Le jour J était enfin arrivé. Le fameux bal d'automne venait de commencer, les étudiants arrivaient doucement dans la grande cours de l'école vêtus de leurs plus belles tenues.
Thomas était déjà là accompagnée de Debby. Une fille très sympathique et plutôt jolie avec qui il avait en réalité pas mal de point commun. Robbie avait visé juste, ils s'entendaient bien et au moins avec elle il était sûr de ne pas avoir à se surveiller pour ne pas lui donner de faux espoirs. Elle ne s'attendait à rien, tout comme lui. Ils étaient juste deux nouveaux amis qui passent une soirée ensemble et c'était plus que parfait. A leurs côtés se trouvaient Robbie, très élégant dans son costume noir parsemé de strass en forme d'étoiles et de sublimes broderies, et Nina dans une magnifique robe bleue océan ornée de dentelle. Ils avaient assortis leur maquillage et avaient reçu énormément de compliments. Bien trop pour Thomas qui avait préféré s'éloigner pour ne pas recevoir à son tour trop d'attention.Ses deux fiches à la main, il commençait à angoisser. L'heure du discours approchait à grand pas et Thomas sentait au fond de lui que le discours de son père ne devait pas être celui qu'il devait lire. Il les regardait tour à tour, pesant le pour et le contre. Devait-il suivre son instinct ou obéir à son père ? Une main se posa délicatement dans son dos, le faisait légèrement sursauter.
"Hé, ça va aller Thomas. Tu gères toujours tout, t'es le meilleur d'accord ?"
Robbie lui adressa un soupire bienveillant avant de le serrer dans ses bras. Le bouclé lui rendit son étreinte en espérant qu'elle atténuerait un peu l'angoisse qui montait à vue d'œil.
Il se recula quelques secondes plus tard et lui sourit poliment."Je vais aller du côté de la scène réviser un peu ! Je vous rejoins tout à l'heure !"
Il fit un signe de la main au petit groupe avant de s'éloigner. Son cœur commençait à être tellement serré qu'il avait l'impression qu'il allait exploser, tout comme ses poumons qui brûlaient à chaque respiration. Il serra les poings en veillant à ne pas froisser ses notes et avança d'un pas décidé vers la scène extérieure. Le brouhaha de la foule se formant autour de lui ne l'aidait pas du tout à se calmer. Cela résonnait dans sa tête, se déformait jusqu'à tourner en boucle encore et encore, laissant une voie toute tracée pour la crise d'angoisse qui pointerait le bout de son nez.
Bien caché derrière les rideaux servant de loges, il souffla un grand coup en fermant les yeux. Chaque fois c'était pareil : la moindre éventualité que tout ne se passe pas comme prévu (non par lui mais par son père) lui rendait la tâche d'autant plus difficile. Il s'imaginait toujours les pires scénarios et cherchait désespérément des solutions à ses problèmes imaginaires"Alors, mon ange...Stressé ?"
Cette voix si familière et inattendue le fit sursauter. Il lâcha ses notes qui tombèrent doucement sur le sol aux pieds de son camarade. Damien se trouvait là, assis sur les marches menant à la scène, à l'abris des regards. Le grand ramassa les notes avant de se lever. Il n'était vêtu que d'un simple col roulé noir, d'un pantalon tartan et d'une longue veste. Même si sa tenue lui allait parfaitement bien, Thomas savait qu'il ne s'était pas apprêté pour le bal. Le grand tendit les notes devant lui et laissa son regard parcourir les deux feuilles aux écritures bien différentes. Il arqua un sourcil et désigna celle écrite par le père de Thomas d'un geste de la tête.
"Ce n'est pas le tiens, je me trompe ? En revanche ici je reconnais ton écriture."
Il montra ensuite la deuxième fiche à son camarade qui était resté figé, la main droite sur le torse, sentant son cœur battre à cent à l'heure sous l'effet du stress et de la peur.
Le bouclé hocha la tête. Il était tellement surpris de le voir là qu'il en avait perdu tout son vocabulaire. Damien lui sourit et s'approcha de lui. Il glissa délicatement sa main le long de cravate du bouclé, refit doucement le nœud puis plongea son regard dans les yeux noisettes du garçon.

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Rano Pano [Terraink]
FanfictionTout autour d'eux semblait sans dessous dessous. Le brouahah des conversations, les faux semblants et la haine qui les rongeait les enfonçait dans leur solitude. Mais ils trouvèrent en l'autre la lumière qui manquaient à leur vie dans la pénombre.