsciente celle-là...

Je file dans la salle de bain, j'ai besoin d'une douche rafraîchissante.

En sortant de la salle d'eau, mon dominant vient me prendre dans ses bras, et j'ai l'impression que la douche n'a servi à rien. Nul besoin de me rafraîchir lorsque l'homme avec qui je partage ma vie me réchauffe au moindre contact.
— Bonjour, ma soumise.
— Bonjour Monsieur.
Ses lèvres se posent sur le haut de mon crâne puis il me lâche.
— Je pense qu'une conversation s'impose avant que tu ailles travailler.
Je papillonne des yeux, puis les plisse quelques secondes, je ne sais pas de quoi il veut parler et cela m'inquiète un peu. Lorsqu'il dit ça, il est souvent très sérieux, et ça concerne une potentielle erreur de ma part. Et les minutes qui suivent, je les passe en gémissement de douleur.
— Monsieur ?
— Tu as passé plusieurs dizaines de minutes à gémir cette nuit, dans ton sommeil.
Je pince les lèvres et détourne le regard, je me sens rougir.
— Je ne t'en tiens pas rigueur évidemment. Mais j'aimerais savoir, qu'est-ce qui t'a fait autant gémir que ça ? Histoire que je puisse... potentiellement...
Sa main passe sur ma mâchoire qu'il caresse.
— Réaliser ton rêve... S'il a du potentiel.
— Ce n'est pas ce que vous croyez... Bafouille-je.
— Qu'est-ce que c'est alors ?
— Enfin, je veux dire par là que oui, c'était un rêve évidemment mais... Comment dire...
— Tu sais que tu peux tout me dire Mila.
— Je crois que c'est un fantasme, j'arrête pas d'y penser, et j'en rêve même...
— Tu m'intéresse d'avantage.
— Mais je ne sais pas si vous accepteriez...
— Dis-le moi.
— Je dois aller travailler, quel dommage !
— Soumise.
— Monsieur ?
— À genoux.
Je n'hésite pas une seule seconde. Mes deux genoux se posent sur le sol à peine quelques secondes plus tard. Je baisse la tête et mets mes deux mains derrière mon dos.
— Tu n'es pas en retard et tu ne le seras pas. Maintenant, parle. N'aies pas honte, je te l'ai déjà dit, tu n'as pas à avoir honte avec moi. C'est compris ?
— Oui Monsieur...
— J'attends.
Je ferme un court instant les yeux, histoire de me remémorer les images de mon rêve, puis je lui énumère chaque détail dont je me souviens.
— Et ce rêve constitue un fantasme, tu m'as dit ?
— Oui Monsieur.
— Quelque chose à rajouter ?
— Non.
— Est-ce que tu aimerais qu'il se réalise ?
Je bafouille encore une fois, bégaie. Une once d'excitation se forme rien que d'y penser. Je hoche doucement la tête.
Son index vient se poser sur mon menton, ainsi il relève ma tête afin de me regarder dans les yeux.
— L'idée me plait.
Un sourire inonde mon visage et l'excitation que je ressens n'est pas prête de me quitter.

Le Fouet de ses DésirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant