16

160 17 6
                                    

PDV Jungkook :

Des bribes de paroles sourds me parviennent aux oreilles, m'extirpant lentement mais sûrement de mon sommeil tandis que mes
yeux s'habituent à la pénombre de la pièce,
que je devine rapidement être ma chambre.

Attendez, ma chambre ?

Je fronce vivement les sourcils, tentant de reprendre mes esprits alors que je ne me souviens pas avoir marché jusqu'à mon lit.
Mes souvenirs, flous et lointains, semblent m'échapper tandis que je lutte pour me souvenir ne serait-ce que d'un détail qui pourrait éclaircir ma situation qui est pour le moins très étrange si je puis le dire.

Un coup d'œil vers le réveil, qui dans un halo bleuté m'indique qu'il est près de 10 heures du matin, m'étonne par la même occasion. Cela doit faire un sacré bout de temps que je n'ai pas dormi aussi tard, me réveillant généralement à l'aube, en même temps que les premiers rayons de soleil.

Cependant, malgré mon sommeil indéniablement long, une sensation de lourdeur plane comme une ombre sur mon corps et mon esprit, me faisant jurer silencieusement.
J'ai la désagréable impression d'être en apesanteur tout en sentant les battements
de mon cœur résonner lourdement dans ma poitrine. Mes membres sont engourdis, ne répondant pas à ma volonté, comme si je nageais à contre-courant dans les eaux sombres et tumultueuses d'une rivière.
Cette sensation s'intensifie lorsque je me redresse en position assise, frissonnant aussitôt de froid car le grand plaid qui me recouvre tombe au sol dans un froissement significatif.

Mes vêtements ! Ma conscience revient au galop, et d'un geste paniqué je regarde mes bras, heureusement toujours recouverts des manches de ma chemise blanche.

Couvert.
Tout est couvert.
Personne n'a rien vu.

Couvert.
Tout est couvert.
Personne n'a rien vu...

Ces paroles résonnent en boucle dans mon esprit, litanie silencieuse que je suis le seul à entendre, tentant de me rassurer tout autant que de me plonger dans une spirale infernale.

Un soupir tremblant franchit mes lèvres tandis que je triture aussitôt les manches de ma chemise, tentant de camoufler au maximum
ma peau même si c'est déjà le cas. Une habitude.
Lorsque je suis sûr que rien ne peut être vu je passe une main dans mes cheveux, les ébouriffant par instinct.

Putain.

Chancelant, je pose mes pieds nus au sol, grelottant au contact froid de ce dernier. Doucement, comme si ce dernier menaçait de se briser sous mon poid, je me met debout et je le regrette aussitôt lorsque ma tête tourne, me faisant vaciller.

Je suis putain de faible.
Je fais pitié.

Un rictus étire mes lèvres et je décide de ne pas écouter les signaux de mon corps, faisant un pas de plus. C'est à cet instant que je remarque la porte entrouverte de ma chambre, qui laisse passer un filet doré de lumière, que je trouve d'emblée rassurant. Serrant la mâchoire, je parviens à sortir de la pièce, l'air froid m'important très peu sur le moment.

En silence, je longe les murs, tendant l'oreille vers les bribes de conversation qui m'ont réveillé tout en prenant garde de ne pas me faire remarquer.
La première chose que je vois est l'héritier, vêtu d'un t-shirt blanc et d'un short noir, qui se tient dos à moi, l'oreille collée à son téléphone. Ses cheveux châtains, habituellement impeccablement coiffés sont plus naturels et je surprends quelques bouclettes rebelles dépasser ci et là. Sans savoir pourquoi, cette vision simple et naturelle me fait sourire, Kim Taehyung, le grand héritier de la dynastie chaebol ressemble actuellement à un simple jeune homme de son âge, ayant pour une fois abandonné son apparence stricte et distinguée.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant