Chapitre 2: Mabel

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Je peste contre le français en retournant dans ma voiture. Je m'étais pourtant réveillée de bonne humeur aujourd'hui, excitée à l'idée d'aller faire des achats pour ma première année d'université. Mais aussi surtout pour travailler sur ma nouvelle création, l'apothéose de mon année, mon nouveau cosplay.

Il a fallu que ce petit con de Frenchie aux airs condescendants ruine tout !

Je râle pour la forme en démarrant mon...Bolide? Si une vieille ford des années quatre-vingt-dix peut être considérée comme telle. Bref, la route est dégagée et je ne tarde pas à me garer devant la résidence universitaire où je vais loger cette année. J'attrape mes trésors dans le coffre, verrouille la voiture et monte en quatrième vitesse dans ma chambre.

Elle est petite, mais confortable. Deux lits jumeaux sont disposés de chaque côté des murs et séparés par deux armoires, pour l'intimité, je suppose. Je me dirige vers la partie droite de la chambre et pose mes sacs par terre pour décorer mon coin. Une fois le lit fait, la décoration mise en place et le reste de mes achats rangés, je mets une playlist sur l'enceinte connectée qui trône sur mon bureau.

Je récupère ensuite mon sac à main et prends mon tricot, avant de m'installer sur mon lit pour continuer mon ouvrage en bougeant la tête au rythme de la chanson pop qui emplit la pièce.

D'aucuns me traiteraient de petite mamie en me voyant torturer ce fil avec mes aiguilles, mais ce hobby m'apaise étrangement et pour le coup, j'en ai besoin. Mon esprit divague déjà au bout de deux minutes et mes mains passent en pilote automatique sur mon ouvrage. Je me demande qui va être mon ou ma nouvelle colocataire et j'espère qu'il ou elle supportera mes travaux manuels.

— De toute façon, elle n'aura pas le choix.

Je dis tout haut avant de me mettre une claque mentale. Voilà que je me parle déjà toute seule ! C'est le début de la fin, ma vieille. Bientôt l'alzheimer et l'incontinence ! Chuchote la petite voix dans ma tête d'un air moqueur. Je la repousse d'un geste de la main et reprends ce que je faisais.

Trois heures plus tard, mon estomac crie famine et je me décide à descendre au réfectoire afin de le contenter. Alors que je patiente avec mon plateau, j'aperçois un garçon blond que je reconnais immédiatement comme étant le connard au soda. Je me fais toute petite pour qu'il ne me remarque pas. En vain, puisqu'un sourire moqueur s'étire sur son visage quand il pose les yeux sur moi. Ce n'est pas vrai, je suis maudite.

Je rougis quand il s'approche de moi avec son plateau dans les mains, après avoir parlé avec deux autres garçons, deux types aussi grands que lui. Le mec à la peau noire hoche la tête et me fait un signe amical de la main. Je lève les yeux au ciel mais n'ai pas le temps de tourner les talons que la grenouille est déjà à ma hauteur.

— Je ne savais pas qu'on acceptait les enfants ici. Il lance sans arrêter de sourire.

— Ferme la et va bouffer, je marmonne.

— Tu me dois un t-shirt, la naine.

Je le fixe droit dans les yeux sans me démonter.

— Si tu ne veux pas que je recommence, je te conseille de dégager rapidement, Kermit.

Il pouffe de rire et me pince la joue, pas impressionné pour deux sous.

— Le muppet show ? Autant pour moi, tu dois frôler la soixantaine pour avoir ce genre de références !

Je repousse sa main et continue d'avancer pour me servir, je l'entends rire derrière moi.

— À plus Peggy !

Ma colère s'intensifie, il vient vraiment de me comparer à une truie ?! Ce mec-là est suicidaire, je ne vois pas d'autres explications ! Je me lamente intérieurement sur ma poisse. Il fallait qu'on partage le même dorm, le destin se fout de ma gueule.

Scientist Lovers - Tome 1- Rewrite The StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant