Cassette #1

476 44 100
                                    

Hey, c'est Angel. Angel Dust. Z'avez pas besoin de régler... le truc sur lequel vous écoutez ça. C'est moi, en live, et en stéréo. Pas de retour, pas de rappel. Et cette fois, zéro demande. Prenez un truc à bouffer, et installez-vous. Parce que je vais vous raconter l'histoire de ma seconde vie. Et spécialement pourquoi elle s'est finie.

Le staff du Hazbin Hôtel était autour de la table, dans la salle commune. Table sur laquelle était posé le magnétoscope, et le carton. Magnétoscope dont sortait la voix d'Angel. Carton dans lequel se trouvaient les autres cassettes.

Si t'écoutes ça, t'en fais pas, t'es dessus. Si cette cassette est pas à toi, peut-être que la prochaine le sera. Ou celle encore après, qui sait ?

Cette phrase ne les rassurait pas du tout. Ils avaient beau réfléchir, ils ne voyaient pas ce qu'ils avaient pu faire pour avoir causé le suicide d'un membre de leur famille.

En tout cas, t'inquiètes pas, parce que ton nom apparaîtra. Pour commencer cette joyeuse histoire, j'vais vous dire, p'tête vous apprendre, que j'suis né dans une famille de mafia italienne. Avec un père et un frère comme les miens, j'te laisse imaginer leur réaction quand j'leur ai dit que j'étais gay.

Ils pouvaient parfaitement imaginer la situation, et ils semblaient tous s'en vouloir très profondément de ne s'être jamais suffisamment intéressé à la vie de leur ami.

Enfin bon, ça, c'est une autre histoire. Commençons ce pour quoi tu écoutes. Pour cette première cassette, je vais parler de toi. Toi que j'ai admiré, que j'ai aimé. Et encore, "kiffer" est un meilleur mot. Je t'ai observé, je t'ai kiffé, tellement kiffé que tu étais tout le temps dans ma tête. Je pouvais pas passer une seule seconde sans penser à toi. Je t'ai aimé à un point qui n'avait jamais été atteint avant. Pour qui que ce soit. Alors quand tu t'es intéressé à moi, j'me suis d'mandé si j'allais enfin être heureux. Même quand tu m'as proposé ce job, j'étais le plus heureux des démons. J'me suis dit que même si j'devenais acteur porno, tant que j'pouvais être près de toi, j'étais content.

Ils avaient compris. Ils savaient de quelle personne il s'agissait. Après tout, ce n'était pas difficile de savoir. D'un côté, ça les rassurait presque, de savoir qu'ils n'étaient pas la toute première raison du suicide d'Angel. Mais d'un autre côté, ils étaient encore plus stressé. Avaient-ils fait pire ?

Tu l'auras compris, je parle de toi, Val. Mais c'est pas encore le moment de t'inquiéter. Cette cassette est pour toi, mais elle est pour l'ancien toi. Celui à qui j'avais raconté ma vie et mes problèmes. Celui qui passait des nuits entières à me câliner et me réconforter quand je faisais des cauchemars. Celui qui me caressait gentiment. Celui avec qui j'avais des moments intimes. Celui qui me faisait l'amour, pour de vrai. C'est de ce Valentino que je vais parler.

Ils pleuraient. Tous, excepté Alastor. Lui continuait de sourire, bien que, étonnamment, moins qu'avant. Si d'habitude, ils lui auraient dit d'arrêter de tout le temps parler de sexe, aujourd'hui, ils étaient presque contents qu'il en parle.

Val, tu m'as sauvé. Quand je suis mort de mon overdose d'Angel Dust, d'où mon nom haha ! Bref, quand j'suis mort, et que j'me suis retrouvé ici, en Enfer, tu as été le premier que j'ai vu. Quand j'ai vu ta longue veste, ton chapeau et tes yeux rouges, surtout tes beaux yeux rouges dont je suis follement tombé amoureux. Tes yeux qui m'ont hypnotisé. Quand je les ai vus, le rouge est devenu ma couleur préférée. Sache que, chez toi, tout me plaisait. Que ce soit ton physique ou ton caractère, tout était si parfait que mon coeur ne battait que pour toi. Quand tu m'as tendu la main, le soir de mon arrivée, pour la première fois de toute mon existence, j'ai pas regretté mes actes et choix. J'ai pris ta main, et je t'ai suivi dans ton palais. Je me souviens encore de ta gentillesse, quand tu m'as proposé de vivre sous ton toit. J'ai hésité un peu, mais j'ai fini par accepter parce que tu me rendais fou. Je me suis même senti chanceux parce que tu avais des airs italiens, que j'avais aussi. J'ai pensé que le destin nous avait réuni. Que si j'étais mort maintenant, c'était pour cette bonne raison de te rencontrer.

Six reasons why || Hazbin HôtelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant