Rano Pano [Terraink]

Chapitre 3

"Avec les collègues on s'était dit plusieurs fois pour plaisanter que ces deux là étaient un peu comme la belle et la bête des temps modernes. Le prince et la bête en quelque sorte. L'un est gentil et poli, l'autre effronté et sans-gêne. Mais ce qui était encore plus drôle c'est que chacun leur tour, ils pouvaient être le plus agréable du duo. Quand Damien était bien luné il était de bonne compagnie, et Thomas était d'un naturel plutôt froid...C'était toujours la roulette russe avec ces deux là. On se savait jamais lequel serait le prince. Ce qui est sûr c'est qu'il y avait comme une connexion entre eux, on a jamais vraiment compris ce qui les avait rapprochés. De temps en temps je les voyais s'amuser dans le jardin quand les Itturalde n'étaient pas là. Parfois, quand je taillais les rosiers, Damien venait en ramasser une pour la donner à Thomas. Je n'ai jamais cherché à savoir si il lui offrait pas amour ou par simple sympathie. Cela ne me regardait pas."

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Il avait passé une bonne journée, se promener et se faire servir par Thomas n'était pas désagréable du tout. Il était rentré chez lui, le sourire aux lèvres et cela n'avait pas l'air d'avoir échappé à son majordome. En entrant il lui tendit son sac afin que ce dernier le range à sa place. Il l'attrapa sans broncher, amusé de voir Damien de si bonne humeur. 

"Je suis content de vous voir sourire ainsi Monsieur.
-Merci, je suppose ?"

Le grand se dirigea vers les escaliers pour regagner sa chambre mais fut rapidement stoppé par la voix de son majordome. 

"Monsieur, votre père souhaite vous voir. Il est dans son bureau !"

Le pied posé sur la première marche, Damien soupira. Il fit machine arrière et se dirigea vers le long couloir menant au bureau de son père. Il n'aimait pas s'y rendre. Les conversations qu'ils avaient là-bas n'étaient jamais très amusantes et souvent accompagnées de reproches. Quand il vit la porte du bureau ouverte, il sut immédiatement que ce qui se dirait serait très important. Quand son père avait quelque chose à lui dire, il laissait la porte ouverte afin de l'entendre rentrer. 
Damien passa la porte et salua son père, assit à son bureau, ses lunettes rondes sur le bout du nez. 

"Tu voulais me voir ? 
-Oui, maintenant que tu es là, ferme la porte s'il-te plait."

Il s'exécuta et s'installa face à son père dans l'un des deux fauteuils en cuir faisant face au bureau. Avant de prendre la parole, le paternel ôta ses lunettes et les posa délicatement sur le bureau. 

"Lors du gala du mois dernier j'ai fait la rencontre d'un potentiel investisseur et nous devons nous voir pour parler affaire à la petite réception que nous organisons samedi. La famille est très importante pour lui et il aimerait te rencontrer. J'aimerai donc que tu tâches de te tenir à carreau et de ne pas causer encore  des problèmes en attirant toute l'attention. J'ai su ce qui était arrivé avec cette tour de vin que tu n'as pas pu t'empêcher de renverser. S'il-te plait ne me fait plus honte comme cela. 
-...Tu m'as juste demandé de venir pour ça ?"

Le paternel haussa un sourcil. 

"Tu t'attends à ce que je te donne d'autres directives ? 
-Ouais..? Comme toujours.
-Viens accompagné, mais par pitié ne te présente pas avec une pimbêche idiote comme tu le fais souvent. Et n'invites pas ce Michael, je suis toujours traumatisé par ce qu'il a fait la dernière fois."

Damien ne put s'empêcher de rire en revoyant la scène : Michael en train d'enfoncer des feux d'artifice dans la pièce montée avant d'y mettre le feu. Cet évènement devait avoir marqué un bon nombre d'invités présents ce soir là, si ce n'est tous.