Quand je t'ai rencontré, je t'ai trouvé bien chelou. Vraiment chelou. J'sortais d'une mission pour Val, mission avec des mafieux dans laquelle je m'étais incrusté en pensant l'aider. Au final, il m'a grondé, viré de la voiture, et m'a dit de marcher dans les rues pour trouver des clients et rapporter de l'argent. Encore une fois, j'ai obéi, et je t'ai trouvé. Ou plutôt, tu m'as trouvé. En voyant ta limousine, j'étais jaloux. Pourquoi j'étais pas à ta place ? Pourquoi c'est moi qui me retrouvais à faire la manche, et pas toi ? Pourquoi j'étais la pauvre pute et toi le riche connard qui payait pour baiser ? Pour me baiser ? Je t'ai détesté au premier regard. Tu m'as fait monter, et j'ai vu que t'étais pas un connard, mais une connasse, accompagnée en plus. Deux femmes à qui j'ai dit de payer plus cher pour pouvoir me ramener dans un lit, même si baiser dans une limousine était un truc que j'ai toujours voulu faire. Et oui, je fais... faisais payer les femmes plus cher que les hommes. Parce que bon, quel gay ferait payer le même prix aux mecs comme aux meufs ?
Charlie et Vaggie se regardèrent. C'était exactement ce qui leur était arrivé. Mais ça aurait pu être n'importe qui. Après tout, elles n'étaient pas les seules démones en Enfer.
Une fois dedans, j'étais déjà prêt à me déshabiller, mais tu m'as arrêté. T'as commencé à m'parler de cet hôtel à l'autre bout d'la ville.
C'était définitivement elles.
Tu m'as dit que j'étais le patient parfait pour la rédemption. Je t'ai ri à la gueule, parce que sérieux, moi ? Parfait pour la rédemption ? Tu m'aurais dit parfait pour le sexe, je t'aurai donné raison. Mais pour la rédemption ? Tu pouvais pas être sérieuse, aucun putain de démon n'était intéressé par une rédemption. On finirait pas en Enfer si on l'était. Pourtant, quand j'ai vu ton regard pétiller de joie, j'me suis dit... mh... pourquoi pas essayer ? Pourquoi pas essayer ce truc ridicule pour lequel t'avais l'air si heureuse ? C'est ainsi que, Charlie, j'te souhaite la bienvenue sur ta cassette.
« C'est mon tour... Qu'est-ce que j'ai pu faire pour causer son suicide ? Est-ce que c'est parce que j'ai trop insisté, cette fois-là, au studio ? Il a dit qu'il me pardonnait mais il a peut-être menti ? Et si-
- Charlie, calme-toi, tenta Vaggie. Écoutons le reste »
J'étais qu'une pute. Mais t'as cru en moi. Tu contredisais même Vaggie, ta petite amie. Pourquoi me défendre, moi, une petite pute qui avait vendu son âme par amour, face à celle que t'aimais ? C'était ridicule, et pourtant... ça m'a fait du bien. Tu me connaissais même pas, et tu me disais avoir ma chance ? Comment une riche connasse comme toi pouvais me faire chaud au coeur comme ça ? Alors que j'croyais que mon coeur avait arrêté de battre y'a des années.
Tu m'as donné une liasse de billets, c'était plus que ce que n'importe quel client m'avait payé. J'étais impressionné. Pour une petite discussion de quinze minutes, j'avais gagné plus qu'en une semaine de travail.« Contente d'avoir servi, je suppose... »
Même si ça m'a mis dans une sacrée merde.
« Ah... Super... »
J'ai dû trouver une excuse auprès de Val pour avoir eu autant d'argent en si peu de temps. J'ai réfléchi. Mais au final, va savoir pourquoi, j'ai eu un élan de confiance et j'lui ai dit la vérité. J'lui ai dit que la princesse m'avait proposé de venir vivre gratuitement dans un hôtel. J'lui ai rien dit pour la rédemption. Il m'a déjà frappé sans que je lui en parle, imagine si je l'avais fait. Il m'a déshabillé, et m'a violé. J'avais l'habitude, maintenant. Mais cette fois, ça me faisait rien parce que j'étais fier de moi. J'lui avais tenu tête, et lui avais dit une vérité que j'aurai jamais osé lui dire avant. Quand il a fini de me baiser, j'lui ai dit que je continuerai de travailler, mais que je dormirai plus ici. Je l'ai pas laissé s'énerver, j'ai pris Fat Nuggets, mes sextoys, mes drogues et j'suis parti. Direction le Happy Hotel, aussi nul le nom était-il. J'ai toqué, et tu m'as ouvert la porte. Charlie, ton sourire en me voyant était si rayonnant que ça m'a mis mal à l'aise. Je comprenais pas pourquoi t'étais aussi joyeuse de me voir. J'étais qu'une pute.
Tu t'es retourné, et t'as hurlé à Vaggie que j'étais là. Puis tu m'as pris par la main, et tu m'as tiré à l'intérieur. J'me suis crispé à ton contact. C'est vite parti. Ta poigne était si douce, comme si t'étais une mère qu'essayait de pas blesser son gosse. Ça m'a donné envie de pleurer, mais j'me suis retenu. Je m'étais promis de ne plus jamais pleurer. Ni pour Valentino, ni pour Vox ou Velvette, ni pour n'importe qui.
Tu m'as montré ton hôtel, présenté les salles, et tu m'as raconté ton rêve. Réhabiliter les démons était si ridicule, honnêtement. Mais pendant que tu le racontais, j'ai vu des étoiles pétiller dans tes yeux. T'étais si joyeuse, encore plus quand tu m'as dit que t'avais confiance en moi, pour cette histoire de rédemption. Je t'ai trouvé vraiment trop cool, trop classe. Expliquer ton rêve comme ça sans avoir peur. Et ne pas avoir honte de demander à une chienne en chaleur d'être ton premier cobaye. T'étais vraiment classe, même si j'te l'ai pas dit.
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Six reasons why || Hazbin Hôtel
FanfictionHey, c'est Angel. Angel Dust. Z'avez pas besoin de régler... le truc sur lequel vous écoutez ça. C'est moi, en live, et en stéréo. Pas de retour, pas de rappel. Et cette fois, zéro demandes. Prenez un truc à bouffer, et installez-vous. Parce que je...