Scientist Lovers - Tome 1- Rewrite The Stars

Chapitre 10 : Mabel

Nous sommes le 20 septembre 2023, aujourd'hui, je suis censée fêter la dix-neuvième année depuis ma naissance. Évidemment, mes parents et mon frère m'ont envoyé un gentil message, je suis heureuse, mais la nostalgie m'étreint. C'est la première fois que je fête mon anniversaire aussi loin de chez moi. Ma famille me manque et ici, personne n'est au courant... Enfin, personne sauf Lula. Cette perspective m'effraie plus qu'autre chose, cette fille connaît tout de moi et je n'arrive toujours pas à savoir comment elle a fait.

Je n'ose pas en parler à Elliot, depuis notre presque baiser de la veille, je l'évite comme la peste. Non pas que cette perspective m'ait semblé désagréable, mais c'était inattendu. Et très gênant. En parler à Benson et Ian voudrait également dire qu'ils vont absolument vouloir fêter ça. Donc, je risquerai de me retrouver forcée de partager ce moment avec Elliot également.

J'ai conscience que ce comportement est stupide, mais je suis bien trop gênée pour me résoudre à le stopper. Si cela veut dire que je ne soufflerai pas mes bougies cette année, je peux m'y faire. Je soupire et décide de scroller sur les réseaux pour me changer les idées.

Mes followers me souhaitent bon anniversaire, je souris et commence à y répondre quand soudain, une étincelle de lucidité me foudroie. C'est ça ! Ça ne peut être que ça ! Je maudis ma stupidité, me lance dans une recherche effrénée dans les profils de mes followers. J'espère avoir raison. Au bout de vingt minutes, je vois enfin le profil et mon sang se glace dans mes veines.

Le pseudo pourrait porter à confusion, mais c'est bien Lula sur la photo de profil. Putain de merde. Dans un élan de panique, je la bloque partout, même si je sais que c'est trop tard. L'angoisse est à son comble, une boule s'est formée dans ma gorge et m'empêche de respirer.

- Mabel ?

Elliot vient de revenir de ses cours et me regarde avec inquiétude, je secoue la tête.Pas lui. Pas maintenant. Ma crise d'angoisse prend encore de l'ampleur et je me mets à pleurer. En une seconde, il est à côté de moi et me prend dans ses bras. Je pousse un gémissement aigu et me dégage. S'il y a bien un moment où je ne veux surtout pas être touchée, c'est bien celui-là.

- Mabel, qu'est ce qui se passe ?

Il est inquiet, ses mots sont précipités et ses yeux me scrutent dans l'espoir de trouver une réponse dans les miens. J'essaie d'articuler une phrase, mais mes sanglots rendent mes paroles incompréhensibles. Je montre du doigt mon téléphone et essaie de contrôler ma respiration en fermant les yeux.

Ok Mab, trois choses jaunes... Un canari, mon pull préféré et... Et... Bordel...

- Oh, bordel, c'est quoi ça ?!

Son ton furieux me fait sursauter et je rentre ma tête dans mes épaules. Je pousse de petits gémissements désordonnés et j'essaie de stimmer pour me calmer. Il faut que ça fonctionne, sinon je vais m'évanouir. Mes mains s'agitent toutes seules sans que je puisse les contrôler.

- Mabel... S'il te plaît, ça va aller.

Il s'est calmé et tente désormais de contenir la crise autistique qui me foudroie, accompagné de cette angoisse horrible qui me ronge de l'intérieur. Je secoue la tête à nouveau.

- Je... Je...

- Chut... Ça va aller, tu veux un câlin ?...

Je le regarde à nouveau, je suis sûre qu'il pense que cela me fera du bien. Comment lui expliquer que le moindre contact pendant ces moments-là me donne l'impression que des centaines de millions d'aiguilles s'enfoncent dans ma peau ? Je fais un signe négatif avec ma tête et il se lève pour se diriger vers la cuisine. Quand je me demande ce qu'il trafique, il revient avec un verre de thé glacé et une brioche aux pépites de chocolat qu'il me tend.