Cassette #2

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Cette nuit... a été la meilleure que j'ai vécu. Vraiment. Mais à partir du lendemain, ç'a été le début de ma fin.
J'étais devenu accro à toi, Val. Tu me rendais fou, je voulais être le seul dans ta vie, et je pensais qu'après cette question, je le serai. Mais tu n'as rien fait. Tu m'as encore, et encore, fait l'amour. Jusqu'au petit matin. J'ai hurlé tellement de fois ton nom, et mes sentiments. J'étais peut-être en Enfer, mais j'avais l'impression d'être au Paradis. Tu m'avais fait monter au septième ciel.
Et après, quand le jour est monté, tu m'as reposé la question, tout en me caressant la joue une nouvelle fois. Est-ce que j'étais prêt à tout pour rester à tes côtés ? Oui. Si j'étais déjà sûr de moi avant, je l'étais qu'encore plus maintenant. Alors j'ai répondu, encore une fois. Oui, je suis prêt à tout. Je veux être à tes côtés pour le restant de mes jours et je veux que tu sois aux miens.
Même si tu pouvais pas m'appartenir, même si tu pouvais pas être mien, je voulais être tien. Alors, tu m'as posé une deuxième question. Tu m'as demandé si j'étais prêt à te vendre mon âme. Et encore, j'ai répondu. Oui, sans aucune hésitation. J'y étais prêt. Après tout, que pouvait-il arriver ? Je te connaissais, je savais qui tu étais. Qu'est-ce qui pouvait bien arriver de mal ?

Les membres du staff de l'hôtel avaient mal au coeur. Comment quelqu'un pouvait-il jouer avec les sentiments des autres ? Leur haine envers Valentino ne faisait qu'augmenter.

Ce matin-là, je t'ai donc vendu mon âme. Tu m'as donné ce papier, et je l'ai signé. Anthony est le nom que j'ai utilisé. Parce que je voulais que ce soit lui, "Anthony", qui t'appartienne, et pas "Angel Dust". C'était une sensation assez bizarre, comme si je pouvais sentir que j'appartenais à quelqu'un. Mais j'ai pas regretté mon choix. Parce que tu étais quelqu'un de gentil, quelqu'un qui m'avait pris ma première fois d'une façon si douce que mes sentiments n'en étaient que plus grands. J'ai pas regretté. En tout cas, pas jusqu'au lendemain. Parce que ce lendemain a été l'un des pires, et ça n'a fait que continuer après ça.

« Cet enfoiré de merde !, s'énerva Husker. Eh, princesse, pourquoi on va pas lui éclater la gueule ?

- Husk, si t'es sur une des cassettes, tu vas t'éclater toi-même ?, questionna Vaggie.

- Ouais »

Husker était sérieux. S'il était fautif, en quoi que ce soit, de la mort d'Angel, il irait se punir. Parce que depuis qu'il avait découvert le réel Angel, depuis qu'il avait découvert Anthony, il s'en était fait un ami, et il refusait de ne rien s'infliger s'il avait causé sa perte, peu importe le moyen.

« On est en Enfer, bordel de merde. Ici, y'a aucune police ou loi qui servirait à punir cet enfoiré. On est jamais mieux servis que par soi-même, tu devrais le savoir »

Il était furieux.

« Qu'est-ce qui nous en empêche, sérieux ? Je suis quasi sûr que rien qu'Alastor est plus puissant que c'putain de papillon.

- Tu devrais en être certain, mon cher.

- Et t'es la putain de princesse, pour l'amour du ciel !

- Je ne compte pas rester sans rien faire »

La voix de Charlie était froide, des gouttes de sang coulaient de ses mains tant elle y avait planté ses ongles.

« Je veux juste tout écouter. Je pourrai les punir tous ensemble après »

La personnalité si souriante et chaleureuse qu'elle avait habituellement avait disparue.

J'suis arrivé plus tard dans la journée, et au fond de moi, je savais que l'ambiance avait changé. Mais j'suis entré dans le studio, et tu m'as vu. Je t'ai souri, mais ça m'a pas été rendu. J'ai vu tes yeux. Les mêmes que ceux dont j'étais tombé amoureux. Pourtant, c'était pas complètement les mêmes qu'avant. Quand je les ai vus, j'ai bizarrement eu peur. Tu t'es levé de ta chaise et tu t'es approché de moi. Puis tu m'as giflé. Mon corps entier s'est bloqué à cause du choc. Tu m'avais jamais frappé avant, je pensais même pas qu'une personne aussi fabuleuse que toi en était capable.
J'avais du retard. C'était ta raison pour m'avoir touché aussi violemment. J'avais du retard, alors que tu m'avais même pas donné d'heure pour arriver. J'avais du retard, mais je savais même pas à quoi. Et quand je t'ai demandé, la joue brûlante, tu m'as répondu que j'avais du retard pour mon travail. Quel travail ? J'avais jamais accepté de travailler pour toi. Et quand je t'ai demandé, tu m'as dit, mot pour mot, que maintenant que j'étais ta pute, je devais t'obéir au doigt et à l'oeil, tant que j'étais dans le studio. Je comprenais pas de quoi tu parlais, mais quand je t'ai regardé dans les yeux pour te poser la question, tu me regardais avec tellement de haine que j'ai eu l'impression de revoir mon père. Tes beaux yeux rouges me regardaient comme si j'étais un moins que rien. Comme si tout ce qu'on avait vécu la veille n'avait jamais existé. Comme si tes mains ne m'avaient jamais caressé délicatement. Comme si tes yeux n'avaient jamais exprimé d'amour envers moi. J'ai pleuré.
J'ai pleuré en pensant que c'était ma faute. J'ai pleuré en me mettant à genoux. J'ai pleuré en tenant tes chevilles. Je t'ai supplié de m'expliquer ce que j'avais fait de mal pour que t'aies autant changé en quelques heures. J'ai chialé comme une merde, je me suis tourné en ridicule en plein milieu du studio, pour toi. J'ai senti ta main relever ma tête, et j'ai bêtement pensé que j'avais réussi à te faire assez de peine pour que tu redeviennes le Val que je connaissais. Mais tu m'as regardé de tes yeux durs, et tu m'as frappé. Encore. Beaucoup plus fort que la petite gifle que tu m'avais donné juste avant.

Six reasons why || Hazbin HôtelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant