Chapitre 8: Mabel

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Cela fait déjà trois semaines que j'ai posté ma vidéo. Les retours sont toujours positifs malgré quelques commentaires insultants que j'ai tenté de modérer. C'est aussi le cas pour celle de cette semaine, bizarre mais j'imagine que cela veut dire que je progresse ? J'ai toujours entendu dire que les haters étaient la rançon de la gloire, je préfère m'en tenir à cette explication, c'est toujours plus rassurant.

Le mois de septembre est déjà bien avancé et déjà, l'été déserte les rues de Minneapolis. La pluie tape contre les carreaux de l'appartement et les températures baissent de jour en jour. J'enfile un t-shirt et un pull automnal aux couleurs de l'arc en ciel avant de passer un ciré et récupérer mon sac à main pour sortir.

Le chemin jusqu'à la piscine est calme, comme d'habitude et la musique pop qui résonne dans mon casque égaie un peu mes pensées. Je m'installe dans les gradins des spectateurs quand j'arrive finalement, dix minutes avant le début de l'entraînement de ceux qui sont devenus des amis au fil des jours.

Leur première compétition approche et c'est déjà leur sixième entraînement. Je veux être présente pour soutenir les nageurs des golden gophers, à savoir l'équipe de l'université. Allez comprendre le lien entre la natation et un immense écureuil géant, quoi qu'il en soit, c'est apparemment la mascotte des équipes sportives de la fac.

C'est Ian qui me l'a expliqué alors qu'il regardait la retransmission du match de basketball de la semaine, vêtu de son maillot et beuglant contre la télévision a chaque fois qu'un tir a trois points était mal effectué ou qu'un marcher avait lieu.

Voilà que, justement, les membres de l'équipe arrivent avec leur bonnets de bain jaunes moutarde et leur boxers bordeaux. Je mentirais si je n'avouait pas qu'ils sont tous canons. Même Elliot me semble assuré, son physique athlétique aide, évidemment. On ressent vraiment qu'il est concentré quand il plonge dans le bassin pour commencer ses longueurs.

Je rougis en me rendant compte que je suis en train de le fixer, voilà un mois que l'on se connaît et beaucoup de choses ont changé. Il est devenu à mes yeux bien plus que ce garçon blond énervant et hautain. Nous commençons à tisser de forts liens d'amitié et je dois avouer que cela m'est devenu logique et tout à fait normal.

C'est Elliot Perrin, c'est cet accent français qui jure presque avec son anglais parfait. Cette réserve constante qu'il adopte et pourtant, ce garçon gentil, rieur et plus extraverti qu'il ne veut bien l'avouer. C'est surtout celui que j'apprends à connaître et que je découvre au fil du temps, bien loin de mes aprioris et ma prime réserve à son égard.

Je rends son signe de la main a Benson qui m'as remarquée et sourit. L'air chaud et humide de la piscine universitaire ne me dérange pas vraiment et ce rituel que j'ai mis en place pour venir les voir deux fois par semaine commence à vraiment me plaire.

Alors que l'entraînement suit son cours et que le deuxième groupe commence ses longueurs, Elliot et Ian me remarquent enfin et remontent les gradins pour me rejoindre.

— La femme de ma vie est venue me soutenir encore une fois?

C'est Ian qui parle en arborant son sourire en coin signature. Il s'enroule dans sa serviette en riant quand je rougis et s'assoit à mes côtés.

— Arrête de dire des bêtises Walton, vu le nombre de filles qui passent dans ton lit je suis loin d'être flattée.

— C'est la rançon du succès, Pierce.

Il réponds avec fierté alors qu'Elliot rit, je ne ferais pas plus de commentaires sur la sexualité débridée de ce dernier. En un mois j'ai vu plus de nanas déambuler dans l'appartement que je n'ai eu l'occasion d'en rencontrer dans toute ma vie. Les deux Don Juan qui me servent de colocataires n'y sont pas pour rien.

Scientist Lovers - Tome 1- Rewrite The StarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant