Chapitre 5

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Un coup de tonnerre me réveille en sursaut. Dehors, il fait sombre, mais le soleil semble levé. Ambre, déjà réveillé m'attire vers lui et me prend contre lui.
— Chhht, rendors-toi.
J'ai toujours eu peur de l'orage, malgré que je puisse les trouver à chaque fois fascinants. Les éclairs et le bruit m'impressionnent toujours.
— Tu ne crains rien, je suis là.
Je sais que c'est la vérité, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur, même après toutes ces années.
— Il est quelle heure...?
— Un peu plus de six heures.
Aujourd'hui, je ne travaille pas non plus, et j'appréhende un peu cette journée après celle d'hier où j'ai fait voir de toutes les couleurs à Ambre. J'ai le sentiment de savoir que je vais prendre cher. Mon objectif est de me tenir à carreaux.
— Vous travaillez à quelle heure...?
— Neuf heure.
— D'accord Monsieur. Vous avez des rendez-vous aujourd'hui ?
— Ce soir.
Je hoche la tête. S'il travaille à neuf heure mais qu'il n'a pas de rendez vous avec des clients avant ce soir, ça lui donne totalement la possibilité de faire ce qu'il veut de moi entre temps.
Je sursaute lorsqu'un autre coup de tonnerre éclate dehors.
— Tu veux que je te change les idées chaton...?
— Je peux peut-être juste mettre mes écouteurs ?
— Si la musique couvre l'orage c'est qu'elle est trop forte.
Je fais la moue. Me changer les idées inclut me torturer.
— Avec ce qu'il s'est passé hier je pense que tu as besoin d'une petite piqûre de rappel sur qui je suis.
— Je sais déjà qui vous êtes Monsieur...
— Pourtant avec toutes les choses que tu as faites, c'est comme si tu avais oublié.
— J'avais le droit. Vous aviez dit que vous ne vous vengeriez pas...
— C'est le cas. Il faut seulement que je te remette dans le bain. On sait jamais, tu sais...
— On risque de réveiller les voisins, c'est pas sérieux si tôt...
— Oh ne t'inquiète pas pour ça.
Il se lève, ouvre un tiroir et sort mon bâillon boule. J'écarquille les yeux.
— Va aux toilettes et va boire un peu d'eau, puis reviens, vite.
Je hoche la tête et file uriner puis m'hydrater. Je reviens moins de cinq minutes plus tard.
— Déshabille-toi.
Je m'exécute. Lorsque je suis nue, il approche le bâillon de mes lèvres. J'ouvre la bouche et accueille la boule entre mes lèvres. Il me l'attache et ses gestes sont toujours aussi doux. Il fait attention de ne pas emprisonner mes cheveux avec l'attache, ni de serrer trop fort.
Il va chercher les menottes et m'attache par la suite les mains derrières le dos.
Me voilà à nouveau vulnérable face à lui. Mon corps est à son entière disposition, et je commence à avoir chaud.
Ce sont d'abord mes seins qui se font tourmenter. Mes tétons subissent des caresses, des pincements, des mordillements, puis se font torturer avec la cravache. Mes gémissements suivent à chaque fois, même étouffés avec le bâillon.
C'est au tour du reste de mon corps d'avoir le droit à son toucher, mes hanches se font caresser puis chatouiller. Je me retiens de hurler et de me débattre.
Pitié, essaie-je de dire. Peut-être m'a t-il compris, mais ne veut-il tout simplement pas le montrer ? Le tourment ne s'arrête pas. Mon corps se recouvre de frissons, et je ne peux pas m'empêcher de rire un peu, même si les chatouilles sont une immense torture.
Le regard de mon dominant est plein de malice. Il aime me torturer et voir que j'essaie de me débattre sans y arriver. Je le sais, depuis quelques mois déjà.
— Mais voyons chaton, calme-toi, tu vas réveiller les voisins...
Le regard noir s'enchaîne très vite. Le sien me lance des éclairs par la suite et je baisse les yeux.
J'ai pas fait exprès... Tente-je d'articuler.
Il secoue la tête.
— À genoux, soumise.
J'obéis et baisse d'avantage le regard sur le sol.
— C'est bien, garde les yeux baissés.
Je fixe le sol jusqu'à ce qu'un bandeau noir vienne s'installer sur mes yeux.
— Claque des doigts si tu te sens mal, on va essayer quelque chose de nouveau. Hoche la tête si tu as compris.
Je hoche la tête.
— Bien. Je t'aime mon chat.
Je ne peux pas lui répondre, ça me frustre. Mais mes pensées s'évaporent lorsque je sens un casque se poser sur mes oreilles. Quelque temps après, une douce musique s'en échappe. Le genre de musique que l'on utilise pour la méditation.
Mes yeux sont bandés, je ne peux pas parler, je n'entends plus ce qui m'entoure et mes mains sont prisonnières de bracelets en métal. En plus de cela, je suis à genoux.
Je ne sais pas à quoi m'attendre. Ma respiration s'accélère.
Je ne sais pas où est mon dominant ni ce qu'il fait. Je ne sais pas s'il me prépare quelque chose ou s'il a juste décidé de me laisser ainsi. Les secondes passent. Je sursaute lorsque je sens quelque chose se poser sur mon entrejambe. La cravache.
Je prends une longue inspiration puis expire lentement.
Il y a quelques mois, l'impact sur cet endroit était une limite, mais j'ai appris à la surmonter. La cravache se retire et l'impact tombe. Mon cri est étouffé par mon bâillon. J'ai le reflex de me débattre afin de mettre ma main afin de soulager la douleur, mais les menottes me retiennent.
— Du calme.
La voix d'Ambre me parvient grâce au casque, sans couper la musique. Son ton était bien trop autoritaire pour que je continue de gigoter. Je redeviens immobile.
La cravache se pose à nouveau sur mon pubis, se retire et frappe. Comme tout à l'heure, je crie.
Quelques coups s'enchaînent ainsi, je crie et gémis de douleur mais également de plaisir, mon entre-jambe s'échauffe, le bas de mon ventre tout également. Mon excitation se décuple au fur et à mesure du temps qui s'écoule.
Les coups s'arrêtent, la douleur s'évapore, je souffle de bonheur.
Doucement, les mains de mon dominant me font comprendre de me relever. Je perds un peu l'équilibre, mais il me tient contre lui.
Une légère douleur s'est installée sur mes genoux, mais j'ai pris l'habitude.
Mon corps se fait plaquer contre un mur, et ses doigts viennent titiller mon clitoris. Je halète et gémis d'abord doucement mais plus fortement lorsque ses doigts entrent en moi. Ils me prennent sans pitié, fortement, rapidement, me baisent littéralement. D'une main, le casque m'est retiré. J'entends à nouveau tout, mes gémissements, mon dominant et tout ce qui nous entoure.
— Tu as l'autorisation de jouir.
Mon plaisir se multiplie durant les secondes qui suivent, savoir que j'ai le droit à l'orgasme l'accentue toujours.
J'explose, mes jambes se mettent à trembler. Ses doigts restent en moi le temps que mon orgasme passe puis se retirent.
Le bandeau, les menottes et le bâillon ne se font pas retirer; mon dominant m'attire sur le lit et me fait m'allonger sur le ventre. Puis c'est son sexe qui entre en moi. Je soupire et gémis d'avantage, ne me remettant pas encore de mon orgasme.
Ses coups de reins sont intenses, me prennent sans aucune pitié. Ses gémissements m'excitent bien plus, son souffle dans mon cou également.
En sueur, nous jouissons tous deux. Quelques mèches de cheveux sont collés sur mon front et sur mes joues. Ma gorge est sèche. Mon cœur bat à la chamade.
Délicatement, il me retire mon bandeau et mon bâillon. Ça fait du bien de pouvoir ravaler ma salive normalement.
Les menottes me sont retirées également, et mes poignets se font masser.
Les jambes encore tremblantes, je vais uriner. J'ai la tête ailleurs, dans les nuages, peut-être encore au septième ciel.
Je ne sais comment, je retourne dans la chambre, où mon dominant m'attend pour une séance d'aftercare. Il me tend une bouteille d'eau, je bois sans discuter puis viens me blottir contre lui. Son corps est bouillant. Le mien aussi, je crois.
— Tu es en état de subspace chaton...
Il le remarque bien mieux que moi à chaque fois. Moi, j'ai juste l'impression de planer. Je ne parle pas, pourquoi devrais-je le faire ? Je n'ai pas besoin de parler. J'existe, je respire, et je suis la soumise de l'homme que j'aime. Cela me convient très bien.
— Au moins je pense que nous sommes d'accord sur le fait que tu te souviennes à présent de qui je suis et de qui tu es.
Je n'avais pas de doute là dessus, mais il est vrai qu'après la journée d'hier, j'avais besoin de ça.
Toujours dans ses bras, je regarde la fenêtre.
L'orage est passé, le soleil surplombe le ciel.

Le Fouet de ses DésirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant